Dans tous les pays du monde, les mêmes
gestes, les mênes procédures, les mêmes étapes et les mêmes
attentes sont reproduits inlassablement,
pour mener à bien la culture
du tabac puis pour la conception d'un cigare.
Plante annuelle, fleurs hermaphrodites. 60 espèces. - Nicotiana rustica (9 espèces, solides, qualité inférieure, originaires du Pérou, implantées en Europe de l'Est, teneur élevée en nicotine) ; - Nicotiana tabacum (majorité du tabac actuel, solide, 6 espèces dont l'une compte un nombre de chromosomes double de celui des autres) ; - Nicotiana pétunoïde (45 espèces, culture extensive dans l'hémisphère Sud). Tous les tabacs appartiennent au genre “Nicotiana”, nom crée en 1565 en l'honneur de Jean NICOT, considéré comme l'un des pères de cette plante en France. Les “Nicotiana” sont rangées dans la famille des Solanacées qui regroupe beaucoup d'autres plantes d'un grand intérêt agricole : pomme de terre, tomate, aubergine, piment, etc. L'espèce “Nicotiana Tabacum” regroupe l'essentiel (plus de 90 %) des tabacs produits industriellement dans le monde. Parmi eux, on retrouve cinq grands types : les tabacs bruns, les variétés claires, Burley et Virginie, les orientaux et les tabacs séchés à la fumée.
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Feuilles
Très variées en taille, les feuilles du bas sont les plus grandes,
jusqu'à 60 cm de long, puis leurs tailles diminuent jusqu’à la feuille
supérieure.
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Fleurs
En terminale, de nombreuses inflorescences à fleurs, le tube de 5-6 cm de long, 5 mm de diamètre, élargi dans le bas du tiers (calice) et le tiers supérieur (gorge), lobes largement triangulaires, blanc-rosâtre avec du violet pâle ou carmin. |
Graines
Les graines sont très nombreuses, très petites, ovoïdes, très légères et de couleur brune. (30000 graines pèsent 30g) |
Semailles
- Il faut 5 types de feuilles
pour confectionner un cigare. La tripe contient un mélange de 3
feuilles : Ligero, Seco et Volado. Celles-ci sont retenues par la
Sous-Cape, puis la Cape habille le cigare.
- 2 variétés de semences sont utilisées suivant le devenir des feuilles : les Corojo et les Criollo (dénominations courantes) |
Croissance
- Les plantes de Corojo, destinées aux capes, exigent des attentions particulières. Elles sont protégées de la lumière directe du soleil par de fines étoffes (tapados). Elles gardent ainsi un aspect soyeux, doux et uniforme. -Les plantes de Criollo sont exposées au soleil. Elles produisent ainsi toutes les composantes aromatiques, richesses et combustibles d’un bon puro |
Récoltes
- Chaque plante de Corojo porte 8 à 9 paires de feuilles. Chaque étage foliaire a sa propre appellation. Arrivées à sa maturité, les feuilles de chaque niveau sont cueillies séparément, à intervalles de 3 à 7 jours. - Les plantes de Criollo portent 6 à 7 paires de feuilles classées en Ligero, Seco, Volado et Capote. Les feuilles de base offrent le moins de saveur. Au sommet, les feuilles plus jeunes sont exposées au soleil et ont une saveur plus intense. |
Transport
Après la cueillette. les feuilles sont emmenées dans les Maison de séchage (Casas del Tabaco)… |
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Casa del Tabaco
Les « Maisons du Tabac » sont toujours orientées est-ouest, permettant le séchage naturel où la température et l’humidité ambiante (75% maxi) y sont contrôlées en permanence. Sitôt arrivées, les feuilles issues d’un même étage foliaire, sont cousues par paire à l’aide d’une grosse aiguille avec un fil de coton, passé dans la veine centrale et disposées à cheval sur une perche en bois : cujes Chaque barres, où sont disposés ≈100 feuilles, sont hissées à l’horizontale et gagnent les étages supérieurs au fur et à mesure de leur maturation. La dessiccation se décompose en 2 phases : - le jaunissement de la feuille (transformation de l’amidon en sucres et décomposition des protéines et des pigments) - puis, perte lente de leur eau (perte de 85% du poids initial). Ainsi, les feuilles s’amincissent tout en restant souples, huileuses, vivantes. Quand la veine centrale est sèche l’opération est terminée, les perches sont redescendues, les fils sont coupés et les feuilles sont entreposées par types. Les paquets mis en caisses en bois et quittent les fermes des vegueros pour les Centres de Sélections. Centre de Sélection
Principe des fermentations C’est une succession d’opération biochimique qui ont comme finalité - l’acquisition d’une qualité maximum organoleptique - l’obtention d’une stabilité physicochimique, garant d’une longue conservation Naturelle ou artificielle, la fermentation est conditionnée par la qualité, l(humidité et la température des feuilles mais aussi par la dimenssion et la forme de l’unité fermentative. Conséquences = - physique : stabilité de la couleurs, augmentation de la combustibilité, amélioration de l’élasticité et diminution de l’épaisseur des feuilles - chimique : diminution de l’azote et de la teneur en nicotine, épanouissement des arômes et des saveurs |
La bonification est une réaction lente qui va apporter la qualité et le bouquet arômatique des futur cigares. Le temps de vieillissement est proportionnel à l’épaisseur des feuilles. |
Union Européenne | Andore | Autres Destinations | |
Cigares | 200 |
75 |
50 |
Cigarios |
400 |
ou 150 |
ou 100 |
Cigarettes | 800 |
ou 300 |
ou 200 |
Tabac à fumer | 1 kg |
ou 400g |
ou 250g |
La couleur La couleur de la robe de la cape n’influe en rien sur la force ou la légèreté du cigare. La coloration d’une feuille dépend surtout de sa hauteur d’insertion sur le plant, mais aussi de la variété du tabac, de la technologie de production, du séchage et de la fermentation. Tout au long de son voyage, elle évolue continuellement. La brillance Au-delà de la différence initiale entre les variétés de tabac, la force de la brillance est conditionnée par l’attention avec laquelle certaines phases importantes du processus ont été menées, comme les soins agronomiques, le séchage, la fermentation, le vieillissement et la conservation. |
La cendre La cendre est la partie minérale résiduelle des feuilles de tabac en fin de combustion. Lors du séchage, les cellules des feuilles vont subir de fortes pertes en matières organiques et par conséquent concentrer leur fraction minérale. Puis, lors de la fermentation, le processus surviendra à nouveau. La concentration minérale augmentera d’autant, contribuant, avec les pertes de composés organiques, à une amélioration significative de la combustion. Complète, celle-ci produit une cendre blanche. Des feuilles ayant une mauvaise combustibilité donneront des cendres de couleur gris foncé. Des feuilles fermentées rapidement laisseront des cendres blanches lors combustion, mais n’auront que peu d’arômes. La capacité de maintient de la cendre en bout de cigare est un caractère important lors de la dégustation.La compacité de la cendre permet l’évaluation de la qualité de la matière première et la dextérité du torcedor. |
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La fumée La fumée est un aérosol de substances organiques volatiles et de substances minérales mises en suspension dans l’air suite à la combustion du corps. - La phase gazeuse est constituée d’air modifiée par la combustion et par la vaporisation d’éléments organiques solides et liquides présents dans la zone de combustion. - La phase minérale met en suspension dans l’atmosphère des particules produites par la combustion et entraînés par le courant d’air ascendant. |
Les arômes et le goût Les composés participants à la perception des arômes et des goûts perçus par l’amateur ont 3 origines : - intrinsèque aux feuilles : certains composés aromatiques sont naturellement présents au sein des feuilles vertes et leur aromaticité est amplifiée ou réduite selon la qualité des soins données pendant la phase agricole ; - la fermentation : il en émerge des composés nouveaux ; - la combustion des feuilles : plusieurs des arômes sucrés et grillés perçus proviennent de la combustion de certain glucides des feuilles de tabac. |
La combustion |
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- la perception olfactive : les arômes La diversité d’arômes, canalisés et concentrés dans les courants de fumée du cigare, va être perçue par olfaction direct ou rétro nasale. L’olfaction directe des molécules aromatiques les plus volatiles se fait par l’inhalation nasale des parfums répandus au pied du cigare et généré par la distillation sèche de la zone de carbonisation. La part de la cape est ici considérable malgré sa faible masse dans le cigare. Sa qualité aromatique de transmet à la perception olfactive du puro L’olfaction rétro nasale des molécules plus lourdes provient surtout de la combustion totale, pricipalement de la tripe du cigare. |
- la perception tactile de la fumée La 1ère approche tactile du cigare est le contact de la feuille de cape avec les lèvres du dégustateur. Puis certains composants de la fumée stimulent les terminaisons nerveuses localisées dans les joues, le palais, l’entrée de la gorge et les narines : la fumée est alors physiquement perceptible. Les sensations tactiles ne sont pas toujours agréables comme piquant la langue ou les lèvres, cuisant les joues, amertume en début de gorge. |
- la perception gustative : le goût La perception gustative se fait par l’inhalation buccale des produits de la combustion totale. La sensation de goût se révèle par les composés de la fumée qui se solubilise dans la salive et perçus par notre langue. Ce sont les produits des feuilles de tripe. |
- la perception intégrale : la saveur Sensations olfactives et gustatives entrent en synergie pour donner naissance à un sentiment de richesse. La perception aromatique intégrale du cigare et ce mariage entre le tact, le goût et les arômes en définit la saveur. Cette perception est toute fois personnelle car elle dépend de la sensibilité gustative et olfactive de chacun. |
La richesse aromatique C’est l’amplitude de la palette des molécules aromatiques qui donne au cigare sa richesse olfactive et gustative, mais leur intensité doit être supérieur à leur seuil de perception. Un cigare de diamètre important aura souvent, une richesse aromatique plus vivante qu’un petit module . Son nombre supérieur de feuilles confère un bouquet de tonalités aromatiques plus expressif. |
La persistance aromatique C’est la capacité de la saveur à rester en bouche. Les touches aromatiques accrochant le plus longtemps proviennent des molécules aromatiques les plus lourdes et les plus présentes ; peu volatiles, elles s’estompent avec lenteur. |
La puissance Avant les processus de fermentation et de vieillissement, le tabac noir produit une fumée désagréable. Il est piquant, agressif et irritant : c’est la puissance pure. Après les fermentations la puissance est bonifiée et noble. Conditionnée par la force et le volume de l’ensemble, la puissance devient de plus en plus agréable. Elle ne s’aplique qu’aux feuilles de sous cape et de tripes. |
L’évolution La qualité des feuilles d’un cigare varie entre le début et la fin de sa dégustation. D’une part, la fumée de combustion est tamisée par les feuilles qui se chargent des composés les plus lourds, et quand viendra le temps de leur combustion, les dépôts renforceront le cigare en puissance. D’autre part, la chaleur joue aussi un rôle sur le caractère du puro. A l’allumage la fumée est plus chaude que le cigare, La température du cigare augmente, se stabilise puis évolue avec l’avancée de la dégustation. |