- Flash-Back sur le Monde du Cigare, sur une décénnie 1994 - 2004
1994
- Disparition en janvier de Zino Davidoff, créateur et inspirateur
de la célèbre marque de cigares.
- Pénurie de havanes. Cuba ne fabrique que 50 millions de havanes
et se fait devancer par la République Dominicaine qui, avec 65 millions
de cigares produits pour l’exportation, devient le premier exportateur
mondial.
- Naissance du bimensuel : l’Amateur de Cigares.
- Créateur de l’une des plus belle enseigne cigare du monde
et la plus célèbre, Gérard Père a définitivement
quitté sa boutique genevoise en septembre.
1995
- Face au durcissement des lois antitabac aux Etats Unis, le marché
du cigare de luxe fait un bond en avant.
- A Cuba, les faux havanes commencent à prospérer.
- Création de la marque hondurienne Flor de Selva avec son fameux
Robusto.
- Lancement sur le marché international de la plus recherchée
des marques dominicaines : les Opus X d’Arturo Fuentes.
- Première Nuit de l’Amateur de Cigare.
1996
- La récolte de Cuba est la meilleure depuis dix ans et annonce
la fin de pénurie de havanes.
- Les clubs d’amateurs de cigare se multiplient en France.
1997
- Quatre compères créent votre club cigare " Ligadament
Notre ".
- Naissance de la marque Vegas Robaina
- Première édition du Havanoscope.
1998
- Ezio peint aux pastels le logo du club Ligadament Notre.
- Naissance du 1er Mémo " Ligadament Notre ", lors de la venue
de Gilles Rochon, créateur du cigare dominicain : Don Gusto.
- Arrivée en force des nouveaux terroirs, Honduras et Nicaragua.
- Les Cubains décident de " booster " leur production : 160
millions de cigares sont prévus à l’export.
- La Seita achète la firme américaine Consolidated Cigar
et devient le N° 1 mondial du cigare.
- Le terrible ouragan Mitch dévaste une partie du Honduras et
du Nicaragua.
1999
- 1er dessin humoristique dessiné par Ezio.
- La République Dominicaine se recentre en augmentant à
la fois la quantité et la qualité des cigares produits.
- Tabacelera en Espagne et la Seita en France fusionnent pour créer
le groupe Altadis.
- Altadis achète 50% de la société cubaine Habanos
SA pour la somme de 500 millions de dollars.
- Premier Festival del Habano à la Havane.
2000
- En janvier, les havanes marquent une avancée définitive
dans le monde du cigare en indiquant au dos de toutes leurs boîtes
la date de fabrication en clair.
- Les havanes souffrent d’une baisse notable de leur qualité
à cause notamment d’un tirage très défectueux.
- Mise sur le marché français des premières séries
limitées : ce sont des vitoles dominicaines, les Pléiades
millésimes 92.
- Le 1er article sur votre club " Ligadament Notre " dans le magasine
" Cigares ".
- 1er quiz d'"Enigmes Ligadamentesques"
2001
- Refonte du catalogue des havanes où quelques 300 références
sont supprimées. De grande vitole comme le Black Prince de Romeo
y Julieta disparaissent mais l’offre de cigare cubains gagne en lisibilité.
- Davidoff révolutionne les habitudes en produisant une nouvelle
gamme corsée, les Millenium Blend.
- Ligadament Notre fête ses 5 ans.
2002
- Apparition officiel sur le marché français des Editions
Limitées cubaines.
- Mise en vente en France de tous les havanes existants. Reprise en
main de la production et amélioration sensible de la qualité
des havanes.
- Apparition à la Havane des premières machines à
contrôler le tirage.
- La marque dominicaine Juan Clémente fête son vingtième
anniversaire.
- Affichage des prix en euros dans tous les pays européens.
- Deux cyclones dévastent la zone tabacole de la Vuelta Abajo
à Cuba.
2003
- Le 1er Mondial du Cigare a lieu au palais des Festivals, à
Cannes.
- Le plus célèbre musicien, ancien torcedor, super papy
du son et amateur de havanes, Compay Segundo s’est éteint à
l’âge de 95 ans en juillet.
- Contre l’augmentation du prix du tabac en France, les civettes manifestent
vigoureusement et obtiennent en partie gain de cause.
- Saga de la manufacture H. Upmann
La manufacture H. Upmann fut fondée en 1844 par deux frères
allemands de Bremen, Hermann et Auguste Hupmann. En plus de s’investir dans
le commerce du tabac, ils sont banquiers et propriétaires de bateaux.
Il y a deux hypothèses sur l’origine du nom qu’ils donnèrent
à leur manufacture de tabac : H. Upmann. Soit la lettre « H
» est l’initial d’un des deux frères, soit il vient de «
Hermanos », frère en espagnol. De plus ils décidèrent
de supprimer le « H » de leur nom de famille pour éviter
les réitérations, ainsi le « H » peut correspondre
à l’acronyme de « hermanos ».
En 1er lieu, la fabrique H. Upmann se trouvait à La Havane au N°85
de la calle San Miguel. Son activité augmentant significativement,
une annexe s’ouvre au N°64 de la calle Cuba avec l’association des marques
: Constelacion, Flor de Sena, Flor del Pacifico, Francia, Japon et limpiabanderas.
Toute fois, cette extension devient vite insuffisante à cause d’une
demande de production toujours croissante et de l’acquisition de petits ateliers
dans la Havane qui produisaient également d’autres marques comme :
Mil, Adelina Patti, La Lola , Benjamin Franklin, La Flor de Manrigo, Lurline
…..
Durant le 19ème siècle, la production de la manufacture H.
Upmann a connu une croissance rapide, en raison de la forte demande pour
leur Habanos.
En 1891 la fabrique due déménager dans un nouveau bâtiment
de 1000m2 au 159 calle Carlos III, lieu bien connu par les travailleurs sous
le nom de La Madama. A cette époque la manufacture était dirigée
par Enrique Upmann, un neveu des fondateurs, qui continua à gérer
efficacement les affaires que ses prédécesseurs avaient orchestrés.
La principale marque, H. Upmann, à une renommée mondiale, principalement
en Angleterre, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Argentine, au Chili, en Espagne,
en Afrique du Sud, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Canada, en
Russie, en Suisse, en Belgique, en Hollande, en France, dans l’empire Austro-Hongrois,
en Norvège, en Suède et bien d’autre. Les propriétaires
exposent leurs produits dans toutes les expositions internationales qui ont
lieu entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème
siècle, et y récoltent pas moins de 11 médailles d’or
dont une copie orne, encore aujourd’hui, les boîtes de cigares H. Upmann.
La capacité de production de la fabrique La Madoama commence, elle
aussi, a être trop petite due à la grande demande de vitoles
H. Upmann et aux autres marques rattachées par l’acquisitions de petits
ateliers par la famille H. Upmann. En conséquence une autre manufacture,
plus grande, est construite en 1905 à Calabazar, une ville en périphérie
de La Havane, au N°11 de la calle Meyrelles.
Entre les deux fabriques environ 1200 ouvriers sont employés qui,
pendant la 1ère décennie du 20ème siècle, produisent
25 million de cigares. Durant cette période, la manufacture introduit
la marque El Figaro, entre autres.
Malheureusement, la 1ère guerre mondiale va ruiner les descendant
des frères H. Upmann. En effet, en tant qu’allemand tous leurs biens
sont mis sur liste noire, incluant la fabrique de cigares, la banque et la
compagnie de bateaux. La situation s'est encore détérioré
lorsque les opérations bancaires ont été suspendues,
une situation qui a duré jusqu'en 1920. La crise économique
de ces années noires, force la fermeture de leur banque de leur compagnie
de bateaux. La famille tente de conserver la manufacture H. Upmann, mais
elle est obligée de la vendre pour le prix ridicule de 30000 pesos,
soit le 10% de sa valeur. Ainsi, les entreprises à Cuba de la
famille H. Upmann prirent fin.
En 1922, la compagnie anglaise Fraukau S.SA. rachète la manufacture
avec l’ensemble de son activité. Mais ce n’est qu’en 1924 qu’elle
accorde une licence aux frères Solaun, marchands de feuilles de tabac,
pour produire des cigares sous le nom H. Upmann Cigar Factory. Ils possèdent
également deux petites fabriques regroupées en société
F. Solaun & Co, l’une se trouve au 34 calle Belascoain et l’autre au
10 calle Marqués Gonzalez à La Havane.
Durant les 12 années suivantes, les frères Solaun se sont beaucoup
investis pour faire progresser leurs activités, mais plusieurs éléments
lient contre eux : la situation politique de l’époque, des conflits
au travail et le manque de clarté des finances. En conséquences,
la firme britannique Fraukau S.A. résilie son contrat avec les frères
Solaun, et fin 1936 vend la manufacture et la marque H. Upmann à Menendez
Garcia & Co qui en prend légalement possession en 1937.
Les nouveaux patrons sont Alonso Menendez et José Garcia, tous deux
ayant de l’expérience dans le commerce du cigare car ils avaient acquis
en 1935 la firme Particulares S.A., et sont également devenus propriétaires
de deux biens précieux à savoir, les marques Particulares et
Byron. Ils ont aussi fait enregistrer en 3ème marque : Montecristo.
Néanmoins, ce n’était pas la 1ère fois que le nom de
Montécristo était utilisé comme nom commerciale pour
identifier un Habano. En effet, au 19ème siècle le répertoire
commerciale de La Havane en fait état. À la lecture de ce document
deux hypothèses en découle : soit la marque Montécristo
a passée d’une manufacture à une autre, soit son enregistrement
n'a pas été renouvelée, parce que son dernier propriétaire
n'était plus intéressé par cette marque.
En 1935, la marque fut remise au goût du jour par Menedez et Garcia.
Elle gagne une reconnaissance mondiale et devient la marque de cigare la
plus connue. Rapidement, elle est distribuée dans le monde entier
avec un succès inattendu. Le plus important marché est celui
du Royaume-Uni où elle est distribuée par la compagnie de John
Hunter, Morris & Elkan, Ltd.
Puis, cette compagnie et la société Fraukau S.A. (également
anglaise) fondent la firme Hunter & Fraukau Limited et devient, pour
ce pays, le distributeur exclusif des Habanos. Dans un court laps de temps,
Montecristo est un succès commercial et devient la marque principale
de la manufacture H. Upmann.
Menendez et Garcia réalisent la production de la plupart des marques
de H. Upmann dans une fabrique située au 609 calle Virtudes à
La Havane. En raison de la montée en flèche la demande, la
capacité de production devient insuffisante dans cette vieille manufacture,
alors ils font appel à de petits ateliers. En 1944 ils se déplacent
dans un nouveau bâtiment splendide, situé au 407/409 avenue
Amistad où il améliorent leur production.
En 1960, la manufacture devient propriété de l’état
cubain qui continu la production des plus grandes marques.
Le 30 octobre 2003, la manufacture H. Upmann déménage
da ns une ancienne
fabrique de cigarettes Partagas, qui a été rénovée
et réhabilitée pour devenir le siège de cette glorieuse
fabrique. Les nouveaux locaux sont situés dans le Vedado, calle 23
entre la 14ème et la 15ème avenue à La Havane.
José Marti, qui est son nom officiel, est aujourd’hui dirigé
par la société Habanos S.A., qui gère toute la production
du tabac cubain, et Miguel Barzaga en est son directeur. 500 employés
y travaillent ainsi que 150 apprentis.
Elle est la casa matriz (maison-mère) des marques suivantes :
- H. Upmann
- Montecristo
- Vegas Robaina
- Diplomaticos
Dans le monde entier, le nom de Zino Davidoff
est aujourd’hui synonyme de cigare « haut de gamme ». Une légitime
consécration pour un homme devenu une légende de son vivant.
* Zino naît le 11 mars 1906 à Kiev en Russie. Il est issu
d’une famille experte dans le choix et les mélanges des tabacs fins
d’Orient.
* En 1991, la situation politique russe, force sa famille à émigrer
à Genève où son père, Henri Davidoff ouvre, sur
le boulevard des Philosophes, la première boutique de fabrication
de cigarettes à base des tabacs noirs d’Orient.
* Après ses études, Zino en mal d’aventure et désireux
de rester dans le monde du tabac, part de 19924 à 1929 parcourir l’Argentine,
le Brésil et Cuba. Durant ces 5 années il se consacre uniquement
à apprendre tout, sur la culture et la production du tabac. C’est
au Brésil dans la région de Bahia qu’il va faire connaissance
avec les plantations de tabac. Puis il passera 4 ans à Cuba pour apprendre
le « havane » dans une finca de la Vuelta Abajo. Une fois familiarisé
à l’art du séchage et de la fermentation, il devient le maître
des mélanges et des arômes.
À son retour en Suisse en 1929, il ouvre dans le magasin familial
un département « cigares de haut de gamme ».
Zino Davidoff crée son catalogue en choisissant des modules parmi
les marques cubaines existantes comme : Belinda, Pastagas, Por Larañaga,
Rey del Mundo, Rafaël Gonzalez, Hoyo de Monterrey, qu’il nomme : «
Sélection Davidoff ».
Pour pouvoir les conserver dans des conditions climatiques optimales (température,
humidité), il construit une cave à cigare et élabore
des humidors : une première en Europe.
Sa passion, son enthousiasme, son une immense connaissance dans le vaste
domaine des puros et son exceptionnel contact commercial, l’amène
jour après jour à un renom universel. Davidoff savait écouter
et conseiller les autres et très rapidement ses clients devenaient
ses amis.
Les circonstances de la deuxième guerre mondiale ont consolidées
définitivement cet immense prestige. En effet les réserves
françaises de havane furent stockées à l’abri en Suisse
sous la protection de Davidoff.
* Les premiers cigares marqués DAVIDOFF apparurent en 1946. Épicurien
convaincu, Zino ne pouvait qu’envisager ses cigares à la hauteur des
plus grands cru du Médoc. Il créa alors sa ligne exceptionnelle
de cigare « Château », réalisés par la maison
Hoyo de Monterrey. Les « Château » se présentaient
en coffret, en cabinet en fagot, sans bague et sans cellophane, uniquement
reliés par un ruban de soie.
* En 1969, c’est la consécration. Davidoff devient une marque
cubaine à part entière et de nouvelles vitoles furent créées
: Davidoff N° 1, N° 2, la série des 1000 et l’Ambassadrice.
* En 1970 il s’associe avec son ami Ernst Schneider, patron de la firme
Oettinger de Bâles. Firme très fortement implantée dans
le commerce des cigares (entreprise familiale fondée en 1875). Le
tandem Davidoff-Schneider fonctionne à merveille car les deux hommes
ont la même philosophie de vie. La firme Oettinger profite du renom
mondial de Davidoff pour développer internationalement la distribution
et la diversification de la marque. Quand a Zino, il continu à créer
de nouvelles lignes et a sa succession assurée.
* Le pari, du super-luxe par la qualité, est gagné. Mais
c’est le sujet d’une discorde qui va aboutir à une fracture avec Cuba.
Dès 1980 Davidoff conteste la qualité des cigares cubains.
* En 1983 la firme Davidoff crée des vitoles destinées
au marché américain. Elles sont fabriquées au Honduras
sous la marque « Zino ».
* En 1985 apparaissent les cigarettes Davidoff.
* En octobre 1988, Zino Davidoff fait le choix de quitter lez terroir
cubain et de se tourner vers la République Dominicaine où la
qualité de son terroir, de son climat et du savoir faire de ses torcedors
sont indéniables. Sa rencontre avec Hendrick Kelner, véritable
maestro, fut déterminante dans cette décision de délocalisation.
Avant tout, le groupe maîtrise toutes les étapes de la production
pour préserver cette qualité et cette régularité
chère à Zino et propre à la célèbre marque.
Ainsi, de la culture à la fermentation, en passant par la création,
la fabrication mais aussi la distribution, au cœur des Caraïbes, chez
davidoff tous les corps de métiers sont représentés
et chaque puro a sa fiche de traçabilité.
* Le 1er janvier 1990 le 1er cigare dominicain Davidoff voit finalement
le jour à la Villa Gonzalez, près de Santiago.
Création rime avec perfection. En faisant le sacrifice de la quantité
au profit de la qualité, Davidoff s’est imposé aux quatre
coins de la planète comme l’un des marques les plus prestigieuses
au monde.
* À 84 ans, Zino Davidoff est au sommet de sa gloire et devient
citoyen d’honneur de la ville de Santiago à Saint Domingue.
* Le 14 janvier 1994 Zino Davidoff décède.
* En 1998 Ernst Schneider Président Général du
groupe, délègue et s’entoure de Directeurs de département
chapeautés par Reto Cina, Directeur Général.
* En 2000 le magasin Davidoff à New York est réouvert.
En 2001 sort la série des Millenium Blend.
* Aujourd’hui, les boutiques Davidoff sont implantées sur tous
les continents, la dernière ouverte cette année est à
Kiev….
Gérard – Père, lyonnais d’origine arménienne, fonde
en 1963 à Genève une société de négoce
du Havane « Gérard ».
Son fils Vahé fait des études de commerce et suit un stage
de plusieurs mois dans la prestigieuse maison Dunhill à Londres. Puis
à 25 ans, il devient directeur de la société de son
père où tout le monde vit par et pour le produit : le roi Havane.
Véritable dégustateur, il vénère les qualités
de son Havane et apprécie autant son origine que son appellation de
produit de luxe.
Visite des champs de tabac à Cuba, sélection de superbes cigares,
conférences, organisation de dégustations, éditions
de fabuleux ouvrages… voilà la vie trépidante de l’artisan
Vahé.
Cette entreprise familiale d’envergure internationale a repris le relais du pionnier du Havane en Europe : Zino Davidoff.
Dans l’univers du cigare, Gérard Père & Fils occupe une
place unique. Toute la famille veille personnellement et scrupuleusement
à la qualité. Chaque boîte reçue est ouverte,
auscultée et périodiquement vérifiée tout au
long de sa conservation. Les cigares sont goûtés pour vérifier
l’évolution de leur maturation et ne sont proposés à
la vente qu’au moment de leur plénitude.
- Nicarao ou 3 Hommes à la recherche du meilleur des 3 mondes
La naissance d’un grand cigare, c’est comme la naissance d’un grand vin :
un terroir adapté, un savoir faire sans faille et beaucoup de passion.
Trois hommes se sont rencontrés pour mettre en commun leurs connaissances,
leurs expériences et leurs idées: le nicaraguayen Eduardo Fernandez,
le cubain Arsenio Ramos et Didier Houvenaghel, parisien d’origine belge.
Eduardo Fernandez, cubain d’origine ayant fait carrière aux
Etats-Unis et en Espagne, n’avait qu’une idée en tête : investir
dans le produit qui a fait l’image et la renommée de son pays d’origine,
le cigare. Le Nicaragua s’est très vite imposé comme l’endroit
incontournable. Ce pays, berceau de la culture du tabac en Amérique
centrale possède des microclimats exceptionnellement propices à
la culture de grands tabacs noirs. La stabilité politique, qui avait
fait tant défaut dans le passé, est enfin présente.
Pour mener son projet à bien, les origines cubaines d’ Eduardo Fernandez
seront une aubaine qui lui permettront d’approcher et de convaincre Arsenio
Ramos de le rejoindre.
Le cubain
Arsenio Ramos a consacré plus de cinquante ans de
sa vie à l’industrie du Havane dans la « Vuelta Abajo »
(San Juan y Martinez, San Luiz et Pinar del Rio) et fait partie de ce très
petit groupe d’experts de renommée mondiale. Il apportera à
ce projet nicaraguayen toutes ses connaissances techniques et sa longue expérience.
Mais Eduardo Fernandez emmènera aussi toute une équipe de spécialistes
cubains, chacun expert d’une des étapes du processus de fabrication
: de la culture de la plante à la confection du cigare en passant
par les différents traitements de la feuille de tabac.
Arsenio Ramos va présenter à
Eduardo Fernandez un jeune
parisien : Didier Houvenaghel. Cet ingénieur agronome, passionné
par la complexité aromatique des cigares, a effectué un troisième
cycle à l’université de Pinar del Rio (Cuba) afin de donner
à sa passion une base scientifique solide. Une profonde amitié
et un respect mutuel vont naître à cette occasion entre notre
compatriote et Arsenio Ramos. A tel point que ce dernier va collaborer avec
Didier Houvenaghel à l’écriture d’un livre sur le sujet qui
offrira à l’amateur une toute nouvelle approche de sa passion ( «
Les Cigares, de la culture à l’art » qui parait en mai 2005
à la Maison du Gerfaut, Paris).
Ce financier londonien demanda en 1880 à la firme Hoyo de Monterrey
de lui fabriquer un cigare court mais de bon diamètre. Aussitôt
dit, aussitôt fait, le rothschild était né. Ce module
est plus connu sous l’appellation robusto.
Ce n'est que récemment (dans les années 1980-1990) que ce format
a obtenu ses lettres de noblesse avec son apparition au catalogue des grandes
marques. En effet, si le module existait depuis longtemps chez certains,
qui en furent véritablement les piliers, il était regardé
avec défiance en raison de son prétendu manque d'élégance
et de la "rusticité" de ses arômes pleins, mais peu recherchés.
L'explosion actuelle de ce "petit joufflu" (12 cm et plus de long pour un
diamètre approchant 2 cm) correspond parfaitement à l'évolution
des goûts vers plus de générosité, tant dans la
puissance que dans le caractère aromatique ou épicé.
En bref, le robusto propose un bel équilibre épicurien entre
durée de combustion et richesse des saveurs, la taille passant en
l'occurrence au second plan.
À Saint-Domingue, en Amérique, il est appelé : rothschild.
En 1980, lors de l’uniformisation de la nomenclature des vitoles dans les
manufactures cubaines, la vitola de galera N° 435 pris pour nom : robusto,
avec un cepo de 50 et une longueur de 124 mm
Mais la vitola de salida « robusto » peut avoir un cepo de 48
à 50 et une longueur de 124 à 127 mm, ce qui correspond aux
vitolas de galeras :
- Hermosos N°4 = cepo 48, longueur 127 mm
- Robusto = cepo 50, longueur 124 mm
Depuis quelques années sont apparues des variantes du robusto avec la création de nouvelles vitolas de galeras :
- Petit Robusto : cepo 50, longueur 120mm
- Robusto 2 : cepo 50, longueur 156m
Les dénominations "cigares" ou "cigarillos" sont réservées
aux produits qui contiennent au moins 85 p. 100 de tabac et dont, soit l'enveloppe
extérieure est constituée d'une feuille de tabac, soit les
enveloppes extérieure et intérieure sont constituées
de feuilles de tabac reconstitué contenant au moins 75 p. 100 de tabac.
- Petite histoire du tabac ou, toutes les questions que vous vous posez sans oser y répondre...
- Depuis quand fume-t-on du tabac ?
Dans l’antiquité, le tabac était inconnu en Europe. Pourtant,
les hommes brûlaient diverses herbes dont ils utilisaient la fumée
pour soigner ou pour prier. On a même retrouvé à Pompéi
des fresques prouvant l’usage de pipes. En Amérique, les Indiens connaissaient
le tabac, qu’ils considéraient comme une plante précieuse.
Ils l’utilisaient lors de rituels pour la purification des adultes et pour
entrer en communication avec le «Grand Esprit». Le tabac était
aussi utilisé comme plante médicinale. En 1492, Christophe
Colomb découvre l’Amérique et s’aperçoit que les Indiens
fument une plante nommée petum sous forme d’un tube de feuilles roulées.
Ils utilisent de longues pipes ou chiquent les feuilles de tabac. Christophe
Colomb raconte que les Indiens brûlent une plante avec de petits morceaux
de charbon et en aspirent la fumée odorante ; d'autres utilisent des
bâtons creux remplis de feuilles hachées ; d'autres encore fument
des calumets, chiquent ou respirent une sorte de poudre.
En 1527, Bartolomé de Las Casas raconte qu’ « après avoir
allumé le bout de ces chalumeaux qu'ils appellent tabacos ou petums,
les indigènes aspirent à l'autre extrémité par
la bouche, ce qui provoque de la stupeur, une sorte d'intoxication et, selon
eux, enlève la fatigue ».
En 1493, le missionnaire espagnol Fray Romano Pane accompagne Christophe
Colomb dans son deuxième voyage au Nouveau Monde, pour y convertir
les habitants au christianisme. Il envoie du tabac à Charles Quint.
L'Espagne choisit alors Cuba pour y faire pousser son tabac. Plus tard, quand
le bateau accoste sur les côtes portugaises, l'équipage a pris
l'habitude de consommer du tabac, dont il vante les mérites.
- Quand le tabac a-t-il été introduit en Europe ?
Les premières graines de tabac furent rapportées en Europe
en 1520. Au Portugal, quelques années plus tard, le tabac était
cultivé et utilisé comme une plante médicinale. Jean
Nicot était à cette époque ambassadeur de France au
Portugal. Il envoya en 1561 des feuilles de tabac râpées à
Catherine de Médicis, reine de France. Le tabac fut décrit
à la reine comme une plante qui pouvait soulager ses terribles migraines.
Elle donna l’ordre d’en cultiver en Bretagne, en Gascogne et en Alsace. On
l’appela alors « l’herbe à la Reine » ou encore «
la Catherinaire ». La reine utilisait le tabac sous forme de «
prises ».
Cette herbe devint très populaire et toute la Cour se mit à
l’utiliser. Certains s’opposèrent au tabac car ils y voyaient de la
sorcellerie. La mode du tabagisme se répandit tout de même.
Molière, le célèbre homme de théâtre, écrivit
dans une de ses pièces : « Qui vit sans tabac est indigne de
vivre ! » Et les enfants se mirent à fredonner la célèbre
chanson « J’ai du bon tabac dans ma tabatière… ».
Dans les autres pays, l’engouement est tout aussi rapide. Il apparaît
en même temps en Angleterre, en Italie, en Allemagne, en Turquie, au
Maroc, en Corée, au Japon, en Chine, etc. Dès la fin du XVIème
siècle, le tabac est connu dans le monde entier.
- Depuis quand sait-on que le tabac est nocif pour la santé ?
Les premières observations de médecins sur les méfaits
du tabac remontent au XVIIe siècle, mais ce n’est qu’au début
du XIXe siècle que la nicotine est identifiée comme un composant
du tabac. Il faudra attendre les années 1950 pour que les premières
études épidémiologiques prouvent indiscutablement la
toxicité du tabac. Aujourd’hui, des études de plus en plus
nombreuses démontrent cette nocivité. Les experts affirment
que si le tabac arrivait sur le marché aujourd’hui, il ne serait pas
autorisé à la vente en raison des dangers qu’il représente.
Malgré cela, partout dans le monde, le tabagisme s’est développé
et l’on parle désormais d’une épidémie tabagique.
- Quelques dates clés
1492 Christophe Colomb découvre l’Amérique
et s’aperçoit que les Indiens fument une plante nommée petum.
1520 Les premières graines de tabac sont rapportées en Europe.
1561 Jean Nicot envoit des feuilles de tabac râpées
à Catherine de Médicis, reine de France.
1629 Richelieu crée le premier impôt sur le tabac.
1681 Colbert instaure le monopole d’Etat de la vente et la fabrication du tabac.
1809 La nicotine est découverte par Louis Nicolas Vauquelin.
1830 Les premières cigarettes fabriquées de façon industrielle apparaissent.
1843 La première machine à fabriquer les cigarettes est inventée.
1950 Les premières études épidémiologiques prouvent la toxicité du tabac.
2000 L’Etat français se désengage de la Seita.
- A partir de quand l’industrie du tabac s’est-elle développée ?
Dès le XVIIe siècle, on ramasse des mégots de cigare
et on les enroule dans du papier pour les fumer. Les premières cigarettes
fabriquées de façon industrielle apparaissent en 1830 et c’est
en 1843 que la première machine à fabriquer les cigarettes
est inventée. Les cigarettes ainsi fabriquées vont peu à
peu supplanter la chique et la prise, mais le tabagisme reste cependant beaucoup
moins fréquent qu’à l’heure actuelle.
Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale qu’il se développe
de manière extraordinaire, gagnant peu à peu toutes les classes
de la société.
- Qui a découvert la nicotine ?
La nicotine a été découverte en 1809 par un Normand,
Louis Nicolas Vauquelin, professeur de chimie à l’Ecole de médecine
de Paris. Cet alcaloïde fut appelé « nicotine » en
référence à Jean Nicot qui, au 16ème siècle,
fut le premier à envoyer du tabac à la reine Catherine de Médicis.
- Quels sont les effets de la nicotine ?
La nicotine est une substance psychoactive, c’est-à-dire qu’elle agit
sur le cerveau. C’est elle qui entraîne la dépendance physique
à la cigarette et qui procure plaisir, détente, stimulation
intellectuelle, action anxiolytique, antidépressive et coupe-faim.
Elle affecte également le système respiratoire et le système
cardiovasculaire. Cette substance est présente naturellement dans
le tabac à des taux de concentration variables en fonction des parties
de la plante. On la retrouve sous forme de particules en suspension dans
la fumée. Les industriels du tabac ont nié pendant des années
le rôle de la nicotine dans la dépendance. Pourtant, depuis
l’ouverture de leurs archives secrètes, on sait qu’ils en ont ajusté
soigneusement le dosage pour garantir leurs profits.
- Que contient la fumée de cigarettes ?
La fumée de cigarettes est un aérosol, un mélange de
gaz et de particules qui contient quatre mille substances, dont plus de quarante
sont cancérigènes. Une cigarette contient du tabac, de la nicotine,
des agents de saveur et de texture : c’est ce qu’on lit sur les paquets de
cigarettes. Ce qu’on ne sait pas toujours, c’est qu’une fois allumée,
la cigarette devient une véritable usine chimique. Sa combustion provoque
la formation de très nombreuses substances toxiques, dont les goudrons,
des gaz toxiques (monoxyde de carbone, oxyde d’azote, acide cyanhydrique,
ammoniac) et des métaux lourds (cadmium, mercure, plomb, chrome).
- Le mythe des cigarettes légères
La composition de la fumée des cigarettes dites « légères
», light ou milds est presque identique à celle des cigarettes
classiques. L’effet light repose essentiellement sur la présence de
petits trous au niveau du filtre, qui permettent de diluer la fumée.
Ces termes sont donc trompeurs et les fabricants de cigarettes n’ont plus
le droit de les utiliser en France.
- Qu’est-ce que le monoxyde de carbone ?
Le monoxyde de carbone est un gaz toxique formé lors de la combustion
de la cigarette. Il a la propriété de se fixer sur l’hémoglobine
du globule rouge à la place de l’oxygène. Il en résulte
un moindre taux d’oxygène dans le sang et les organes. Par manque
d’oxygène, ceux-ci ne peuvent travailler efficacement. Pour contrer
cet effet, la fréquence cardiaque et la pression artérielle
augmentent, ce qui accroît les risques d’accident cardiaque et vasculaire.
- Quelles sont les procédés utilisés en secret par les industriels de clops?
Les industriels ajoutent de nombreuses substances au tabac, selon des recettes
qu’ils gardent le plus souvent secrètes. Différents arômes
comme la vanille sont utilisés pour plaire aux jeunes et aux fumeurs
débutants. Le cacao servirait à dilater les voies respiratoires
pour offrir à la fumée un accès plus facile aux poumons.
Le génol et le menthol ont des vertus adoucissantes sur les voies
respiratoires et masquent l’effet irritant de la fumée.
- Quels sont les principaux fabricants de tabac ?
L’industrie du tabac regroupe des compagnies internationales qui sont parmi
les plus puissantes du monde. Six principaux fabricants de tabac se partagent
99 % du marché des cigarettes:
* Altadis (Gauloises, News, Royale, Gitanes, Fortuna).Altadis est un groupe
franco-espagnol issu de la fusion de la Seita avec Tabacalera.
* Gallaher (Benson&Hedges).
* Philip Morris, nouvellement renommé Altria (Marlboro, Philip Morris, Chesterfield, L&M).
* British American Tobacco (Winfield, Peter Stuyvesant, Lucky Strike).
* Japan Tobacco International (Camel, Winston).
* Imperial Tobacco (JPS, Route 66).
- Que reproche-t-on à l’industrie du tabac ?
Des procès lancés aux Etats-Unis contre des fabricants de tabac
dans les années 1990 ont permis de découvrir des millions de
documents internes et confidentiels révélant les comportements
délinquants de l’industrie du tabac. Ces documents ont dévoilé
les stratégies des industriels du tabac pour contrer les politiques
de santé publique. Ils ont en effet délibérément
caché qu'ils savaient depuis les années 1960 que la cigarette
était nocive, que la nicotine engendrait une dépendance physique
importante et qu’ils jouaient sur la teneur en nicotine des cigarettes pour
en augmenter les effets.
- Est-il vrai que l'industrie du tabac organise la contrebande de cigarettes ?
Il est désormais clairement établi que les industriels du tabac
ont facilité plus ou moins directement la contrebande de cigarettes
dans de nombreux pays. Cette contrebande va à l’encontre des efforts
de santé publique et prive les Etats de revenus fiscaux. Des actions
en justice contre la plupart des cigarettiers ont été lancées,
notamment par l’Union européenne.
- Est-il vrai que l'industrie aurait "acheté" des acteurs de cinéma, des chercheurs, des hommes politiques ?
D’après les documents internes de l’industrie, on sait que certains
cigarettiers ont payé des acteurs pour fumer dans les films où
ils jouaient. Par exemple, Sylvester Stallone a accepté d’être
payé par Brown et Williamson pour fumer dans des films comme Rambo
et Rocky IV. Dans une lettre du 28 avril 1983 signée de sa main, on
peut lire : " Comme convenu, je garantis que j'utiliserai les produits du
tabac de Brown et Williamson dans au moins cinq de mes films. J'ai bien compris
que Brown et Williamson me versera un droit de 500 000 dollars. "
On sait également qu’ils ont mis en œuvre des stratégies pour
saper l’action de l’Organisation Mondiale de la Santé : paiement d’experts,
organisation de campagnes de communication pour semer le doute dans la communauté
scientifique, modification de résultats d’études, etc.
Enfin, dans certains pays (Allemagne, Etats-Unis, etc.), des partis politiques
sont financés par l’industrie du tabac, pratique qui influe directement
ou indirectement sur les stratégies nationales et internationales
de prévention du tabagisme.
- A-t-on le droit de faire de la publicité pour le tabac en France?
Depuis 1991, la loi Evin interdit toute forme de publicité et de promotion
directe et indirecte en faveur du tabac. Toutefois, les industriels du tabac
contournent cette interdiction en élaborant des stratégies
de marketing plus cachées mais non moins fortes. Ils continuent donc
d’alimenter les représentations positives de la cigarette en y associant
des valeurs telles que la liberté, la séduction ou encore la
transgression
- A quand remonte la première loi française ?
Avant les années 1950, aucune recherche solide n’avait réussi
à démontrer les dangers du tabac et les pays ont mis de nombreuses
années à légiférer en la matière. En France,
la première loi visant à prévenir le tabagisme est celle
du 9 juillet 1976, dite loi Veil. Elle imposait d’inscrire sur les paquets
de cigarettes la mention « Abus dangereux » et l’interdiction
de fumer dans certains lieux à usage collectif. Elle s’attaquait également
à la publicité en faveur du tabac. Cette loi a rapidement
montré des limites dans son application et les législateurs
ont souhaité la compléter.
- Qu’est-ce que la loi Evin ?
Le 10 janvier 1991, la loi Evin (n°91-32) est venue renforcer le dispositif législatif avec succès :
* Elle favorise les augmentations du prix des cigarettes.
* Elle interdit toute publicité directe ou indirecte en faveur du
tabac et des produits destinés à être fumés, prisés,
mâchés ou sucés, dès lors qu’ils sont, même
partiellement, constitués de tabac, ainsi que les produits destinés
à être fumés, même s’ils ne contiennent pas de
tabac.
* Elle donne également droit aux associations ayant plus de cinq années
d’existence et dont l’objet est la lutte contre les méfaits du tabagisme
de porter plainte en se portant partie civile devant les tribunaux.
* Elle pose le principe de l’interdiction de fumer dans les locaux à
usage collectif. Elle institue le droit des non-fumeurs à être
protégés de l’exposition à la fumée des autres.
- Quelles sont les sanctions prévues en cas d’infraction?
Le code de la santé publique prévoit une amende de 450 euros
maximum (contraventions de 3ème classe) pour les personnes qui fument
en dehors des zones fumeurs et une amende de 1500 euros maximum (contraventions
de 5ème classe) pour les responsables des locaux quand il y a infraction
relative au respect des normes pour les fumoirs, la ventilation et la signalisation.
En bref
Vous pourrez toujours fumer chez vous, dans toutes les rues, sur les terrasses
de café et de restaurant, sur les routes de France, dans les stades
non couverts, dans les piscines découvertes, dans une chambre d’hôtel
car elle est assimilée à un substitut de domicile, dans les
jardins public et un peut partout car les seules personnes habilitées
à faire respecter la loi est la police ne sont pas partout à
la fois…
- Navarrenx + Moumour = Navarre
1 -
Histoire de Moumour
A l’origine MOUMOUR est un castelnaut, (comme AREN, PRECHACQ-JOSBAIGT) en
opposition aux "SAUVETS" construits par les ecclésiastiques (LUC DE
BEARN) et les BASTIDES, crées par le Vicomte de BEARN (CARDESSE -
HERRERE.....).
Il y avait au départ un poste de guet pour surveiller le gave et le
Vert ainsi que la route OLORON - SAUVETERRE et celle dite de CESAR, longeant
le Vert sur la rive gauche jusqu’à OLORON - BARCUS en passant par
le bois de Berbielle (Vallée du Vert ). Ce poste de guet s’est petit
à petit transformé jusqu’à devenir un château
dont les fondations datent des 10 et 11ème siècles. Devant
ce "castet" et sur le seul côté facilement accessible, des maisons
se sont construites pour abriter les employés et les métayers
mais surtout pour servir de protection rapprochée. MOUMOUR était
né.
En 1212, après la défaite des Albigeois, le vicomte de Béarn
fut excommunié. Plus tard, pour se faire pardonner, il "offrit" plusieurs
domaines ou faveurs, aux Evêques d’Oloron qui ajoutèrent à
leur titre, en 1215, celui de Baron de Moumour.
Aujourd’hui Moumour accueuille les plants de tabac qui serviront à la fabrication des Navarres.
2 - Histoire de Navarrenx
La première citée bastionnée de France
Capitale de la pêche au saumon, ville étape sur les chemins
de Saint-Jacques de Compostelle, Navarrenx est également la première
cité bastionnée sur le sol du futur Royaume de France.
Au c¿ur des Pyrénées-atlantiques, au sud-ouest de la
plaine béarnaise, Navarrenx est élevée dès 1316
au rang de bastide.
Après l'assaut des troupes espagnoles de Charles Quint qui s'emparent
de la ville en 1523, Henri II d'Albret, roi de Navarre, décide de
renforcer la protection de la rive droite du gave d'Oloron.
De 1538 à 1546, des travaux de fortification sont menés par
les maîtres maçons béarnais François Girard et
Arnaud de Mirassor, selon des plans conçus par l'ingénieur
architecte italien Fabricio Siciliano.
Moins d'un siècle avant la naissance de Vauban, Navarrenx est ainsi
transformée en place forte moderne bastionnée " à l'italienne
", sur le modèle de la citadelle de Lucas en Toscane.
Dans un second temps, l'élévation d'une poudrière permet
de stocker jusqu'à 25000 livres de poudre : construction carrée
d'un peu plus de neuf mètres de côté, elle est ceinturée
à l'origine par un mur dont une partie du tracé reste visible
au sol. Cette enceinte aujourd'hui disparue, l'épaisseur des murs
(1,4m), et la faible hauteur du bâtiment (6 m) devaient empêcher
les tirs directs des assaillants.
Les fortifications sont éprouvées dès le règne
de Jeanne d'Albret lors des guerres de religion, où la garnison commandée
par le baron d'Arros résiste victorieusement à un siège
de trois mois, en 1568.
Au XVIIème siècle, Navarrenx était considérée
comme un port fluvial pour les radeaux de la mature. 300 radeaux y passaient
chaque année.
La place est à nouveau aménagée au XVIIIème siècle,
notamment par la construction de la porte Saint-Antoine édifiée
par l'ingénieur De Salmon sur les ruines d'une ancienne église.
Orientée vers l'Espagne, elle doit son nom à une chapelle accueillant
les pèlerins, détruite lors de la construction des remparts.
Dotée de trois arcades massives, elle est commandée par un
pont-levis, dont on peut encore observer le passage des chaînes.
Au XIXème siècle, la cité perd sa fonction militaire
et des travaux de voirie conduisent à la destruction de l'ancienne
porte Saint-Germain, orientée vers la France.
L'enceinte fortifiée de Navarrenx a conservé au fil des siècles l'essentiel de son aspect.
Elle dessine un polygone renforcé à chacun de ses cinq angles
par un bastion. Deux sur cinq sont pourvus de galeries à contremine,
tandis qu'un glacis et des ouvrages de terre renforcent la place à
l'est, en avant du fossé.
Plusieurs casernes ont été élevées à l'intérieur
de l'enceinte pour installer la garnison. Entourant la porte saint Antoine,
construite entre 1693 et le début du XVIIIéme siècle.
Elle pouvait loger 344 hommes. Apres le déclassement militaire de
la ville en 1868, elle fut rachetée par des privés. Le bâtiment,
coté ville, en face de l’Hôtel du Commerce, abrite le Comptoir
des Tabacs, où se fabrique le Navarre Cigare à la cubaine local.
- Folle Histoire d’une Passion
En 1995, la Seita perd le monopole de la fabrication des cigarettes. Alors
Noël Labourdette, homme d’affaire et grand amateur de cigares, profite
du vide juridique et s'inscrit au registre professionnel comme fabricant
de tabac.
C’est en 1999 que Noël Labourdette en quête d'un nouveau défi,
décide de donner vie à l’idée de créer sa propre
marque de cigares.
Deux ans lui seront nécessaires pour compléter son dossier,
qu’il est prêt à présenter à des partenaires financiers,
des industriels et des collectivités locales, mais, chaque fois, la
réponse est négative. Personne ne veut se mouiller : le tabac,
ce n'est pas politiquement correct. Il rencontre alors Bruno Delport, puis
Sam Bernett et les trois larrons investiront leurs propres économies..:
l’aventure Navarre peut réellement commencer.
Un travail de fourmi commence : le Sud-Est étant morcelé en
quinze régions, Noël Labourdette étudie les relevés
météo de celles-ci sur les quinze dernières années,
dont il compare les valeurs de température, d’hygrométrie et
d’éphéméride et en les superposant à ceux de
Pinar del Río, la région du meilleur cubain, Il finit par déterminer
que le territoire le plus adapté à la culture de tabac à
cigare se trouve dans le Piémont pyrénéen, sur une bande
de 50 kilomètres comprise entre Oloron et St. Palais. Même amplitude
de températures de mai à juillet et même taux d'humidité.
Des filets, version française des tapados cubains, permettront d'obtenir
le même rayonnement solaire. «La rosée, qui aurait pu
être un inconvénient, a finalement été un atout»,
commente Noël.
Reste à trouver le bon tabaculteur. L’entrepreneur remet aux chambres
de commerce du département le cahier des charges (nature des sols,
granulométrie, etc...) qu’il a élaboré, et indique aujourd’hui
avoir toujours trouvé un accueil très attentif. La chambre
de Bayonne est la première à réagir, le projet du Comptoir
du Tabac présentant l’avantage d’ouvrir au Pays Basque un débouché
nouveau.
Il rencontre rapidement Christophe Congues, dynamique jeune tabaculteur local
(il est aujourd’hui vice-président des tabaculteurs de France) qui
trouve au départ l’initiative farfelue mais décide cependant
de s’y engager. Il libérera un hectare de terrain pour les cultures
des plants du Comptoir. Labourdette lui loue la terre et achète le
matériel, Congues installe les tapados et les recouvre de filets qui
permettront, en dosant le rayonnement solaire, de reproduire l’ensoleillement
cubain, fabrique un séchoir à mi-chemin entre le modèle
cubain et celui utilisé par les producteurs de tabac brun. Le projet
prend sérieusement forme, reste à recruter un tabaculteur cubain.
Alors Sam Bernett prend l’avion pour Cuba où il fait jouer toutes
ses relations. Il découvre Romelio à Santa Clara. Romelio n’a
jamais quitté son village, mais réalise que le Français
lui apporte la chance de sa vie.
Avec Christophe Congues il étudie toutes les variétés
de tabac brun (cette culture particulière a été abandonnée
en France avec l’arrivée des cigarettes américaines, dans les
années 60) issues de l’Institut Technique de Bergerac afin de choisir
celle qu’ils travailleront.
A ce niveau, chaque détail compte : on ne parle plus de micro-climat,
mais de méso-climat ; l’ouverture d’une vallée change tout
sur la culture, et c’est plutôt la terre qui choisit la variété
de tabac que l’inverse... La variété choisie, reste à
mettre au point la méthode culturale.
En 2002, les premiers plants sont mis en terre mais le séchoir ne
convient pas à Romelio, il est démonté et reconstruit.
On sait déjà que la plus grande difficulté portera sur
les feuilles de cape : elles seront relevées et enguirlandées
à la main, comme à Cuba. La première récolte
a lieu durant l’été 2002. Sa qualité étant insuffisante,
les feuilles serviront à la formation des rouleuses.
L’année à venir ne sera pas de trop car il est temps de trouver des locaux pour la manufacture.
Noël Labourdette achète un bâtiment du XVIe, qui fut autrefois
une caserne de mousquetaires du roi, commandée par Portos et commande
un programme de travaux de rénovation qui durera plus d’un an. Pendant
ce temps Sam Bernet retourne à Cuba où Fidel autorise Greta
et Maury, deux torcedoras, à quitter le pays pour enseigner leur art
à six ouvrières béarnaises et une basque, entrant volontairement
en galère.
Le hêtre d’Iraty remplace le cèdre des Amériques, car
il est en parfait accord avec le tabac issu du même terroir. Il en
assure une bonne conservation, car à l’instar du cèdre, il
est aussi insectifuge. Les établis des torcedoras sont également
en hêtre d’Iraty, l’usage de cette essence locale étant la seule
concession faite par la science et l’art du puro cubano. Romelio officie
d’ailleurs à Navarrenx en grand ordonnateur des feuilles et savantissime
oracle des fumées. Il juge du degré d'avancement des feuilles,
les tâte, les sépare... Puis arrive le moment où la technique
vient appuyer l'intuition. En sortant du séchoir, le tabac est analysé
lot par lot et, en fonction de son degré d'humidité, un logiciel
informatique détermine la courbe de température idéale
pour sa fermentation. Température à laquelle chaque gavilla
sera exposée dans une salle de fermentation high-tech.
Le premier Navarre de production sera roulé au mois d’août,
et la marque lancée début décembre 2005
Aujourd’hui les Navarre affichent 3 modules : Robusto, Double Corona et Short Robusto.
|
Cet illustre général, né à Caracas (Venezuela) en 1783, restera célèbre dans
l'histoire pour avoir, le premier, tenté d'unifier les pays d'Amérique latine
afin d'en faire une seule et même nation. Après de longues luttes, Simon
Bolivar contre la domination espagnole. Il réussit à libérer le Venezuela,
la Colombie, l'Equateur, le Pérou et la Bolivie de la domination espagnole.
Fort de ses victoires, il crée la république de la grande Colombie (englobant
tous ces états) et en devient président. Même avec son succès militaire et
la tenue du premier congrès panaméricains à Panama, El Libertador (titre
qu'il reçut lors de la libération de Caracas) ne réussira pas à maintenir
l'unité de ces pays et, désespéré, il s'éteindra à Santa Marta (Colombie)
en 1830.
Simon Bolivar étant considéré comme un véritable héros, son nom se trouve
rattaché à bien des lieux dans toute l'Amérique latine.
|
Pour la petite histoire…
I. La jeunesse de Bolivar.
Simon Bolivar est né à Caracas le 24 juillet 1783. Sa ville
natale est la capitale de la Capitainerie Générale du Venezuela.
Il est le fils du colonel Juan Vicente Bolivar Ponte et de Doña María
de la Concepción Palacios Blancos, tous deux issus de familles espagnoles
de grande lignée.
Ces deux familles, vivant sur le sol américain depuis de nombreuses
générations, font parti de la puissante classe sociale des
"Mantuanos", ce qui leur vaut de grand privilèges.
C'est dans ce cadre que vient de naître Simon Bolivar, à qui
un des membres de la famille, le Père Juan Félix Jérez-Aristiguieta
Bolivar rédige un testament en sa faveur, lui assurant une très
grande fortune.
Simon, que sa mère ne peut allaiter, se voit confier à une
nourrice noire, Hipolita, une des esclaves de la famille. Celle-ci fait plus
que de nourrir Simon, elle s'en occupe comme si c'était son propre
enfant, et surtout à la mort du colonel Bolivar alors que son fils
a à peine sept ans. Simon Bolivar gardera toujours dans son coeur
beaucoup de tendresse pour Hipolita.
Aux alentours de l'année 1790, María Antonia, Juana, Juan Vicente,
et Simon, se promènent assez souvent avec leur mère sur leurs
terre de la vallée de Aragua. Simon est touché par la beauté
et la tranquillité des paysages qu'il découvre.
Mais le charme se brise le 6 juillet 1792, quand meurt sa mère, qui
a toujours eu une santé fragile. Les Bolivar restent orphelins. Les
deux filles, bien que très jeunes ne tardent pas à se marier,
et c'est le grand-père maternel, don Feliciano, qui devient le tuteur
de Simon qui a peine 9 ans.
Mais le jeune Simon souffre beaucoup de la disparition de ses parents.
Simon a appris à lire, écrire et compter avec différents
précepteurs. Il va à l'Ecole Publique, dirigée par Simon
Rodriguez, un homme original et progressiste, dont les idées pédagogiques
et sociales auront beaucoup d'influence sur un jeune au caractère
encore très malléable.
Mais entre temps, don Feliciano s'éteint à son tour, et la
tutelle revient à Carlos Palacios, son oncle, avec qui Simon ne s'entend
pas du tout. Don Carlos, célibataire, passe beaucoup de temps dans
ses haciendas, et Simon, livré à lui-même, se promène
dans les rues de Caracas avec des gamins qui ne sont pas de son rang.
A 12 ans, Simon Bolivar fait une fugue et s'en va chercher réconfort
auprès de sa soeur María Antonia. Mais l'enfant est reconduit
chez lui, puis confié, comme interne, à la charge de son maître
Simon Rodriguez.
Rodriguez ne tarde pas à gagner la confiance de Simon, et en quelques
mois des liens étroits vont les liés, des liens de sympathie,
qui dureront jusqu'à la mort.
Admirateur de Rousseau et autres philosophes français, Rodriguez va
apprendre beaucoup à Simon Bolivar, usant de beaucoup de tact, de
sensibilité et de fermeté également. C'est à
ce moment que Simon ouvrir les yeux, son esprit et son coeur sur les idéaux
qui vont marquer sa vie.
II. Simon Bolivar en Europe.
En 1799, il voyage pour la première fois en Espagne, visitant au passage
Veracruz et Mexico, faisant une courte escale à La Havane. A Madrid,
il est entouré par ses oncles Esteban et Pedro Palacios, ainsi que
par le Marquis de Ustariz qui devient son maître. Simon approfondit
ses connaissances littéraires et scientifiques et, comme tout homme
du monde qui se respecte, il perfectionne son escrime et sa façon
de danser.
Il fréquente de nombreux salons où ont le remarque, à
la fois pour son élégance et son intelligence.
Rapidement, il fait la connaissance de María Teresa Rodríguez
del Toro y Alaiza, une jeune espagnole dont il tombe amoureux. Il pense immédiatement
à fonder une famille, avoir une descendance et revenir au Venezuela
pour profiter de ses biens. Mais son oncle, pense que c'est un peu précipité
et lui conseille de voyager quelque temps. Il sera temps de penser au mariage
un peu plus tard.
Au printemps 1801, il voyage à Bilbao où il séjourne
le reste de l'année. Puis il se rend en France, A Paris et Amiens.
Le pays, sa culture, les gens l'enchantent. Au mois de mai 1802, il est de
nouveau à Madrid où il se marie, le 26, avec María Teresa.
Les deux jeunes époux voyagent au Venezuela, passent de moments heureux
jusqu'en janvier 1803, date à laquelle meurt María Teresa.
Dans une lettre adressée à un ami qui vit en France, Bolivar
exprime ses sentiments après la mort de son épouse: "Je l'ai
perdue; et avec elle la vie de douceur qui réjouissait ma tendre poitrine...
La douleur ne me laisse pas un seul instant d'apaisement". C'est une émotion
profonde et sincère, exprimée avec beaucoup de romantisme.
Le jeune veuf repart en Europe à la fin de cette même année,
passe par Cadix et Madrid, et s'installe à Paris au printemps 1804.
A Paris, Bolivar mène une vie sociale très intense, tout en
profitant des plaisirs qu'offre la capitale française. Il a des amours
furtives avec une dame française, Fanny Du Villars, dont il fréquente
les salons, dans lesquels viennent des hommes politiques, des militaires,
des diplomates, des scientifiques, des marchands et de jolies femmes.
Il lit beaucoup, assiste à des conférences et observe avec
sagacité les événements politiques et militaires qui
sont en train de changer le monde. C'est l'époque, en 1804, où
Napoléon est couronné Empereur. Ceci impressionne beaucoup
Bolivar qui admire le génie militaire de Bonaparte, mais il critique
sa montée sur le trône impérial.
Au cours de ses conversations avec les savants Humboldt et Bonpland, Bolivar
commence à aborder le sujet de l'indépendance de l'Amérique
du Sud.
En France, il retrouve son maître et ami Simon Rodriguez. La même
passion du savoir les anime. Ensemble ils voyagent en Italie, en 1805. A
Rome, au mois d'août, ils font l'ascension du Mont Sacré où
Bolivar, d'un ton solennel, jure de jamais laisser son âme en repos
ni son bras tant que l'Amérique Hispanophone ne sera pas libre de
la domination espagnole. C'est un beau geste romantique, mais cela ne sera
pas seulement un geste... Il sera le Libertador, celui qui promet et qui
tient ses promesses.
Après avoir visité Naples, Bolivar revient à Paris au
début de l'année 1806, et il intègre pour un temps les
loges maçonniques. A la fin de cette année là, il embarque
à Hambourg à bord d'un navire qui le conduit à Charleston,
en janvier 1807. Il parcourt une partie des Etats Unis et revient au Venezuela
vers le milieu de l'année.
Pendant son séjour dans la République du Nord, il prend conscience
de ce que représente la "Liberté rationnelle".
III. Triomphe et échec de la révolution vénézuélienne.
De 1807 au premiers jours de l'année 1810, Simon Bolivar reste à
Caracas et dans ses haciendas. Cependant, il n'oublie pas son serment de
Rome. Au cours des réunions avec son frère Juan Vicente et
ses amis, ils parlent de littérature mais aussi de l'indépendance
du Venezuela.
Le Moment arrive quand, le 19 avril 1810, commence à Caracas la révolution
d'indépendance. Bolivar devenu Colonel, est commissionné par
la Junte de Caracas, avec Luis Lopez Mendez et Andrés Bello, pour
voyager à Londres, et exposer devant le gouvernement britannique les
souhaits du Venezuela, désireux de se maintenir, tout au moins, autonome
du gouvernement qui en Espagne a pris le pouvoir, après l'arrestation
du Roi Ferdinand VII par Napoléon.
Bolivar, dans son fort intérieur, aspire à la totale indépendance.
Mais le gouvernement anglais observe une prudente réserve. A Londres,
où il reste durant deux mois, Bolivar -qui compte sur l'appui franc
et enthousiaste de Miranda - peut apprécier le fonctionnement des
institutions britanniques.
A la fin de cette année, Bolivar est de retour. Peu de temps après,
Miranda revient aussi dans sa patrie. En tant que membre éminent de
la Société Patriotique, Club Révolutionnaire, Bolivar
est un des plus ardents à demander au Congrès qu'il proclame
l'indépendance.
Après le 5 juillet 1805, il combat sous les ordres du général
Miranda afin de soumettre les royalistes qui tiennent Valencia. Le 23 juillet
1811, Bolivar reçoit son baptême du feu et combat pour la première
fois.
Le 26 Mars 1812, alors qu'un tremblement de terre cause d'énormes
dégâts et de nombreuse pertes humaines à Caracas et aux
environs, Bolivar, sur la Place de San Jacinto, juché sur un tas de
ruines, lance cette fameuse déclaration: "Si la nature s'oppose à
nos desseins nous lutterons elle et ferons en sorte qu'elle nous obéisse".
C'est l'attitude d'un homme qui ne cède pas, quelques soient les difficultés
qu'il peur rencontrer sur son chemin; c'est, aussi, un moyen de contrecarrer
le découragement et la terreur qui se sont emparés de beaucoup
de républicains face à une telle catastrophe.
Quelques mois plus tard, commandant la place forte de Puerto Cabello, Bolivar
ne peut, malgré ses efforts, empêcher qu'elle ne tombe aux mains
des royalistes. Ses propres soldats l'abandonnent et se rangent sous les
ordres des espagnols. Il doit fuir avec une poignée de fidèles
officiers.
Quelques semaines plus tard, Miranda doit capituler devant le chef royaliste
Monteverde, et la première République du Venezuela s'éteint.
A la Guaira, un groupe de jeunes officiers, parmi lesquels se trouve Bolivar,
arrêtent l'infortuné Précurseur, Francisco de Miranda,
et le livrent aux espagnols.
Bolivar obtient un passeport grâce à la généreuse
intervention de son ami Iturbe, et peut se rendre, en exil, à Curaçao.
De là il va à Carthagène, où le 15 décembre
1812 il publie un manifeste dans lequel il expose ses principales idées
qui guideront son action dans les prochaines années: un seul commandement
pour lutter jusqu'à la victoire, et l'union de tous les pays hispano-américains
pour réussir et consolider l'indépendance et la liberté.
Ces principes sont clairs et simples. Bolivar se rend compte que l'échec
de 1812 vient de la désunion. Il faut concentrer les efforts de tous
les américains pour gagner la guerre et organiser ensuite les nouvelles
nations. Il faut convaincre les créoles de la justesse de sa cause
et les entraîner dans la lutte pour l'indépendance. Cette lutte
ne peut se dérouler que dans un seul pays, mais sur tout le continent
afin de faire plier la domination royaliste.
Maria-Pia Selva, plus connue sous le prénom de Maya, est une franco-hondurienne,
née dans le Cantal. Mais elle a vécu au Honduras jusqu’à
l’âge de seize ans. Son grand-père paternel y possédait
une finca (ferme tabacole).
Les premiers cigares qu’elle a fumés, remontent à ses dix-huit
ans, alors qu’elle était à Paris. Ils lui donnèrent
une sorte d’inspiration, accompagnée d’une terrible envie de faire
quelque chose pour le Honduras. Ses études (Bac, études en
sciences économiques, diplôme d’ingénieur, master en
recherches opérationnelles) terminées en France, elle retourna
en Amérique Centrale dans les années 1990 pour y retrouver
ses racines.
« Un jour, on m’a dit : Si nos cigares ne sont pas bons, fais-les à
ton goût ! Je n’y connaissais rien. J’ai appris : plantation, transformation,
roulage, commercialisation ».
Et l’idée fit son chemin. Elle a, en compagnie de Maximo Trujillo,
son chef de liga, goûté des centaines de feuilles, fumé
chacune d’elle séparément, étudié les meilleures
associations pour, en 1995, commercialiser sa première boîte
de cigares et la marque.Flor de Selva était née
Comme un vin qui porte le caractère de son origine et l’empreinte
de son vigneron, le cigare est selon elle un produit agricole. Ainsi, il
est fondamental de mettre en avant le terroir, ce que Maya Selva a été
la première à faire. Seule femme au monde à réaliser
ce travail traditionnellement dévolu aux hommes, Maya est une créatrice
de cigares, travaillant un peu à la façon des grands couturiers
ou des chefs étoilés. Rien ne lui échappe. Elle ne se
repose jamais sur l’acquis et poursuit une perpétuelle quête
de la perfection.
Maya partage sa vie entre le siège de la société rue
de Valois à Paris et la région de Danli, au Honduras,où
elle séjourne vingt semaines par an.
Le Honduras compte 3 grandes régions tabacoles : au Nord la vallée
de Sula, à l’Ouest Copan dont Maya importe certaines feuilles, et
à l’Est Danli dont la vallée de Jamastran où sont installées
les plantations approvisionnant la manufacture Flor de Selva
Maya ne s’est pas arrêtée aux dix modules Flor de Selva :
Petit-Cigare (85 x 7,9mm), Panetela (114 x 11,9mm), Robusto (121 x 19,8mm),
Petit Corona (140 x 16,7mm), Corona (140 x 19mm), El Galan (148 x 19,45mm),
Fino (153 x 17,4mm), Churchill (178 x 19,5mm), Doble Corona (191 x 20,5),
Extremo (280 x 19,8mm)
Elle s’est implantée au Nicaragua, sur les terres volcaniques de la
vallée de Jalapa, pour créer en 1999 la marque Cumpay :
Piramide (150 x 19,8mm), Corona (140 x 16,7mm), Robusto (115 x 19,8mm), Churchill (175 x 19mm), Short (102x18,3mm).
Des cigares au tempérament de feu, à manipuler avec une certaine
précaution. Révolutionnant le marché du cigare petits
budgets, elle a lancé en 2000 le Villa Zamorano, un hondurien de tripe
longue, roulé main, vendu en fagots se déclinant sous trois
formes et primé dès 2002 :
Corona (127 x 16,7mm), Robusto (127 x 19,8mm), Churchill (178 x 18,2mm).
Très rustique, il procure le plaisir du tabac brut sans aucune fioriture.
En juin 2005, Flor de Selva fêtait son Decimo Aniversario lors d’une
réception à la Maison de l’Amérique latine (Paris 7e)
en présence du señor Mario Carias, ambassadeur du Honduras
à Paris. Maya peut à juste titre être fière de
sa réussite. Mais dans cette honorable maison, l’esprit d’entreprise
le dispute à l’esprit d‘équipe. Personne ne réussit
tout seul. Si Maya est la figure emblématique de la marque, elle sait
pertinemment que sans l’investissement de tous ses collaborateurs à
tous les niveaux, c’est la dégringolade assurée. Ici, on ne
se bat pas pour être leader en faisant du chiffre, mais pour se construite
une renommée justifiée par un savoir-faire.
La patrie maya, qu'on appelle Méso-Amérique, s'étend
sur cinq pays : le Mexique, le Guatemala, le Belize, le Honduras et le Salvador.
Certaines découvertes donnent maintenant à penser que le peuple
que l'on appelle aujourd'hui les Mayas a en fait migré de l'Amérique
du Nord aux hautes terres du Guatemala, peut-être dès 2600 av.
J.-C., pour se regrouper en villages d'agriculteurs. La culture maya de la
période préclassique est largement inspirée de la civilisation
olmèque, qui l'a précédée et qui a culminé
vers 1200 av. J.-C.
À l'apogée de la civilisation maya, c'est-à-dire la
période classique (200 à 900 apr. J.-C.), les Mayas occupaient
pratiquement entièrement un territoire de quelque 311 000 kilomètres
carrés qui était divisé en trois grandes zones :
* les forêts tropicales humides des basses terres qui s'étendaient
du nord-ouest du Honduras au-travers de la région de Petén,
au Guatemala, jusqu'au Belize et au Chiapas. C'était là le
cœur de la civilisation maya classique, où se trouvaient notamment
les villes de Copán, Yaxchilán, Tikal et Palenque;.
* les hautes terres du Guatemala et la côte du Pacifique,
où l'influence aztèque pendant la période préclassique
a provoqué des différences de développement d'ordre
culturel entre les Mayas de cette région et ceux de la région
centrale ou des basses terres.
* le nord de la péninsule du Yucatán où
se trouvent les sites de Labná, Chichen Itzá et Uxmal. Les
basses terres du nord sont caractérisées par une végétation
de broussailles, un sol mince et des eaux de surface peu abondantes. Après
la chute des villes-états des terres basses, qui marque la fin de
la période classique, les migrations vers le Yucatán, où
la culture maya continua de s'épanouir jusqu'à l'arrivée
des guerriers toltèques, augmentent.
Les cités mayas formaient, avec leur arrière-pays agricole,
des centres administratifs et rituels. Les grandes cités mayas étaient
très populeuses. Au centre même de Tikal par exemple, se dressaient
sur 15,6 kilomètres carrés, quelque 10 000 bâtiments,
allant des temples-pyramides aux huttes à toit de chaume. On évalue
la population de Tikal à plus de 60 000 habitants, une densité
beaucoup plus forte que celle d'une ville moyenne d'Europe ou d'Amérique
à la même époque.
Une ville maya de la période classique consistait habituellement en
une série de plates-formes stratifiées surmontées de
structures de maçonnerie qui pouvaient aussi bien être de grands
temples-pyramides et des palais que de simples maisons individuelles. Autour
de ces structures étaient aménagées de vastes cours
ou esplanades. L'architecture maya se caractérisait par l'abondance
des sculptures en bas relief et des peintures murales ornant les édifices,
qui dénotaient un sens aigu de l'art et de la décoration. Dans
les grandes cités comme Tikal, des routes ou des chemins en pierre
reliaient parfois les édifices imposants et les grands ensembles entre
eux.
La péninsule du Yucatán fut d'abord occupée par des
chasseurs et des cueilleurs arrivés il y a environ 11 000 ans. Ces
nomades vivaient en petites bandes familiales. Vers 2500 av. J.-C., ils commencèrent
à cultiver le maïs et abandonnèrent le nomadisme pour
s'établir dans les villages entourés de champs de maïs.
Les Mayas créèrent des terres arables en abattant et en brûlant
la végétation. Ils cultivaient le maïs et des plantes
secondaires telles que le haricot, la courge et le tabac. Dans le plateaux
de l'ouest, ils défrichaient la jungle pour y faire des cultures.
Après une période de deux ans, ils cultivaient de nouveaux
champs, laissant les anciens en jachère pendant dix ans avant de les
réensemencer.
Ils vivaient dans de petit villages constitués d'ensembles de maisons
occupés par des familles étendues. Leurs maisons au toit de
chaume étaient d'ordinaire des huttes à une seule pièce
aux murs faits de poteaux de bois entrecroisés recouverts de boue
séchée. On utilisait surtout ces huttes pour y dormir, les
tâches quotidiennes telles que la cuisine étaient effectuées
dehors, dans une espace central commun. La répartition du travail
entre hommes et femmes était clairement définie : les hommes
entretenaient les huttes et s'occupaient des champs de maïs, et les
femmes préparaient les repas, confectionnaient les vêtements
et veillaient aux besoins de la famille. Ces méthodes agricoles anciennes
et ces traditions familiales ont survécu au fil des siècles
et constituent encore le mode de vie de nombreuses communautés rurales.
Les Mayas croyaient en la récurrence des cycles de la création
et de la destruction et pour eux les ères duraient, d'après
notre système moderne de computation du temps, quelque 5200 ans. Le
cycle actuel aurait commencé en 3113 ou 3114 av. J.-C. de notre calendrier
et devrait prendre fin en l'an 2011 ou 2012.
Il n'est pas facile, d'après la connaissance que nous avons aujourd'hui
de la civilisation maya, d'interpréter leur cosmologie. Il semble
évident, toutefois, que les Mayas voyaient la Terre comme une forme
plate et carrée. Chacun de ses quatre angles était situé
à un point cardinal et était représenté par une
couleur : le rouge à l'est, le blanc au nord, le noir à l'ouest
et le jaune au sud. Le centre était vert.
Certains Mayas croyaient aussi que le ciel était stratifié
et que chacun de ses quatre angles était soutenu par une divinité
d'une musculature impressionnante appelée «Bacab». Pour
d'autres, le ciel était soutenu par quatre arbres de couleurs et d'espèces
différentes, et le ceiba vert, ou liard, se dressait au centre.
Pour les Mayas, la forme aplatie de la Terre représentait le dos d'un
crocodile géant reposant dans un bassin rempli de nénuphars.
Dans le ciel, le pendant du crocodile était un serpent bicéphale,
une notion sans doute attribuable au fait que le vocable maya désignant
le ciel ressemble au mot serpent. En caractères hiéroglyphiques,
le corps du serpent-ciel est représenté non seulement par son
propre signe - barres croisées - mais aussi par ceux du Soleil, de
la Lune, de Vénus et d'autres corps célestes.
Le ciel était composé de 13 strates, chacune ayant sa propre
divinité. Au niveau le plus élevé se trouvait l'oiseau
muan, une sorte d'effraie. Le monde souterrain comportait neuf strates sur
lesquelles régnaient neuf seigneurs de la Nuit. Le monde souterrain
était un endroit froid et inhospitalier auquel étaient destinés
la plupart des Mayas après leur mort. Cet univers souterrain accueillait
aussi chaque soir les corps célestes comme le Soleil, la Lune et Vénus,
une fois franchi le seuil de l'horizon.
Le système d'écriture maya est considéré par
les archéologues comme le plus perfectionné des systèmes
de la Méso-Amérique.
Les Mayas utilisaient 800 signes individuels ou glyphes, disposés
deux par deux en colonnes se lisant de gauche à droite et de haut
en bas. Les glyphes mayas représentaient des mots ou des syllabes
se combinant pour désigner n'importe quel concept : un nombre, une
période de temps, un membre de la royauté - par son nom ou
son titre - un événement survenu au cours de la dynastie, un
dieu, un scribe, un sculpteur, un objet, un édifice, une place ou
un mets. Les inscriptions hiéroglyphiques étaient soit gravées
dans la pierre ou le bois sur des monuments et des œuvres architecturales,
soit peints sur du papier, des murs de plâtre ou des objets en céramique.
L'unité de base du système d'écriture maya est le cartouche
de glyphes, qui équivaut aux mots ou aux phrases d'une langue moderne.
Les cartouches pouvaient ne renfermer que trois ou quatre glyphes ou au contraire
en comporter jusqu'à 50. Certains glyphes avaient aussi valeur de
préfixe ou de suffixe. Le système n'était pas alphabétique.
L'écriture maya est difficile à interpréter pour un
certain nombre de raisons. Tout d'abord, les glyphes ne représentent
pas que des sons ou des concepts, ils sont parfois mixtes, ce qui en rend
la lecture difficile. En outre, de nombreux glyphes peuvent avoir plus d'une
signification, les concepts pouvant être transcrits de diverses manières.
Les nombres, par exemple, peuvent être transcrits à l'aide de
symboles numériques ou à l'aide de symboles graphiques représentant
le dieu qui leur est associé, ou les deux à la fois. Certains
glyphes, tout en illustrant un même concept, correspondent aussi à
plus d'un symbole phonétique. Par exemple, le nom du chef de Palenque,
Pacal, qui signifie littéralement «masque à main»,
apparaît parfois sous la forme d'un pictogramme représentant
un masque à main, parfois sous forme de transcription phonétique
en trois syllabes «pa-cal-la» et parfois des deux façons,
picturale et phonétique.
Le système mathématique des Mayas était le plus perfectionné
des systèmes d'Amérique. Le calcul s'effectuait à l'aide
de trois symboles seulement : le point représentait l'unité,
la barre, le chiffre cinq et la coquille, le zéro. Les Mayas utilisaient
diverses combinaisons de ces trois symboles pour permettre même aux
gens qui n'avaient pas d'instruction d'effectuer les calculs simples dont
ils avaient besoin dans l'exercice de leur profession ou pour leur commerce,
et aussi pour consigner, dans leur calendrier, les événements
passés et futurs. Ils avaient aussi compris la valeur du zéro,
une réalisation remarquable par rapport aux autres civilisations du
monde qui n'avaient pas encore à l'époque découvert
ce concept.
Les Mayas utilisaient le système vicésimal pour leur numérotation
- un système basé sur le chiffre 20 plutôt que sur le
chiffre 10. Ainsi, au lieu de changer de colonne à 10, à 100,
à 1000 puis à 10 000, comme nous le faisons, les Mayas passaient
du 1 au 20, au 400, au 8000, puis au 160 000.
Les nombres mayas, y compris les dates du calendrier, étaient superposés
de bas en haut, verticalement. Le chiffre 3, par exemple, était représenté
à l'aide de trois points alignés horizontalement. Le chiffre
12 correspondait à deux barres superposées et surmontées
de deux points alignés, et le 19, de trois barres superposées
et surmontées de quatre points alignés. Les chiffres supérieurs
à 19 étaient représentés à l'aide de la
même séquence de symboles, sauf qu'un point était placé
au-dessus de chaque groupe de 20. Ainsi, pour désigner le chiffre
32, on utilisait les symboles du 12 et l'on ajoutait au-dessus de cette séquence
un point représentant un groupe additionnel de 20 unités. Ce
système se reproduisait à l'infini.
Le calendrier maya date probablement, dans sa forme finale, du premier siècle
av. J.-C. et il serait le produit de la civilisation olmèque. Le calcul
des prêtres mayas était si précis que la correction de
leur calendrier est de dix-millième de journée plus exacte
que le calendrier en usage actuellement dans le monde.
De tous les anciens systèmes de computation du temps, ceux des Mayas
et les autres systèmes méso-américains sont les plus
complexes et les plus détaillés. Leur mois était de
20 jours et l'année civile était double : un cycle sacré
de 260 jours, dénommé Tzolkin, et l'année vague de 365
jours, ou Haab. Ces deux calendriers coïncidaient tous les 52 ans. Cette
période de 52 ans était désignée sous le nom
de «faisceau» et elle représentait pour les Mayas l'équivalent
d'un siècle pour nous
Le calendrier de 260 jours servait à déterminer les activités
importantes liées aux divinités. On l'utilisait pour nommer
les personnes, prédire l'avenir et décider des dates propices
aux grands événements comme les combats ou les mariages, par
exemple. Chaque journée comportait ses augures et ses associations
et la cadence inexorable des 20 jours évoquait une machine de prédiction
de l'avenir guidant la destinée des Mayas.
Les prêtres-astronomes mayas cherchaient des signes dans les cieux.
Pour tracer les mouvements complexes du soleil, des étoiles et des
planètes, ils avaient construit des observatoires et des gnomons mesurant
les ombres portées et ils observaient l'horizon; à partir de
ces observations, ils faisaient de savants calculs et les notaient dans leurs
chroniques ou «codex». Ils dressaient ensuite des calendriers
pour consigner le mouvement des astres et le passage du temps. Les Mayas
tenaient aussi des registres détaillés des phases de la lune
sans toutefois consigner officiellement ces données dans un calendrier
lunaire.
Les Mayas sont aujourd'hui au nombre d'environ six millions et ils forment
la plus grande agglomération de peuples indigènes au nord du
Pérou. Certains des groupes les plus nombreux se trouvent au Mexique,
les plus importants parmi eux étant les Yucatèques (300 000
habitants), les Tzotzil (120 000 habitants) et les Tzeltal (80 000 habitants).
Les Yucatèques habitent la péninsule au climat chaud et tropical
du Yucatán, tandis que les Tzotzil et les Tzeltal vivent dans les
hautes terres du Chiapas. Parmi les autres groupes d'importance, on compte
les Quiché et les Cakchiquel du Guatemala, les Chontal et les Chol
du Mexique et les Kekchi du Belize. Ces 31 groupes mayas d'Amérique
centrale parlent des langues différentes, mutuellement inintelligibles,
bien qu'elles appartiennent toutes à la famille des langues mayas.
Malgré la modernisation et les mariages mixtes entre les peuples indigènes
et les immigrants espagnols, de nombreuses communautés mayas ont réussi
à préserver leur identité et leurs coutumes. Ce phénomène
s'explique en partie par le fait qu'à l'encontre des autres peuples
géographiquement dispersés au Mexique et en Amérique
centrale, les Mayas ont été, à travers les âges,
confinés à un territoire monolithique s'étendant de
la partie sud du Mexique, au Guatemala, au Belize et aux confins ouest du
Honduras et du Salvador.