L'Histoire
Du monde des puros
Sur les Hommes

Marca Independiente
Petite Histoire d'une Grande Découverte
Les Grands Hommes
Le Plus Vieux Cigare du Monde ?
Zino Davidoff
La Petite Histoire des Bagues
Gérard Père & Fils
Origine du losange rouge signalant les débits de tabac
Maya Seva
Légendes du Tabac
Folle histoire d'une Passion : Noël Labourdette
Saga sur les Habanos
Honduras & dynastie "Bueno"
Saint-Domingue, l'autre Pays du Cigare
Nicarao ou 3 hommes à la recherche du meilleur des 3 mondes
Petite histoire du tabac
Grupo Tabacalero N. W. B. : Gilles Rochon



Saga de la manufacture H. Upmann

Saga de la manufacture Partagas
Navarrenx + Moumour = NAVARRE
Leopole de Rothschild

Monsieur Bolivar
Flash-Back sur le Monde du Cigare, sur une décénnie 1994 - 2004


Les Mayas

Histoire des fumeurs




L'Histoire Humaine des Puros (en 10 Actes)

retour Univers du Puro    retour accueil

L’origine du mot cigare “ cigarro ” semble dériver du nom que les tribus mayas donnaient au cigare : “ ciq ”.
Dans ces civilisations, fumer était un privilège réservé aux chefs et aux prêtres. Le tabac était rarement fumé seul, mais souvent mélangé à d’autres plantes, parfois hallucinogènes. Ainsi il participait aux cérémonies religieuses où on le brûlait en offrande aux dieux Tlaloc et Ciacoalt qui symbolisaient la pluie et la terre. Encore aujourd’hui les mayas du Yucatàn considèrent les dieux des Quatre Vents et des Quatre Directions comme de grands fumeurs ; les étoiles filantes sont les cendres incandescentes de leurs cigares géants. De leur côté, les Egyptiens utilisaient des feuilles de tabac pour l’embaumement.
Mais le cigare appartient aussi à la vie quotidienne et quand le peuple se mit à fumer il s’aperçut que l’exercice était plaisant, modérait la faim et accroissait la résistance physique.
Christophe Colomb fait dans le récit de son journal de bord un contresens : pour les indigènes, le mot “ tabak ” désigne le tison qui leur sert à allumer l’ancêtre du cigare, et ils parlaient de “ cohiba ” pour définir les herbes qu’ils fumaient.
Ainsi, au cours du temps, les graines de tabac furent semées aux quatre coins du globe et plus de 5 siècles après sa découverte par les européens, le débat ‘vertueux ou vénéneux’ ne cesse d’opposer les défenseurs et les pourfendeurs du tabac. Il est tout d’abord rangé sur les étagères des herboristes et considéré comme plante médicinale administrée sous forme de poudre à priser pour vaincre la fatigue, puis à fumer pour passer la faim et la soif. Catherine de Médicis, sur le conseil de Jean Nicot, l’utilise pour passer ses maux de tête. Dès cet instant le tabac fut baptisé “ herbe de la reine ”, “ nicotiane ” ou “ herbe à Nicot ”. Mais très tôt l’hostilité au tabac se manifeste et un décret royal espagnol du 16/09/1586, affirme que le tabac est une “ herbe préjudiciable et nuisible ” et ordonne qu’il soit brûlé. Heureusement il fit son chemin et l’interdit rallia les nouveaux convertis. Au XVIème siècle la mode du tabac gagne l’Europe du nord pendant que Séville vie son âge d’or et l’Espagne émet une ordonnance royale instituant la libre culture du tabac dans la colonie de Cuba, en stipulant que les feuilles non traitées dans l’île le soient à Séville.
Très vite les manufactures vont se multiplier dans la vielle Europe, mais ce n’est qu’avec la monarchie de Juillet que les cigares font leur entrée dans le monde et devient vite le signe de reconnaissance des dandys.

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil

Sur le site archéologique de Copan, en Honduras, a été trouvé les restes d’un cigare de format petit corona a tripe longue. Il est impossible de distinguer s’il possède une cape et une sous-cape car le tabac qui le compose est plutôt fin et possède des nervures apparentes. Il ressemble aux modèles de cigares locaux, de la région de Copan, que les communautés Mayas Chortis, des deux côté de la frontière, produisaient et consommaient en grand nombre il y a encore quelques années. Ce reste de cigare, retrouvé dans une grotte, a sûrement été abandonnée il y plus de 1500 ans par un prêtre Maya.
Prochainement des analyses et la datation au carbone14 devraient élucider le mystère. Affaire à suivre…

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil

Le fabricant qui inventa les premières boîtes luxueuses, abondamment décorées de lithographie fut Ramon Allones en 1845.
Aujourd'hui l'on en dénombre plusieurs centaines dont les plus belles d'une qualité artistique incomparable furent produites de la moitié du XIXe siècle au milieu du XXe siècle.
Les thèmes les plus réprésentés ont trait à la mythologie, au travail champêtre, aux personnages historiques ou romanesques. S'y adjoignent les médailles remportées par la marque lors des foires et expositions internationales organisées au cours du XIXe siècle.
Parmi les coffrets utilisés pour ranger les cigares, seules les boîtes "plates" de 25 pièces sont habillées de papier richement orné. Le logo de la marque à la calligraphie soignée occupe le centre du couvercle, à moins que ce soit une composition hybride mélangeant nom, médailles et motifs variés. Des galons, rubans de papier aux motifs raffinés, bordent les faces visibles.

 Il semblerai que vers la fin du XIXe siècle, certains aristocrates, fumeurs de Havanes se soient plaints de ce que les cigares maculaient leurs gants blancs. On crédite généralement le maître-cigarier Gustavo Block d’ avoir trouvé la solution à leur dilèmme : une simple bande de papier blanc (Anillo) plaçée stratégiquement là où leurs doigts tenaient le cigare. Ainci les gants blancs restaient immaculés tandis que leurs propriétaires s’adonnaient, heureux, au plaisir de leurs bouffés.

A partir de 1835, un ornement viendra donc embellir chaque cigare, tout en exhibant la marque de son fabricant : la bague. Par cette innovation, le négociant hollandais Gustave Block eut l'idée de faire sa publicité, en entourant les puros qu'il commercialisait sous la marque Aguila de Oro d'une bande de papier imprimé. A leur tour, les fabriques de La Havane adoptèrent la bague pour y inscrire leur nom. Ce succès se confirmera lorsque le narcissisme mondain s'en emparera Les rois, les chefs de gouvernement et les riches hommes d'affaires du XIXe siècle, y firent représenter leur effigie ou leurs initiales pour orner leurs vitoles préférées. Cette mode contribua à accroître la variété des bagues renforçant ainsi l'intérêt d'en faire la collection. La vitolphilie était née.

 C’est notament grâce à Bismarck et à Edouard VII, que les Havanes sont devenus une fête pour les yeux et pour les autres sens.

Les bagues des marques emblématiques de Cuba ont, pour la plupart, été dessinées à la fin du XIXe siècle. Elles sont reconnaissables à leurs couleurs éclatantes à dominante rouge et or qui rehaussent des armoiries inscrites dans le chaton, auxquelles sont ajoutées accessoirement les médailles obtenues aux concours des grandes expositions commerciales de l'époque. Leur exubérance contraste avec la sobriété des bagues de création tardive, quelles soient en forme de ruban comme celles de Cohiba ou à chaton, cas des Montecristo.

 Ces emblèmes furent crées et utilisés par les grands noms de la Jet société de l'époque. Ces œuvres étaient réalisées selon le vieux principe "d'imprimerie" : la Lithographie qui nécessitait du temps et de la dextérité.
En effet, pour réaliser ces bagues en couleur et ces vistas, on utilisait des pierres  lithographiques qui étaient gravées et étaient appliquées pour chaque couleur. Ce qui signifiait qu'une bague ou une vista nécessitaient autant de pierres et d'applications qu'il y avait de couleurs !!!

Dans un contexte où la bague s'est généralisée, au point de devenir universelle, le choix de ne pas en mettre devient une façon de se démarquer. Ainsi, chez Hoyo de Monterrey, célèbre marque cubaine, les cigares non bagués forment une gamme étendue. A l'inverse, les autres signatures cubaines se servent de la nudité pour distinguer un nombre restreint de vitoles, tels le double corona de Punch, le petit corona de Bolivar, le Seleccion n°2 de Juan Lopez ou le Cazadores de Romeo y Julieta.

Le baguage des cigares intervient à la fin du processus de fabrication. C'est une opération méticuleuse qui est généralement réalisée par des mains féminines avant le conditionnement en boîte. La bague est positionnée près de la tête du cigare (pour une même vitole elle est rigoureusement appliquée à la même distance), suivant l'onglet d'une planchette, avant d'être fermée d'un point de colle végétale déposée avec l'index. Le seul fabricant a avoir transgressé cette règle est le fabricant dominicain Juan Clemente qui place la bague au pied de ses cigares, ce qui oblige le fumeur à l'ôter avant l'allumage. Dans le cas de certaines vitoles, la bague est posée sur une enveloppe, de manière à la tenir enroulée autour du cigare. Il s'agit d'une feuille en bois de cèdre déroulé pour la gamme des trois "Cedros" chez Romeo y Julieta ou d'un papier de soie blanche chez Fonseca.

Les bagues, tout comme les vistas cubaines, sont indissociables des marques de cigares, propriétés de l'Etat. A ce titre, leur émission relève exclusivement de l'Imprimerie nationale de La Havane.

Pour comprendre l'exubérance des illustrations et des ornements habillant les boîtes de cigares de La Havane, il faut se replacer dans le contexte historique du XIXe siècle où elles ont vu le jour. La concurrence des cigares de fabrication espagnole imposait aux marques cubaines de montrer leur attachement au terroir de l'île, synonyme de qualité, par la représentation de ses paysages qui tiennent une place importante dans l'iconographie. En outre, il était nécessaire de donner une image de prestige à sa propre marque, garantie par les médailles remportées lors des expositions commerciales afin de se démarquer des nombreuses fabriques locales. En dernier ressort, le raffinement apporté aux décors devait séduire le client et s'ajoutait au plaisir de la dégustation. car le cigare est également un art visuel.

 Certaines maisons cubaines utilisent plusieurs motifs différents c’est le cas de Hoyo de Monterey, de Roméo y Juleta dont les churchills ont une bague dorée étroite tandis que le reste de leur production porte des bagues rouges.

 Les bagues des cigares fabriqués hors Cuba, mais portant des noms cubains, ressemblent souvent aux originaux à de petits détails près (on lit souvent la date de fondation de la marque là où les havanes potent le mot « Habana »).

En 1726 : les débitants réunissent des morceaux de tabac à priser de la Ferme des tabacs et tabac de contrebande avec une ficelle en une sorte de saucisson vendu sous le nom de carotte.
L’enseigne est réglementée (arrêté du 31-12-1992) : c’est un losange rouge, avec ou sans la seule mention « tabac ».
Une seule exception, celle du bureau de tabac du remblai aux Sables-d'Olonne, qui est entourée d'un néon bleu pour ne pas être confondu avec le phare.

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil

- VENEZELA

Une légende des indiens Waraos du Venezuela met en relation le tabac et l’origine du monde. Lorsque « l’oiseau de l’aube », le soleil, se leva dans le ciel pour la première fois il pensa à une maison entre la terre et le ciel, blanche et ronde comme un nuage de fumée. La pensée suffit pour que l’image devienne réalité : la lune. Ensuite, « l’oiseau de l’aube » créa les quatres bahanas (nom vernaculaire du tabac) ; les quatre éléments de la fumée qui caractérise le tabac sont : la abeja roja (abeille rouge), la abeja amarilla (abeille jaune) et la mosca de miel azul (mouche de miel bleu) dont les esprits traversent les corps et leur insufflent leur force.


- COLOMBIE

Les indigènes qui occupent les abords du rio Sucio en Colombie, juste à l’isthme du Panama, croient que cet endroit était le légendaire pays de Dabeira, où se trouvait un temple avec en son centre une idole en or massif représentant la déesse de la tempête. Cet endroit légendaire était une terre froide, couverte de neige et de glace, jusqu’au jour où un charmant souffla sur elle une bouffée de fumée de tabac, ce qui la transforma en terre chaude et pleine de vie.


- HYPOTHESES ETHYMOLOGIQUES

Origine possible du mot cigare :

- Cigarras : insectes parasites dans les zones agricoles d’Espagne où fut planté du tabac. Cet insecte aurait la forme d’un cigare et lui aurait dès lors prêté son nom.
- Cigarron : forme de langouste à laquelle ressemblerait la forme de l’objet fumé formé par les feuilles de tabac enroulées par des feuilles de maïs.
- Sillar : mot maya désignant le plant de tabac,
- Sikar : mot maya désignant l’inhalation de la fumée de combustion de végétaux.


Origine possible du mot tabac :

- Tubaco : objet en forme de Y utilisé par certaines civilisations natives américaines pour la combustion du tabac.
- Tobago : îles des Caraïbes.
- Tabasco : province du Mexique où les conquérants espagnols trouvèrent les premières plantations.
- Tabago : cornet de feuilles roulées contenant le produit enflammé.

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil
Sir Winston Churchill affirmait « J’ai toujours un peu de Cuba aux lèvres »

Le Habanos est partie intégrante du patrimoine cubain d’autant que son histoire se confond avec l’Histoire de cette île.

L’origine et l’usage du tabac se perdent dans la nuit des temps et jusqu’à l’aube du 16ème siècle sa consommation se limitait au « Nouveau Monde ». Chez les Aztèques et les Incas la pratique du tabac était réservée aux rois et aux prêtres. Par contre chez les Taïnos, cultivateurs qui peuplaient les îles des Caraïbes, fumer faisaient partie du quotidien. A tel point qu’ils lui attribuaient l’origine de l’homme, plus précisément celui de la femme qui venait de la poudre de tabac (cohiba)!. Les Indiens fumaient des feuilles de tabac haché qui étaient roulées dans une ‘cape’ de feuille de maïs, formant ainsi l’ancêtre des cigares modernes, ou bien le prisaient.
Lors de l’expédition de Christophe Colombe, des récits et des descriptions effrayantes évoquent « la plante qui met en transe » lors des rites païens.
Plus d’un demi siècle après les vertus bienfaisantes du tabac sur la santé sont mis en évidence mais surtout ses propriété économiques, et l’Espagne (imitée par la France et la Hollande) se met à sa culture. Fumer devient du dernier chic au point que, le pape Urbain VIII rédige une bulle en 1624 pour interdire aux prêtres espagnols de fumer pendant les offices.
Le port de La Havane va très vite devenir la clé de l’Amérique Latine. Dés le milieu du 16ème siècle il attise des convoitises et corsaires, pirates et agents britanniques se jettent sur les cigares grossièrement roulés qui commencent à circuler, au point que les feuilles en quantités insuffisantes seront importées du Venezuela et de St Domingue.
Ainsi dès la fin du 16ème siècle le tabac de Cuba jouit d’une réputation et les paysans proches de La Havane s’attachent à sa culture en négligeant les autres et provoquent une pénurie de blé, manioc et fruits. Alors le roi d’Espagne fait interdire la culture de cette plante à moins de 10 lieux de la capitale. Faute de terre, les nouveaux colons s’installent dans le centre de l’île pour ce lancer dans cette culture pleine de promesse car dans toute l’Europe la vogue du tabac à priser est forte et les quantités exigées sont sans cesse croissantes. Les villes de Santiago et de Trinidad deviennent des hauts lieux de contrebande. Pendant deux siècles vegeros et soldats de la Couronne joueront à cache-cache car les prix payés par l’Espagne sont bas, mais surtout arrivent avec du retard et partiellement détournées.
La dernière révolte des producteurs de tabac en 1723 sera particulièrement sanglante. Alors désireux de s’affranchir de ce Monopole et conscient de leur savoir faire certains s’éloignent des terres traditionnelles de Remedios pour ce diriger vers l’extrémité occidentale de l’île, alors très peu peuplé. Ce terroir va se révéler unique pour la culture du tabac.
En 1799 la Couronne d’Espagne finit par accéder à une demande des Cubains en créant la 1ère manufacture à La Havane avant d’autoriser en 1825 les fabriques privées où des lecteurs éduquent intellectuellement, socialement et politiquement les torcedores qui témoigneront du même esprit d’indépendance que les vegueros.

Ainsi, c’est en Oriente que les Espagnols ont découvert le tabac, c’est au centre de l’île qu’ils ont commencé à l’exploiter et c’est à l’ouest qu’ils le font triompher.

Par une ironie de l’Histoire, c’est en Oriente que débuteront au 19ème siècle les premières luttes politiques pour l’Indépendance et ces mouvements suivront la route du tabac.....

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil

Bien avant Cuba, on y cultivait le tabac. C’était une vraie ressource pour l'île connue sous le nom de Haïti dès le XVIème siècle (à Cuba la culture du tabac ne démarre qu'après 1580). De nombreux esclaves noirs y sont transférés pour remplacer les Indiens qui ont quasiment disparu et fournir notamment l’Espagne qui fume secrètement depuis 1532.
En 1614 Madrid autorise cette activité dans toutes les Antilles, pour que La Havane réagisse et fasse véritablement concurrence à sa voisine. Mais ce sont les premières mesures fiscales imposées par la couronne d'Espagne, qui apportent en 1632 un tournant dans l'histoire du tabac dominicain. Les planteurs tentent de se rebeller mais rien ni fait, et ils abandonnent définitivement leurs plants en 1699. Entre-temps, de nombreux français s'installent et cultivent la canne à sucre et l'indigo dans le nord et l'ouest de Haïti : Saint-Domingue est née.
Il faut attendre le XIXème siècle pour revoir des plants de tabac sur l'île, cultivés par les anciens esclaves. Ce retour aux sources représente vite une manne financière, mais une chute de qualité entraîne plus tard une baisse des commandes étrangères.
En 1961 Kennedy décrète l’embargo économique contre Cuba et offre une opportunité extraordinaire à la république Dominicaine qui a accueilli de nombreuses familles cigarières cubaines exilées suite à la collectivisation de l’agriculture décidé par Castro. Propriétaires de marques ou simple torcedores développent la qualité en apportant leur savoir faire.
Ainsi, la variété de tabac importé de Cuba le piloto cubano est planté dans la vallée de Cibao et fait parti des vitoles dominicaines avec l’olor dominicano roulées dans les fabriques basées autour de la capitale Santiago.
Cependant les cubains en exil n’ont jamais su recréer à Saint-Domingue la magie des marques de La Havane.
Dans les années 80, les cigares dominicains partent à la conquête de l’Europe.
En 1990 Zino Davidoff, le pape du cigare, débarque dans la vallée du Cibao après sa rupture brutale avec Cuba Tabacco et malgré sa réputation bâti grâce aux havanes  depuis les années 30 et à sa marque « Davidoff » depuis 1968.
Après le chaos consécutif à la surproduction de la fin des années 90, les tabaqueros dominicains privilégient les potentiels du terroir sur le seul rendement. La qualité des tabacs, la recherche, la perfection, la saveur et la force sont désormais leurs maître-mots. Mais une chose manque encore : des capes dominicaines. C’est chose faite, depuis l’année 2000 des essais de production de feuilles de capes sont menés a l’Institudo del Tabaco dominicano et aujourd’hui les séries Château la Fuente et Fuente Opus X sont enrobés d’une cape dominicaine.

Le puro dominicain n’est plus un rêve. Au fil des ans, la République Dominicaine est devenu le premier challenger de Cuba pour la qualité des vitoles fabriquées, et certaines marques viennent jouer dans la cour des grands.

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil


Le Honduras & sa région de Copan

Le Honduras est considéré comme le berceau du cigare dans la mesure où les Dieux Mayas, 3ème siècle avant notre ère, fumaient des torsades de feuilles de tabacs.
La région de Copan est une zone légèrement en altitude, constituée de collines fraîches et humides particulièrement bien adaptées à la culture de tabac. Les Mayas l’avait choisie et aujourd’hui les honduriens continuent de faire pousser le tabac dans les même champs, visible depuis les ruines Mayas de Copan. Cette culture en altitude donne des feuilles de tabac moins chargées de nicotine.


La manufacture de « La Flor de Copan » & la dynastie « Bueno »

Depuis près d’un siècle, les cigares Flor de Copan sont confectionnés dans la ville de Santa Rosa de Copan  sur les traces de la plus ancienne fabrique du pays « La Real Factoria de Tabacos » crée en 1796, la manufacture « La Flor de Copan » fut édifiée grâce au savoir-faire et au génie d’un homme : Don Jorge Bueso, Président de la coopérative des planteurs de Copan.
Ce personnage, aujourd’hui octogénaire, est issu d’une famille qui cultive et confectionne des cigares depuis le XVIIIème siècle. Son arrière arrière-grand-père, Pascal Bueso, fut l’un des premiers planteurs installés dans cette région de Copan. Ses efforts engagés depuis 1798 ont été poursuivis par ses descendants afin d’apporter aux cigares Flor de Copan toute la quintessence du tabac hondurien.
En 1961 Don Jorges Bueso a pris l’initiative d’introduire dans la région de Copan des semences cubaines. Ces tabacs se sont adapté au terroir hondurien et ont développé une véritable identité gustative : ligne de goût et registre olfactif bien spécifique.

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil

4 hommes partagent l’insigne d’honneur pour avoir laissé leur nom à un puro: Winston Churchill, Georges Clémenceau, Lord Lonsdale et Léopold de Rothschild.

WINSTON CHRUCHILL
"Je bois énormément, je dors peu et je fume le cigare voilà pourquoi je suis en forme à 200%"

Il à été calculé que l'homme d'état britannique avait fumé plus de 300.000 cigares dans sa vie. A son contact, Staline a même failli devenir amateur!. Les favoris du vieux lion étaient Romeo y Julieta et La Aroma de Cuba. Ses modules favoris? : celui qui allait devenir le churchill, bien entendu. Il avait aussi un faible tout particulier pour le Dunhill El Tovador Selection n°60.
A Chartwell, son manoir dans le Kent, contenait en permanence 3000 à 4000 vitoles, soit une année de consommation d'avance… . C’était le torcedor Ramon Collazo qui, pendant ces 48 ans de carrière à la manufacture de Romeo y Julieta, fut responsable des quelque mille churchills (Julieta N°2 suivant la terminologie des fabriques cubaines) envoyés tous les 3 mois au Premier Ministre britannique.

Il méritait bien qu'on lui rendit hommage en donnant son nom à son module de prédilection « le churchill ». Ce format bien équilibré (traditionnellement 17 cm et plus de long pour un diamètre de 1,7 à 1,9 cm) fut longtemps l'apanage d'un nombre très restreint de marques mais, peu à peu, est apparu sur le marché un éventail de churchills remarquablement nuancé, allant de parfums les plus doux jusqu’aux arômes les plus puissants.
Non seulement il donne son nom à un module, mais également à une vitole - Sir Winston de H. Upmann, qui est bien évidemment un churchill, au goût terreux et aux parfums boisés.

GEORGES CLEMENCEAU
Il n’a donné son nom qu’à une vitole, le Clémenceaus de Romeo y Julieta, fabriquée dans les années 20 pour honorer le Tigre vainqueur de la guerre de 14-18. Ce cigare n’est autre qu’un churchill !!!
Produit artisanalement le Clemenceaus est plus doux, plus accessible que le Churchills de Romeo y Julieta. De goût épicé avec des  parfums fleuris il est très généreux, c’est un cigare à découvrir après un bon repas

LORD LONSDALE
Il était un esthète anglais du 19ème siècle qui a laissé son nom à un cigare de belle taille (environ 15 cm de long pour un diamètre de 1,6-1,7 cm), qui faisait fabriquer à son nom une sélection de cigares de ce format et que l’on qualifie encore aujourd’hui d’élégant.
La maison Rafael Gonzalez fit même longtemps figurer le portrait dudit lord à l'intérieur de ses caissons... .

LEOPOLE DE ROTHSCHILD
Ce financier londonien demanda en 1880 à la firme Hoyo de Monterrey de lui fabriquer un cigare court mais de bon diamètre. Aussitôt dit, aussitôt fait, le rothschild était né. Ce module est plus connu sous l’appellation robusto.
Ce n'est que récemment (dans les années 1980-1990) que ce format a obtenu ses lettres de noblesse avec son apparition au catalogue des grandes marques. En effet, si le module existait depuis longtemps chez certains, qui en furent véritablement les piliers, il était regardé avec défiance en raison de son prétendu manque d'élégance et de la "rusticité" de ses arômes pleins, mais peu recherchés.
L'explosion actuelle de ce "petit joufflu" (12 cm et plus de long pour un diamètre approchant 2 cm) correspond parfaitement à l'évolution des goûts vers plus de générosité, tant dans la puissance que dans le caractère aromatique ou épicé. En bref, le robusto propose un bel équilibre épicurien entre durée de combustion et richesse des saveurs, la taille passant en l'occurrence au second plan.
 

D’autres Grands Hommes furent de grand amateur de cigares : le Ché fumait des Montecristo, quant à Castro c’était les Lancero de Cohiba.Sur les 40 présidents des Etats Unis, 18 s’adonnaient régulièrement au cigare, dont John F. Kennedy qui en fumait, par plaisir, 3 ou 4 par jour. D’ailleurs, avant de signer l'embargo sur Cuba, il s'est fait livrer 2000 havanes.
 

Coté « 7ème Art », c’est une autre histoire. Des 1er cigares en noir et blanc, aux derniers modules à la mode dans les clinquantes superproductions, le cinéma s’est toujours servi des fumeurs de cigares pour faire passer des messages symboliques. A l’époque du cinéma muet ils sont utilisés pour dénoncer la lutte des classes, tel Charlot arborant un Churchill de H. Upmann dans « Les lumières de la ville », ou bien Grouccho immortalisé avec un Dunhill éteint. Ensuite viennent les fumeurs de l’Ouest, suivis par ceux de la pègre, puis les G.I. avec Robert Mitchum et un double corona dans « Le jour le plus long ». A coté de ces faux fumeurs il y en a de véritable comme les 2 producteurs Darryl F. Zanyck et David O. Selznick qui étaient amateurs de Coronas El Rey del Mundo, Orson Welles qui adorait les doubles coronas de Por Larranaga et les Montecristo, de son coté Alfred Hitchcock fumait des Churchill de Romeo y Julieta. De nos jours nombreuses sont les stars qui se révèlent de véritables connaisseurs et font connaître leurs goûts au public comme Philippe Noiret, Pierre Arditi et Jacques Dutronc amateurs de double corona de Punch et de Montecristo... .
 

Coté Femmes et le Cigare, elles ne sont pas en reste. Dans son journal le frère Bartolomé de Las Casas, qui a découvert Cuba avec Christophe Colomb, notait que Indiens et Indiennes fumaient ce qu’il dénommait tisons (l’ancêtre du cigare). Ensuite il faut attendre 1880 pour voir une communarde, Hortense David, fumer un cigare. Puis Georges Sand ou la princesse de Metternich s’exhibèrent un puro aux lèvres.
Aujourd’hui, la France compte environ 150000 fumeuses de cigares et cigariollos. Mieux, 2 françaises ont crée des vitoles : El Sublimado par Suzanne Marty (Hecho mano en Honduras avec du tabac de St Domingue aromatisé avec un vieux cognac) et Flor de Selva par Maya Selva (Hecho mano en Honduras avec du tabac hondurien). Le puro ne les effraye plus, mais elles fument dans la discrétion de peur de se voir, toujours et encore, soupçonnées de provocation.
 

Depuis que les cigares existent, dans tous les mondes et de tout temps, artistes, politiques, sportifs, patrons ou employés, mondains, aristocrates ou prolétaires, connus ou anonymes, s’adonnent aux plaisirs du puro.

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil


Il y a un siècle, quelques producteurs de havane décidèrent de lutter contre le trust américain du cigare. Leurs »marques indépendantes » s’appelaient Por Larranaga, H. Upmann, Romeo y Julieta ou Partagas.

Depuis la 1ère guerre d’indépendance cubaine, en 1876, l’industrie du cigare avait prospéré. Gustavo Bock ; Allemand, propriétaire des cigares Henry Clay, parti à Cuba en 1858 fut le 1er à baguer et à vendre  par conditionnement de 25, 50 ou 100 les cigares qui étaient jusqu’à lors commercialisés en fagots. Puis la société de Bock fut rachetée par un consortium anglais qui acquit également d’autre manufacture comme La Corona.
Les britanniques se limitaient aux aspects financiers, mais l’arrivée d’investisseurs américains changea la donne.

En 1900 James Buchanan Duke, dit « Buck » décida de s’attaquer au marchés cubains et britanniques. Il était propriétaire de la Duke’s American Taqbacco Company, la plus grande entreprise de cigarettes aussi appelée le « Trust » car elle était en situation de quasi-monopôle.
En 1901 la société racheta 23 manufactures à Cuba et autant de marques, y compris Bock et son consortium anglais, contrôlant ainsi 90% de l’export cubain.
Bock fut désigné par le Trust pour gérer ses intérêts cubains mais sous contrôle resserré de New York. Aussi, il du fermer 16 manufactures, ce qui engendra de multiples grèves à Cuba. De plus, le Trust concentra la préparation des tabacs dans un seul bâtiment et non plus dans chaque manufacture comme il était de coutume. Il ^fut vite accusé de fournir les mêmes tabacs pour toutes les marques, ce qui entacha très nettement sa réputation. Contrarié par cette polémique, le Trust obligea Bock à publier un pamphlet en espagnol et en anglais, destiné à défendre les nouvelles techniques de productions de cigares. En réponse le journaliste José Aguirre écrivit un an plus tard le même pamphlet , sous le même intitulé, mais dénonçant vigoureusement les pratiques. Il y opposait les producteurs indépendants qui avaient pérennisé les techniques ancestrales pour conserver la qualité des cigares cubains. Ainnsi le Trust s’effondra peu à peu. Les « independientes » comme H. Upmann ou Por Larranaga arrivèrent alors sur le devant de la scène.

Les marques cubaines actuelles sont toutes des descendantes de ces « independientes ». Seule 2 d’entre elles continuent à l’indiquer sur leur boîte : Por Larranaga et El Rey Del Mundo.5456



1994
- Disparition en janvier de Zino Davidoff, créateur et inspirateur de la célèbre marque de cigares.
- Pénurie de havanes. Cuba ne fabrique que 50 millions de havanes et se fait devancer par la République Dominicaine qui, avec 65 millions de cigares produits pour l’exportation, devient le premier exportateur mondial.
- Naissance du bimensuel : l’Amateur de Cigares.
- Créateur de l’une des plus belle enseigne cigare du monde et la plus célèbre, Gérard Père a définitivement quitté sa boutique genevoise en septembre.

1995
- Face au durcissement des lois antitabac aux Etats Unis, le marché du cigare de luxe fait un bond en avant.
- A Cuba, les faux havanes commencent à prospérer.
- Création de la marque hondurienne Flor de Selva avec son fameux Robusto.
- Lancement sur le marché international de la plus recherchée des marques dominicaines : les Opus X d’Arturo Fuentes.
- Première Nuit de l’Amateur de Cigare.

1996
- La récolte de Cuba est la meilleure depuis dix ans et annonce la fin de pénurie de havanes.
- Les clubs d’amateurs de cigare se multiplient en France.

1997
- Quatre compères créent votre club cigare " Ligadament Notre ".
- Naissance de la marque Vegas Robaina
- Première édition du Havanoscope.

1998
- Ezio peint aux pastels le logo du club Ligadament Notre.
- Naissance du 1er Mémo " Ligadament Notre ", lors de la venue de Gilles Rochon, créateur du cigare dominicain : Don Gusto.
- Arrivée en force des nouveaux terroirs, Honduras et Nicaragua.
- Les Cubains décident de " booster " leur production : 160 millions de cigares sont prévus à l’export.
- La Seita achète la firme américaine Consolidated Cigar et devient le N° 1 mondial du cigare.
- Le terrible ouragan Mitch dévaste une partie du Honduras et du Nicaragua.

1999
- 1er dessin humoristique dessiné par Ezio.
- La République Dominicaine se recentre en augmentant à la fois la quantité et la qualité des cigares produits.
- Tabacelera en Espagne et la Seita en France fusionnent pour créer le groupe Altadis.
- Altadis achète 50% de la société cubaine Habanos SA pour la somme de 500 millions de dollars.
- Premier Festival del Habano à la Havane.

2000
- En janvier, les havanes marquent une avancée définitive dans le monde du cigare en indiquant au dos de toutes leurs boîtes la date de fabrication en clair.
- Les havanes souffrent d’une baisse notable de leur qualité à cause notamment d’un tirage très défectueux.
- Mise sur le marché français des premières séries limitées : ce sont des vitoles dominicaines, les Pléiades millésimes 92.
- Le 1er article sur votre club " Ligadament Notre " dans le magasine " Cigares ".
- 1er quiz d'"Enigmes Ligadamentesques"

2001
- Refonte du catalogue des havanes où quelques 300 références sont supprimées. De grande vitole comme le Black Prince de Romeo y Julieta disparaissent mais l’offre de cigare cubains gagne en lisibilité.
- Davidoff révolutionne les habitudes en produisant une nouvelle gamme corsée, les Millenium Blend.
- Ligadament Notre fête ses 5 ans.

2002
- Apparition officiel sur le marché français des Editions Limitées cubaines.
- Mise en vente en France de tous les havanes existants. Reprise en main de la production et amélioration sensible de la qualité des havanes.
- Apparition à la Havane des premières machines à contrôler le tirage.
- La marque dominicaine Juan Clémente fête son vingtième anniversaire.
- Affichage des prix en euros dans tous les pays européens.
- Deux cyclones dévastent la zone tabacole de la Vuelta Abajo à Cuba.

2003
- Le 1er Mondial du Cigare a lieu au palais des Festivals, à Cannes.
- Le plus célèbre musicien, ancien torcedor, super papy du son et amateur de havanes, Compay Segundo s’est éteint à  l’âge de 95 ans en juillet.
- Contre l’augmentation du prix du tabac en France, les civettes manifestent vigoureusement et obtiennent en partie gain de cause.

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil

H. Upmann                    

La manufacture H. Upmann fut fondée en 1844 par deux frères allemands de Bremen, Hermann et Auguste Hupmann. En plus de s’investir dans le commerce du tabac, ils sont banquiers et propriétaires de bateaux. Il y a deux hypothèses sur l’origine du nom qu’ils donnèrent à leur manufacture de tabac : H. Upmann. Soit la lettre « H » est l’initial d’un des deux frères, soit il vient de « Hermanos », frère en espagnol. De plus ils décidèrent de supprimer le « H » de leur nom de famille pour éviter les réitérations, ainsi le « H » peut correspondre à l’acronyme de « hermanos ».
En 1er lieu, la fabrique H. Upmann se trouvait à La Havane au N°85 de la calle San Miguel. Son activité augmentant significativement, une annexe s’ouvre au N°64 de la calle Cuba avec l’association des marques : Constelacion, Flor de Sena, Flor del Pacifico, Francia, Japon et limpiabanderas. Toute fois, cette extension devient vite insuffisante à cause d’une demande de production toujours croissante et de l’acquisition de petits ateliers dans la Havane qui produisaient également d’autres marques comme : Mil, Adelina Patti, La Lola , Benjamin Franklin, La Flor de Manrigo, Lurline …..

Durant le 19ème siècle, la production de la manufacture H. Upmann a connu une croissance rapide, en raison de la forte demande pour leur Habanos.

En 1891 la fabrique due déménager dans un nouveau bâtiment de 1000m2 au 159 calle Carlos III, lieu bien connu par les travailleurs sous le nom de La Madama. A cette époque la manufacture était dirigée par Enrique Upmann, un neveu des fondateurs, qui continua à gérer efficacement les affaires que ses prédécesseurs avaient orchestrés.
La principale marque, H. Upmann, à une renommée mondiale, principalement en Angleterre, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Argentine, au Chili, en Espagne, en Afrique du Sud, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Canada, en Russie, en Suisse, en Belgique, en Hollande, en France, dans l’empire Austro-Hongrois, en Norvège, en Suède et bien d’autre. Les propriétaires exposent leurs produits dans toutes les expositions internationales qui ont lieu entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème siècle, et y récoltent pas moins de 11 médailles d’or dont une copie orne, encore aujourd’hui, les boîtes de cigares H. Upmann.
La capacité de production de la fabrique La Madoama commence, elle aussi, a être trop petite due à la grande demande de vitoles H. Upmann et aux autres marques rattachées par l’acquisitions de petits ateliers par la famille H. Upmann. En conséquence une autre manufacture, plus grande, est construite en 1905 à Calabazar, une ville en périphérie de La Havane, au N°11 de la calle Meyrelles.
Entre les deux fabriques environ 1200 ouvriers sont employés qui, pendant la 1ère décennie du 20ème siècle, produisent 25 million de cigares. Durant cette période, la manufacture introduit la marque El Figaro, entre autres.

Malheureusement, la 1ère guerre mondiale va ruiner les descendant des frères H. Upmann. En effet, en tant qu’allemand tous leurs biens sont mis sur liste noire, incluant la fabrique de cigares, la banque et la compagnie de bateaux. La situation s'est encore détérioré lorsque les opérations bancaires ont été suspendues, une situation qui a duré jusqu'en 1920. La crise économique de ces années noires, force la fermeture de leur banque de leur compagnie de bateaux. La famille tente de conserver la manufacture H. Upmann, mais elle est obligée de la vendre pour le prix ridicule de 30000 pesos, soit le 10% de sa valeur.  Ainsi, les entreprises à Cuba de la famille H. Upmann prirent fin.

En 1922, la compagnie anglaise Fraukau S.SA. rachète la manufacture avec l’ensemble de son activité. Mais ce n’est qu’en 1924 qu’elle accorde une licence aux frères Solaun, marchands de feuilles de tabac, pour produire des cigares sous le nom H. Upmann Cigar Factory. Ils possèdent également deux petites fabriques regroupées en société F. Solaun & Co, l’une se trouve au 34 calle Belascoain et l’autre au 10 calle Marqués Gonzalez à La Havane.
Durant les 12 années suivantes, les frères Solaun se sont beaucoup investis pour faire progresser leurs activités, mais plusieurs éléments lient contre eux : la situation politique de l’époque, des conflits au travail et le manque de clarté des finances. En conséquences, la firme britannique Fraukau S.A. résilie son contrat avec les frères Solaun, et fin 1936 vend la manufacture et la marque H. Upmann à Menendez Garcia & Co qui en prend légalement possession en 1937.

Les nouveaux patrons sont Alonso Menendez et José Garcia, tous deux ayant de l’expérience dans le commerce du cigare car ils avaient acquis en 1935 la firme Particulares S.A., et sont également devenus propriétaires de deux biens précieux à savoir, les marques Particulares et Byron. Ils ont aussi fait enregistrer en 3ème marque : Montecristo.
Néanmoins, ce n’était pas la 1ère fois que le nom de Montécristo était utilisé comme nom commerciale pour identifier un Habano. En effet, au 19ème siècle le répertoire commerciale de La Havane en fait état. À la lecture de ce document deux hypothèses en découle : soit la marque Montécristo a passée d’une manufacture à une autre, soit son enregistrement n'a pas été renouvelée, parce que son dernier propriétaire n'était plus intéressé par cette marque.
En 1935, la marque fut remise au goût du jour par Menedez et Garcia. Elle gagne une reconnaissance mondiale et devient la marque de cigare la plus connue. Rapidement, elle est distribuée dans le monde entier avec un succès inattendu. Le plus important marché est celui du Royaume-Uni où elle est distribuée par la compagnie de John Hunter, Morris & Elkan, Ltd.
Puis, cette compagnie et la société Fraukau S.A. (également anglaise) fondent la firme Hunter & Fraukau Limited et devient, pour ce pays, le distributeur exclusif des Habanos. Dans un court laps de temps, Montecristo est un succès commercial et devient la marque principale de la manufacture H. Upmann.

Menendez et Garcia réalisent la production de la plupart des marques de H. Upmann dans une fabrique située au 609 calle Virtudes à La Havane. En raison de la montée en flèche la demande, la capacité de production devient insuffisante dans cette vieille manufacture, alors ils font appel à de petits ateliers. En 1944 ils se déplacent dans un nouveau bâtiment splendide, situé au 407/409 avenue Amistad où il améliorent leur production.

En 1960, la manufacture devient propriété de l’état cubain qui continu la production des plus grandes marques.

Le 30 octobre 2003, la manufacture H. Upmann déménage da           ns une ancienne fabrique de cigarettes Partagas, qui a été rénovée et réhabilitée pour devenir le siège de cette glorieuse fabrique. Les nouveaux locaux sont situés dans le Vedado, calle 23 entre la 14ème et la 15ème avenue à La Havane.
José Marti, qui est son nom officiel, est aujourd’hui dirigé par la société Habanos S.A., qui gère toute la production du tabac cubain, et Miguel Barzaga en est son directeur. 500 employés y travaillent ainsi que 150 apprentis.
Elle est la casa matriz (maison-mère) des marques suivantes :
- H. Upmann
- Montecristo
- Vegas Robaina
- Diplomaticos


  • Zino DAVIDOFF

Dans le monde entier, le nom de Zino Davidoff est aujourd’hui synonyme de cigare « haut de gamme ». Une légitime consécration pour un homme devenu une légende de son vivant.



* Zino naît le 11 mars 1906 à Kiev en Russie. Il est issu d’une famille experte dans le choix et les mélanges des tabacs fins d’Orient.
* En 1991, la situation politique russe, force sa famille à émigrer à Genève où son père, Henri Davidoff ouvre, sur le boulevard des Philosophes, la première boutique de fabrication de cigarettes à base des tabacs noirs d’Orient.

* Après ses études, Zino en mal d’aventure et désireux de rester dans le monde du tabac, part de 19924 à 1929 parcourir l’Argentine, le Brésil et Cuba. Durant ces 5 années il se consacre uniquement à apprendre tout, sur la culture et la production du tabac. C’est au Brésil dans la région de Bahia qu’il va faire connaissance avec les plantations de tabac. Puis il passera 4 ans à Cuba pour apprendre le « havane » dans une finca de la Vuelta Abajo. Une fois familiarisé à l’art du séchage et de la fermentation, il devient le maître des mélanges et des arômes.

 À son retour en Suisse en 1929, il ouvre dans le magasin familial un département « cigares de haut de gamme ».
Zino Davidoff crée son catalogue en choisissant des modules parmi les marques cubaines existantes comme : Belinda, Pastagas, Por Larañaga, Rey del Mundo, Rafaël Gonzalez, Hoyo de Monterrey, qu’il nomme : « Sélection Davidoff ».
Pour pouvoir les conserver dans des conditions climatiques optimales (température, humidité), il construit une cave à cigare et élabore des humidors : une première en Europe.
Sa passion, son enthousiasme, son une immense connaissance dans le vaste domaine des puros et son exceptionnel contact commercial, l’amène jour après jour à un renom universel. Davidoff savait écouter et conseiller les autres et très rapidement ses clients devenaient ses amis.
Les circonstances de la deuxième guerre mondiale ont consolidées définitivement cet immense prestige. En effet les réserves françaises de havane furent stockées à l’abri en Suisse sous la protection de Davidoff.

* Les premiers cigares marqués DAVIDOFF apparurent en 1946. Épicurien convaincu, Zino ne pouvait qu’envisager ses cigares à la hauteur des plus grands cru du Médoc. Il créa alors sa ligne exceptionnelle de cigare « Château », réalisés par la maison Hoyo de Monterrey. Les « Château » se présentaient en coffret, en cabinet en fagot, sans bague et sans cellophane, uniquement reliés par un ruban de soie.

* En 1969, c’est la consécration. Davidoff devient une marque cubaine à part entière et de nouvelles vitoles furent créées : Davidoff N° 1, N° 2, la série des 1000 et l’Ambassadrice.

* En 1970 il s’associe avec son ami Ernst Schneider, patron de la firme Oettinger de Bâles. Firme très fortement implantée dans le commerce des cigares (entreprise familiale fondée en 1875). Le tandem Davidoff-Schneider fonctionne à merveille car les deux hommes ont la même philosophie de vie. La firme Oettinger profite du renom mondial de Davidoff  pour développer internationalement la distribution et la diversification de la marque. Quand a Zino, il continu à créer de nouvelles lignes et a sa succession assurée.

* Le pari, du super-luxe par la qualité, est gagné. Mais c’est le sujet d’une discorde qui va aboutir à une fracture avec Cuba. Dès 1980 Davidoff conteste la qualité des cigares cubains.

* En 1983 la firme Davidoff crée des vitoles destinées au marché américain. Elles sont fabriquées au Honduras sous la marque « Zino ».

* En 1985 apparaissent les cigarettes Davidoff.

* En octobre 1988, Zino Davidoff fait le choix de quitter lez terroir cubain et de se tourner vers la République Dominicaine où la qualité de son terroir, de son climat et du savoir faire de ses torcedors sont indéniables. Sa rencontre avec Hendrick Kelner, véritable maestro, fut déterminante dans cette décision de délocalisation.
Avant tout, le groupe maîtrise toutes les étapes de la production pour préserver cette qualité et cette régularité chère à Zino et propre à la célèbre marque. Ainsi, de la culture à la fermentation, en passant par la création, la fabrication mais aussi la distribution, au cœur des Caraïbes, chez davidoff tous les corps de métiers sont représentés et chaque puro a sa fiche de traçabilité.

* Le 1er janvier 1990 le 1er cigare dominicain Davidoff voit finalement le jour à la Villa Gonzalez, près de Santiago.
Création rime avec perfection. En faisant le sacrifice de la quantité au profit de la qualité, Davidoff s’est  imposé aux quatre coins de la planète comme l’un des marques les plus prestigieuses au monde.

* À 84 ans, Zino Davidoff est au sommet de sa gloire et devient citoyen d’honneur de la ville de Santiago à Saint Domingue.

* Le 14 janvier 1994 Zino Davidoff décède.

* En 1998 Ernst Schneider Président Général du groupe, délègue et s’entoure de Directeurs de département chapeautés par Reto Cina, Directeur Général.

* En 2000 le magasin Davidoff à New York est réouvert.
En 2001 sort la série des Millenium Blend.

* Aujourd’hui, les boutiques Davidoff sont implantées sur tous les continents, la dernière ouverte cette année est à Kiev….

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil


  • Gérard Père & Fils

Gérard – Père, lyonnais d’origine arménienne, fonde en 1963 à Genève une société de négoce du Havane « Gérard ».

Son fils Vahé fait des études de commerce et suit un stage de plusieurs mois dans la prestigieuse maison Dunhill à Londres. Puis à 25 ans, il devient directeur de la société de son père où tout le monde vit par et pour le produit : le roi Havane.
Véritable dégustateur, il vénère les qualités de son Havane et apprécie autant son origine que son appellation de produit de luxe.
Visite des champs de tabac à Cuba, sélection de superbes cigares, conférences, organisation de dégustations, éditions de fabuleux ouvrages… voilà la vie trépidante de l’artisan Vahé.

Cette entreprise familiale d’envergure internationale a repris le relais du pionnier du Havane en Europe : Zino Davidoff.

Dans l’univers du cigare, Gérard Père & Fils occupe une place unique. Toute la famille veille personnellement et scrupuleusement à la qualité. Chaque boîte reçue est ouverte, auscultée et périodiquement vérifiée tout au long de sa conservation. Les cigares sont goûtés pour vérifier l’évolution de leur maturation et ne sont proposés à la vente qu’au moment de leur plénitude. 


La naissance d’un grand cigare, c’est comme la naissance d’un grand vin : un terroir adapté, un savoir faire sans faille et beaucoup de passion.
Trois hommes se sont rencontrés pour mettre en commun leurs connaissances, leurs expériences et leurs idées: le nicaraguayen Eduardo Fernandez, le cubain Arsenio Ramos et Didier Houvenaghel, parisien d’origine belge.

Eduardo Fernandez, cubain d’origine ayant fait carrière aux Etats-Unis et en Espagne, n’avait qu’une idée en tête : investir dans le produit qui a fait l’image et la renommée de son pays d’origine, le cigare. Le Nicaragua s’est très vite imposé comme l’endroit incontournable. Ce pays, berceau de la culture du tabac en Amérique centrale possède des microclimats exceptionnellement propices à la culture de grands tabacs noirs. La stabilité politique, qui avait fait tant défaut dans le passé, est enfin présente. Pour mener son projet à bien, les origines cubaines d’ Eduardo Fernandez seront une aubaine qui lui permettront d’approcher et de convaincre Arsenio Ramos de le rejoindre.

Le cubain Arsenio Ramos a consacré plus de cinquante ans de sa vie à l’industrie du Havane dans la « Vuelta Abajo » (San Juan y Martinez, San Luiz et Pinar del Rio) et fait partie de ce très petit groupe d’experts de renommée mondiale. Il apportera à ce projet nicaraguayen toutes ses connaissances techniques et sa longue expérience.
Mais Eduardo Fernandez emmènera aussi toute une équipe de spécialistes cubains, chacun expert d’une des étapes du processus de fabrication : de la culture de la plante à la confection du cigare en passant par les différents traitements de la feuille de tabac.

Arsenio Ramos va présenter à Eduardo Fernandez un jeune parisien : Didier Houvenaghel. Cet ingénieur agronome, passionné par la complexité aromatique des cigares, a effectué un troisième cycle à l’université de Pinar del Rio (Cuba) afin de donner à sa passion une base scientifique solide. Une profonde amitié et un respect mutuel vont naître à cette occasion entre notre compatriote et Arsenio Ramos. A tel point que ce dernier va collaborer avec Didier Houvenaghel à l’écriture d’un livre sur le sujet qui offrira à l’amateur une toute nouvelle approche de sa passion ( « Les Cigares, de la culture à l’art » qui parait en mai 2005 à la Maison du Gerfaut, Paris).

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil

Ce financier londonien demanda en 1880 à la firme Hoyo de Monterrey de lui fabriquer un cigare court mais de bon diamètre. Aussitôt dit, aussitôt fait, le rothschild était né. Ce module est plus connu sous l’appellation robusto.
Ce n'est que récemment (dans les années 1980-1990) que ce format a obtenu ses lettres de noblesse avec son apparition au catalogue des grandes marques. En effet, si le module existait depuis longtemps chez certains, qui en furent véritablement les piliers, il était regardé avec défiance en raison de son prétendu manque d'élégance et de la "rusticité" de ses arômes pleins, mais peu recherchés.
L'explosion actuelle de ce "petit joufflu" (12 cm et plus de long pour un diamètre approchant 2 cm) correspond parfaitement à l'évolution des goûts vers plus de générosité, tant dans la puissance que dans le caractère aromatique ou épicé.
En bref, le robusto propose un bel équilibre épicurien entre durée de combustion et richesse des saveurs, la taille passant en l'occurrence au second plan.

À Saint-Domingue, en Amérique, il est appelé : rothschild.

En 1980, lors de l’uniformisation de la nomenclature des vitoles dans les manufactures cubaines, la vitola de galera N° 435 pris pour nom : robusto, avec un cepo de 50 et une longueur de 124 mm

Mais la vitola de salida « robusto » peut avoir un cepo de 48 à 50 et une longueur de 124 à 127 mm, ce qui correspond aux vitolas de galeras :
- Hermosos N°4 = cepo 48, longueur 127 mm
- Robusto = cepo 50, longueur 124 mm

Depuis quelques années sont apparues des variantes du robusto avec la création de nouvelles vitolas de galeras :
- Petit Robusto     : cepo 50,    longueur 120mm
- Robusto 2    : cepo 50,    longueur 156m

Les dénominations "cigares" ou "cigarillos" sont réservées aux produits qui contiennent au moins 85 p. 100 de tabac et dont, soit l'enveloppe extérieure est constituée d'une feuille de tabac, soit les enveloppes extérieure et intérieure sont constituées de feuilles de tabac reconstitué contenant au moins 75 p. 100 de tabac.
haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil

- Depuis quand fume-t-on du tabac ?
   
Dans l’antiquité, le tabac était inconnu en Europe. Pourtant, les hommes brûlaient diverses herbes dont ils utilisaient la fumée pour soigner ou pour prier. On a même retrouvé à Pompéi des fresques prouvant l’usage de pipes. En Amérique, les Indiens connaissaient le tabac, qu’ils considéraient comme une plante précieuse. Ils l’utilisaient lors de rituels pour la purification des adultes et pour entrer en communication avec le «Grand Esprit». Le tabac était aussi utilisé comme plante médicinale. En 1492, Christophe Colomb découvre l’Amérique et s’aperçoit que les Indiens fument une plante nommée petum sous forme d’un tube de feuilles roulées. Ils utilisent de longues pipes ou chiquent les feuilles de tabac. Christophe Colomb raconte que les Indiens brûlent une plante avec de petits morceaux de charbon et en aspirent la fumée odorante ; d'autres utilisent des bâtons creux remplis de feuilles hachées ; d'autres encore fument des calumets, chiquent ou respirent une sorte de poudre.
En 1527, Bartolomé de Las Casas raconte qu’ « après avoir allumé le bout de ces chalumeaux qu'ils appellent tabacos ou petums, les indigènes aspirent à l'autre extrémité par la bouche, ce qui provoque de la stupeur, une sorte d'intoxication et, selon eux, enlève la fatigue ».

En 1493, le missionnaire espagnol Fray Romano Pane accompagne Christophe Colomb dans son deuxième voyage au Nouveau Monde, pour y convertir les habitants au christianisme. Il envoie du tabac à Charles Quint. L'Espagne choisit alors Cuba pour y faire pousser son tabac. Plus tard, quand le bateau accoste sur les côtes portugaises, l'équipage a pris l'habitude de consommer du tabac, dont il vante les mérites.


- Quand le tabac a-t-il été introduit en Europe ?
   
Les premières graines de tabac furent rapportées en Europe en 1520. Au Portugal, quelques années plus tard, le tabac était cultivé et utilisé comme une plante médicinale. Jean Nicot était à cette époque ambassadeur de France au Portugal. Il envoya en 1561 des feuilles de tabac râpées à Catherine de Médicis, reine de France. Le tabac fut décrit à la reine comme une plante qui pouvait soulager ses terribles migraines. Elle donna l’ordre d’en cultiver en Bretagne, en Gascogne et en Alsace. On l’appela alors « l’herbe à la Reine » ou encore « la Catherinaire ». La reine utilisait le tabac sous forme de « prises ».

Cette herbe devint très populaire et toute la Cour se mit à l’utiliser. Certains s’opposèrent au tabac car ils y voyaient de la sorcellerie. La mode du tabagisme se répandit tout de même.

Molière, le célèbre homme de théâtre, écrivit dans une de ses pièces : « Qui vit sans tabac est indigne de vivre ! » Et les enfants se mirent à fredonner la célèbre chanson « J’ai du bon tabac dans ma tabatière… ».
Dans les autres pays, l’engouement est tout aussi rapide. Il apparaît en même temps en Angleterre, en Italie, en Allemagne, en Turquie, au Maroc, en Corée, au Japon, en Chine, etc. Dès la fin du XVIème siècle, le tabac est connu dans le monde entier.


- Depuis quand sait-on que le tabac est nocif pour la santé ?
   
Les premières observations de médecins sur les méfaits du tabac remontent au XVIIe siècle, mais ce n’est qu’au début du XIXe siècle que la nicotine est identifiée comme un composant du tabac. Il faudra attendre les années 1950 pour que les premières études épidémiologiques prouvent indiscutablement la toxicité du tabac. Aujourd’hui, des études de plus en plus nombreuses démontrent cette nocivité. Les experts affirment que si le tabac arrivait sur le marché aujourd’hui, il ne serait pas autorisé à la vente en raison des dangers qu’il représente. Malgré cela, partout dans le monde, le tabagisme s’est développé et l’on parle désormais d’une épidémie tabagique.


- Quelques dates clés
   
1492    Christophe Colomb découvre l’Amérique et s’aperçoit que les Indiens fument une plante nommée petum.
 
1520     Les premières graines de tabac sont rapportées en Europe.
1561     Jean Nicot envoit des feuilles de tabac râpées à Catherine de Médicis, reine de France.
 
1629      Richelieu crée le premier impôt sur le tabac.
 
1681     Colbert instaure le monopole d’Etat de la vente et la fabrication du tabac.
 
1809     La nicotine est découverte par Louis Nicolas Vauquelin.
 
1830     Les premières cigarettes fabriquées de façon industrielle apparaissent.
 
1843     La première machine à fabriquer les cigarettes est inventée.
 
1950     Les premières études épidémiologiques prouvent la toxicité du tabac.
 
2000     L’Etat français se désengage de la Seita.


- A partir de quand l’industrie du tabac s’est-elle développée ?

Dès le XVIIe siècle, on ramasse des mégots de cigare et on les enroule dans du papier pour les fumer. Les premières cigarettes fabriquées de façon industrielle apparaissent en 1830 et c’est en 1843 que la première machine à fabriquer les cigarettes est inventée. Les cigarettes ainsi fabriquées vont peu à peu supplanter la chique et la prise, mais le tabagisme reste cependant beaucoup moins fréquent qu’à l’heure actuelle.
Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale qu’il se développe de manière extraordinaire, gagnant peu à peu toutes les classes de la société.


- Qui a découvert la nicotine ?
   
La nicotine a été découverte en 1809 par un Normand, Louis Nicolas Vauquelin, professeur de chimie à l’Ecole de médecine de Paris. Cet alcaloïde fut appelé « nicotine » en référence à Jean Nicot qui, au 16ème siècle, fut le premier à envoyer du tabac à la reine Catherine de Médicis.


- Quels sont les effets de la nicotine ?
   
La nicotine est une substance psychoactive, c’est-à-dire qu’elle agit sur le cerveau. C’est elle qui entraîne la dépendance physique à la cigarette et qui procure plaisir, détente, stimulation intellectuelle, action anxiolytique, antidépressive et coupe-faim. Elle affecte également le système respiratoire et le système cardiovasculaire. Cette substance est présente naturellement dans le tabac à des taux de concentration variables en fonction des parties de la plante. On la retrouve sous forme de particules en suspension dans la fumée. Les industriels du tabac ont nié pendant des années le rôle de la nicotine dans la dépendance. Pourtant, depuis l’ouverture de leurs archives secrètes, on sait qu’ils en ont ajusté soigneusement le dosage pour garantir leurs profits.

- Que contient la fumée de cigarettes ?
   
La fumée de cigarettes est un aérosol, un mélange de gaz et de particules qui contient quatre mille substances, dont plus de quarante sont cancérigènes. Une cigarette contient du tabac, de la nicotine, des agents de saveur et de texture : c’est ce qu’on lit sur les paquets de cigarettes. Ce qu’on ne sait pas toujours, c’est qu’une fois allumée, la cigarette devient une véritable usine chimique. Sa combustion provoque la formation de très nombreuses substances toxiques, dont les goudrons, des gaz toxiques (monoxyde de carbone, oxyde d’azote, acide cyanhydrique, ammoniac) et des métaux lourds (cadmium, mercure, plomb, chrome).
   

- Le mythe des cigarettes légères
   
La composition de la fumée des cigarettes dites « légères », light ou milds est presque identique à celle des cigarettes classiques. L’effet light repose essentiellement sur la présence de petits trous au niveau du filtre, qui permettent de diluer la fumée. Ces termes sont donc trompeurs et les fabricants de cigarettes n’ont plus le droit de les utiliser en France.
   

- Qu’est-ce que le monoxyde de carbone ?
   
Le monoxyde de carbone est un gaz toxique formé lors de la combustion de la cigarette. Il a la propriété de se fixer sur l’hémoglobine du globule rouge à la place de l’oxygène. Il en résulte un moindre taux d’oxygène dans le sang et les organes. Par manque d’oxygène, ceux-ci ne peuvent travailler efficacement. Pour contrer cet effet, la fréquence cardiaque et la pression artérielle augmentent, ce qui accroît les risques d’accident cardiaque et vasculaire.
   

- Quelles sont les procédés utilisés en secret par les industriels de clops?

Les industriels ajoutent de nombreuses substances au tabac, selon des recettes qu’ils gardent le plus souvent secrètes. Différents arômes comme la vanille sont utilisés pour plaire aux jeunes et aux fumeurs débutants. Le cacao servirait à dilater les voies respiratoires pour offrir à la fumée un accès plus facile aux poumons. Le génol et le menthol ont des vertus adoucissantes sur les voies respiratoires et masquent l’effet irritant de la fumée.


- Quels sont les principaux fabricants de tabac ?
   
L’industrie du tabac regroupe des compagnies internationales qui sont parmi les plus puissantes du monde. Six principaux fabricants de tabac se partagent 99 % du marché des cigarettes:

* Altadis (Gauloises, News, Royale, Gitanes, Fortuna).Altadis est un groupe franco-espagnol issu de la fusion de la Seita avec Tabacalera.
* Gallaher (Benson&Hedges).
* Philip Morris, nouvellement renommé Altria (Marlboro, Philip Morris, Chesterfield, L&M).
* British American Tobacco (Winfield, Peter Stuyvesant, Lucky Strike).
* Japan Tobacco International (Camel, Winston).
* Imperial Tobacco (JPS, Route 66).

   
- Que reproche-t-on à l’industrie du tabac ?
   
Des procès lancés aux Etats-Unis contre des fabricants de tabac dans les années 1990 ont permis de découvrir des millions de documents internes et confidentiels révélant les comportements délinquants de l’industrie du tabac. Ces documents ont dévoilé les stratégies des industriels du tabac pour contrer les politiques de santé publique. Ils ont en effet délibérément caché qu'ils savaient depuis les années 1960 que la cigarette était nocive, que la nicotine engendrait une dépendance physique importante et qu’ils jouaient sur la teneur en nicotine des cigarettes pour en augmenter les effets.
   

- Est-il vrai que l'industrie du tabac organise la contrebande de cigarettes ?
   
Il est désormais clairement établi que les industriels du tabac ont facilité plus ou moins directement la contrebande de cigarettes dans de nombreux pays. Cette contrebande va à l’encontre des efforts de santé publique et prive les Etats de revenus fiscaux. Des actions en justice contre la plupart des cigarettiers ont été lancées, notamment par l’Union européenne.
   

- Est-il vrai que l'industrie aurait "acheté" des acteurs de cinéma, des chercheurs, des hommes politiques ?
   
D’après les documents internes de l’industrie, on sait que certains cigarettiers ont payé des acteurs pour fumer dans les films où ils jouaient. Par exemple, Sylvester Stallone a accepté d’être payé par Brown et Williamson pour fumer dans des films comme Rambo et Rocky IV. Dans une lettre du 28 avril 1983 signée de sa main, on peut lire : " Comme convenu, je garantis que j'utiliserai les produits du tabac de Brown et Williamson dans au moins cinq de mes films. J'ai bien compris que Brown et Williamson me versera un droit de 500 000 dollars. "
 
On sait également qu’ils ont mis en œuvre des stratégies pour saper l’action de l’Organisation Mondiale de la Santé : paiement d’experts, organisation de campagnes de communication pour semer le doute dans la communauté scientifique,  modification de résultats d’études, etc.

Enfin, dans certains pays (Allemagne, Etats-Unis, etc.), des partis politiques sont financés par l’industrie du tabac, pratique qui influe directement ou indirectement sur les stratégies nationales et internationales de prévention du tabagisme.
   

- A-t-on le droit de faire de la publicité pour le tabac en France?
   
Depuis 1991, la loi Evin interdit toute forme de publicité et de promotion directe et indirecte en faveur du tabac. Toutefois, les industriels du tabac contournent cette interdiction en élaborant des stratégies de marketing plus cachées mais non moins fortes. Ils continuent donc d’alimenter les représentations positives de la cigarette en y associant des valeurs telles que la liberté, la séduction ou encore la transgression


- A quand remonte la première loi française ?
   
Avant les années 1950, aucune recherche solide n’avait réussi à démontrer les dangers du tabac et les pays ont mis de nombreuses années à légiférer en la matière. En France, la première loi visant à prévenir le tabagisme est celle du 9 juillet 1976, dite loi Veil. Elle imposait d’inscrire sur les paquets de cigarettes la mention « Abus dangereux » et l’interdiction de fumer dans certains lieux à usage collectif. Elle s’attaquait également à la publicité en faveur du tabac. Cette loi  a rapidement montré des limites dans son application et les législateurs ont souhaité la compléter.
   

- Qu’est-ce que la loi Evin ?
   
Le 10 janvier 1991, la loi Evin (n°91-32) est venue renforcer le dispositif législatif avec succès :
* Elle favorise les augmentations du prix des cigarettes.
* Elle interdit toute publicité directe ou indirecte en faveur du tabac et des produits destinés à être fumés, prisés, mâchés ou sucés, dès lors qu’ils sont, même partiellement, constitués de tabac, ainsi que les produits destinés à être fumés, même s’ils ne contiennent pas de tabac.
* Elle donne également droit aux associations ayant plus de cinq années d’existence et dont l’objet est la lutte contre les méfaits du tabagisme de porter plainte en se portant partie civile devant les tribunaux.
* Elle pose le principe de l’interdiction de fumer dans les locaux à usage collectif. Elle institue le droit des non-fumeurs à être protégés de l’exposition à la fumée des autres.


- Quelles sont les sanctions prévues en cas d’infraction?

Le code de la santé publique prévoit une amende de 450 euros maximum (contraventions de 3ème classe) pour les personnes qui fument en dehors des zones fumeurs et une amende de 1500 euros maximum (contraventions de 5ème classe) pour les responsables des locaux quand il y a infraction relative au respect des normes pour les fumoirs, la ventilation et la signalisation.

En bref

Vous pourrez toujours fumer chez vous, dans toutes les rues, sur les terrasses de café et de restaurant, sur les routes de France, dans les stades non couverts, dans les piscines découvertes, dans une chambre d’hôtel car elle est assimilée à un substitut de domicile, dans les jardins public et un peut partout car les seules personnes habilitées à faire respecter la loi est la police ne sont pas partout à la fois…

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil


    1 - Histoire de Moumour A l’origine MOUMOUR est un castelnaut, (comme AREN, PRECHACQ-JOSBAIGT) en opposition aux "SAUVETS" construits par les ecclésiastiques (LUC DE BEARN) et les BASTIDES, crées par le Vicomte de BEARN (CARDESSE - HERRERE.....).
Il y avait au départ un poste de guet pour surveiller le gave et le Vert ainsi que la route OLORON - SAUVETERRE et celle dite de CESAR, longeant le Vert sur la rive gauche jusqu’à OLORON - BARCUS en passant par le bois de Berbielle (Vallée du Vert ). Ce poste de guet s’est petit à petit transformé jusqu’à devenir un château dont les fondations datent des 10 et 11ème siècles. Devant ce "castet" et sur le seul côté facilement accessible, des maisons se sont construites pour abriter les employés et les métayers mais surtout pour servir de protection rapprochée. MOUMOUR était né.
En 1212, après la défaite des Albigeois, le vicomte de Béarn fut excommunié. Plus tard, pour se faire pardonner, il "offrit" plusieurs domaines ou faveurs, aux Evêques d’Oloron qui ajoutèrent à leur titre, en 1215, celui de Baron de Moumour.

Aujourd’hui Moumour accueuille les plants de tabac qui serviront à la fabrication des Navarres.









    2 - Histoire de Navarrenx

La première citée bastionnée de France

Capitale de la pêche au saumon, ville étape sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, Navarrenx est également la première cité bastionnée sur le sol du futur Royaume de France.
Au c¿ur des Pyrénées-atlantiques, au sud-ouest de la plaine béarnaise, Navarrenx est élevée dès 1316 au rang de bastide.
Après l'assaut des troupes espagnoles de Charles Quint qui s'emparent de la ville en 1523, Henri II d'Albret, roi de Navarre, décide de renforcer la protection de la rive droite du gave d'Oloron.
De 1538 à 1546, des travaux de fortification sont menés par les maîtres maçons béarnais François Girard et Arnaud de Mirassor, selon des plans conçus par l'ingénieur architecte italien Fabricio Siciliano.
Moins d'un siècle avant la naissance de Vauban, Navarrenx est ainsi transformée en place forte moderne bastionnée " à l'italienne ", sur le modèle de la citadelle de Lucas en Toscane.

Dans un second temps, l'élévation d'une poudrière permet de stocker jusqu'à 25000 livres de poudre : construction carrée d'un peu plus de neuf mètres de côté, elle est ceinturée à l'origine par un mur dont une partie du tracé reste visible au sol. Cette enceinte aujourd'hui disparue, l'épaisseur des murs (1,4m), et la faible hauteur du bâtiment (6 m) devaient empêcher les tirs directs des assaillants.
Les fortifications sont éprouvées dès le règne de Jeanne d'Albret lors des guerres de religion, où la garnison commandée par le baron d'Arros résiste victorieusement à un siège de trois mois, en 1568.

Au XVIIème siècle, Navarrenx était considérée comme un port fluvial pour les radeaux de la mature. 300 radeaux y passaient chaque année.

La place est à nouveau aménagée au XVIIIème siècle, notamment par la construction de la porte Saint-Antoine édifiée par l'ingénieur De Salmon sur les ruines d'une ancienne église. Orientée vers l'Espagne, elle doit son nom à une chapelle accueillant les pèlerins, détruite lors de la construction des remparts. Dotée de trois arcades massives, elle est commandée par un pont-levis, dont on peut encore observer le passage des chaînes.

Au XIXème siècle, la cité perd sa fonction militaire et des travaux de voirie conduisent à la destruction de l'ancienne porte Saint-Germain, orientée vers la France.

L'enceinte fortifiée de Navarrenx a conservé au fil des siècles l'essentiel de son aspect.
Elle dessine un polygone renforcé à chacun de ses cinq angles par un bastion. Deux sur cinq sont pourvus de galeries à contremine, tandis qu'un glacis et des ouvrages de terre renforcent la place à l'est, en avant du fossé.
Plusieurs casernes ont été élevées à l'intérieur de l'enceinte pour installer la garnison. Entourant la porte saint Antoine, construite entre 1693 et le début du XVIIIéme siècle. Elle pouvait loger 344 hommes. Apres le déclassement militaire de la ville en 1868, elle fut rachetée par des privés. Le bâtiment, coté ville, en face de l’Hôtel du Commerce, abrite le Comptoir des Tabacs, où se fabrique le Navarre Cigare à la cubaine local.





















haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil

Noël Labourdette

En 1995, la Seita perd le monopole de la fabrication des cigarettes. Alors Noël Labourdette, homme d’affaire et grand amateur de cigares, profite du vide juridique et s'inscrit au registre professionnel comme fabricant de tabac.

C’est en 1999 que Noël Labourdette en quête d'un nouveau défi, décide de donner vie à l’idée de créer sa propre marque de cigares.

Deux ans lui seront nécessaires pour compléter son dossier, qu’il est prêt à présenter à des partenaires financiers, des industriels et des collectivités locales, mais, chaque fois, la réponse est négative. Personne ne veut se mouiller : le tabac, ce n'est pas politiquement correct. Il rencontre alors Bruno Delport, puis Sam Bernett et les trois larrons investiront leurs propres économies..: l’aventure Navarre peut réellement commencer.


Un travail de fourmi commence : le Sud-Est étant morcelé en quinze régions, Noël Labourdette étudie les relevés météo de celles-ci sur les quinze dernières années, dont il compare les valeurs de température, d’hygrométrie et d’éphéméride et en les superposant à ceux de Pinar del Río, la région du meilleur cubain, Il finit par déterminer que le territoire le plus adapté à la culture de tabac à cigare se trouve dans le Piémont pyrénéen, sur une bande de 50 kilomètres comprise entre Oloron et St. Palais. Même amplitude de températures de mai à juillet et même taux d'humidité. Des filets, version française des tapados cubains, permettront d'obtenir le même rayonnement solaire. «La rosée, qui aurait pu être un inconvénient, a finalement été un atout», commente Noël.
Reste à trouver le bon tabaculteur. L’entrepreneur remet aux chambres de commerce du département le cahier des charges (nature des sols, granulométrie, etc...) qu’il a élaboré, et indique aujourd’hui avoir toujours trouvé un accueil très attentif. La chambre de Bayonne est la première à réagir, le projet du Comptoir du Tabac présentant l’avantage d’ouvrir au Pays Basque un débouché nouveau.

Il rencontre rapidement Christophe Congues, dynamique jeune tabaculteur local (il est aujourd’hui vice-président des tabaculteurs de France) qui trouve au départ l’initiative farfelue mais décide cependant de s’y engager. Il libérera un hectare de terrain pour les cultures des plants du Comptoir. Labourdette lui loue la terre et achète le matériel, Congues installe les tapados et les recouvre de filets qui permettront, en dosant le rayonnement solaire, de reproduire l’ensoleillement cubain, fabrique un séchoir à mi-chemin entre le modèle cubain et celui utilisé par les producteurs de tabac brun. Le projet prend sérieusement forme, reste à recruter un tabaculteur cubain. Alors Sam Bernett prend l’avion pour Cuba où il fait jouer toutes ses relations. Il découvre Romelio à Santa Clara. Romelio n’a jamais quitté son village, mais réalise que le Français lui apporte la chance de sa vie.
Avec Christophe Congues il étudie toutes les variétés de tabac brun (cette culture particulière a été abandonnée en France avec l’arrivée des cigarettes américaines, dans les années 60) issues de l’Institut Technique de Bergerac afin de choisir celle qu’ils travailleront.

A ce niveau, chaque détail compte : on ne parle plus de micro-climat, mais de méso-climat ; l’ouverture d’une vallée change tout sur la culture, et c’est plutôt la terre qui choisit la variété de tabac que l’inverse... La variété choisie, reste à mettre au point la méthode culturale.

En 2002, les premiers plants sont mis en terre mais le séchoir ne convient pas à Romelio, il est démonté et reconstruit. On sait déjà que la plus grande difficulté portera sur les feuilles de cape : elles seront relevées et enguirlandées à la main, comme à Cuba. La première récolte a lieu durant l’été 2002. Sa qualité étant insuffisante, les feuilles serviront à la formation des rouleuses.

L’année à venir ne sera pas de trop car il est temps de trouver des locaux pour la manufacture.
Noël Labourdette achète un bâtiment du XVIe, qui fut autrefois une caserne de mousquetaires du roi, commandée par Portos et commande un programme de travaux de rénovation qui durera plus d’un an. Pendant ce temps Sam Bernet retourne à Cuba où Fidel autorise Greta et Maury, deux torcedoras, à quitter le pays pour enseigner leur art à six ouvrières béarnaises et une basque, entrant volontairement en galère.

Le hêtre d’Iraty remplace le cèdre des Amériques, car il est en parfait accord avec le tabac issu du même terroir. Il en assure une bonne conservation, car à l’instar du cèdre, il est aussi insectifuge. Les établis des torcedoras sont également en hêtre d’Iraty, l’usage de cette essence locale étant la seule concession faite par la science et l’art du puro cubano. Romelio officie d’ailleurs à Navarrenx en grand ordonnateur des feuilles et savantissime oracle des fumées. Il juge du degré d'avancement des feuilles, les tâte, les sépare... Puis arrive le moment où la technique vient appuyer l'intuition. En sortant du séchoir, le tabac est analysé lot par lot et, en fonction de son degré d'humidité, un logiciel informatique détermine la courbe de température idéale pour sa fermentation. Température à laquelle chaque gavilla sera exposée dans une salle de fermentation high-tech.


Le premier Navarre de production sera roulé au mois d’août, et la marque lancée début décembre 2005


Aujourd’hui les Navarre affichent 3 modules : Robusto, Double Corona et Short Robusto.

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil


Simon Bolivar

Cet illustre général, né à Caracas (Venezuela) en 1783, restera célèbre dans l'histoire pour avoir, le premier, tenté d'unifier les pays d'Amérique latine afin d'en faire une seule et même nation. Après de longues luttes, Simon Bolivar contre la domination espagnole. Il réussit à libérer le Venezuela, la Colombie, l'Equateur, le Pérou et la Bolivie de la domination espagnole. Fort de ses victoires, il crée la république de la grande Colombie (englobant tous ces états) et en devient président. Même avec son succès militaire et la tenue du premier congrès panaméricains à Panama, El Libertador (titre qu'il reçut lors de la libération de Caracas) ne réussira pas à maintenir l'unité de ces pays et, désespéré, il s'éteindra à Santa Marta (Colombie) en 1830.
Simon Bolivar étant considéré comme un véritable héros, son nom se trouve rattaché à bien des lieux dans toute l'Amérique latine.

Pour la petite histoire…

I. La jeunesse de Bolivar.

Simon Bolivar est né à Caracas le 24 juillet 1783. Sa ville natale est la capitale de la Capitainerie Générale du Venezuela. Il est le fils du colonel Juan Vicente Bolivar Ponte et de Doña María de la Concepción Palacios Blancos, tous deux issus de familles espagnoles de grande lignée.

Ces deux familles, vivant sur le sol américain depuis de nombreuses générations, font parti de la puissante classe sociale des "Mantuanos", ce qui leur vaut de grand privilèges.
C'est dans ce cadre que vient de naître Simon Bolivar, à qui un des membres de la famille, le Père Juan Félix Jérez-Aristiguieta Bolivar rédige un testament en sa faveur, lui assurant une très grande fortune.

Simon, que sa mère ne peut allaiter, se voit confier à une nourrice noire, Hipolita, une des esclaves de la famille. Celle-ci fait plus que de nourrir Simon, elle s'en occupe comme si c'était son propre enfant, et surtout à la mort du colonel Bolivar alors que son fils a à peine sept ans. Simon Bolivar gardera toujours dans son coeur beaucoup de tendresse pour Hipolita.

Aux alentours de l'année 1790, María Antonia, Juana, Juan Vicente, et Simon, se promènent assez souvent avec leur mère sur leurs terre de la vallée de Aragua. Simon est touché par la beauté et la tranquillité des paysages qu'il découvre.

Mais le charme se brise le 6 juillet 1792, quand meurt sa mère, qui a toujours eu une santé fragile. Les Bolivar restent orphelins. Les deux filles, bien que très jeunes ne tardent pas à se marier, et c'est le grand-père maternel, don Feliciano, qui devient le tuteur de Simon qui a peine 9 ans.
Mais le jeune Simon souffre beaucoup de la disparition de ses parents.

Simon a appris à lire, écrire et compter avec différents précepteurs. Il va à l'Ecole Publique, dirigée par Simon Rodriguez, un homme original et progressiste, dont les idées pédagogiques et sociales auront beaucoup d'influence sur un jeune au caractère encore très malléable.
Mais entre temps, don Feliciano s'éteint à son tour, et la tutelle revient à Carlos Palacios, son oncle, avec qui Simon ne s'entend pas du tout. Don Carlos, célibataire, passe beaucoup de temps dans ses haciendas, et Simon, livré à lui-même, se promène dans les rues de Caracas avec des gamins qui ne sont pas de son rang.

A 12 ans, Simon Bolivar fait une fugue et s'en va chercher réconfort auprès de sa soeur María Antonia. Mais l'enfant est reconduit chez lui, puis confié, comme interne, à la charge de son maître Simon Rodriguez.
Rodriguez ne tarde pas à gagner la confiance de Simon, et en quelques mois des liens étroits vont les liés, des liens de sympathie, qui dureront jusqu'à la mort.

Admirateur de Rousseau et autres philosophes français, Rodriguez va apprendre beaucoup à Simon Bolivar, usant de beaucoup de tact, de sensibilité et de fermeté également. C'est à ce moment que Simon ouvrir les yeux, son esprit et son coeur sur les idéaux qui vont marquer sa vie.


II. Simon Bolivar en Europe.

En 1799, il voyage pour la première fois en Espagne, visitant au passage Veracruz et Mexico, faisant une courte escale à La Havane. A Madrid, il est entouré par ses oncles Esteban et Pedro Palacios, ainsi que par le Marquis de Ustariz qui devient son maître. Simon approfondit ses connaissances littéraires et scientifiques et, comme tout homme du monde qui se respecte, il perfectionne son escrime et sa façon de danser.
Il fréquente de nombreux salons où ont le remarque, à la fois pour son élégance et son intelligence.

Rapidement, il fait la connaissance de María Teresa Rodríguez del Toro y Alaiza, une jeune espagnole dont il tombe amoureux. Il pense immédiatement à fonder une famille, avoir une descendance et revenir au Venezuela pour profiter de ses biens. Mais son oncle, pense que c'est un peu précipité et lui conseille de voyager quelque temps. Il sera temps de penser au mariage un peu plus tard.
Au printemps 1801, il voyage à Bilbao où il séjourne le reste de l'année. Puis il se rend en France, A Paris et Amiens. Le pays, sa culture, les gens l'enchantent. Au mois de mai 1802, il est de nouveau à Madrid où il se marie, le 26, avec María Teresa. Les deux jeunes époux voyagent au Venezuela, passent de moments heureux jusqu'en janvier 1803, date à laquelle meurt María Teresa.

Dans une lettre adressée à un ami qui vit en France, Bolivar exprime ses sentiments après la mort de son épouse: "Je l'ai perdue; et avec elle la vie de douceur qui réjouissait ma tendre poitrine... La douleur ne me laisse pas un seul instant d'apaisement". C'est une émotion profonde et sincère, exprimée avec beaucoup de romantisme.
Le jeune veuf repart en Europe à la fin de cette même année, passe par Cadix et Madrid, et s'installe à Paris au printemps 1804.

A Paris, Bolivar mène une vie sociale très intense, tout en profitant des plaisirs qu'offre la capitale française. Il a des amours furtives avec une dame française, Fanny Du Villars, dont il fréquente les salons, dans lesquels viennent des hommes politiques, des militaires, des diplomates, des scientifiques, des marchands et de jolies femmes.
Il lit beaucoup, assiste à des conférences et observe avec sagacité les événements politiques et militaires qui sont en train de changer le monde. C'est l'époque, en 1804, où Napoléon est couronné Empereur. Ceci impressionne beaucoup Bolivar qui admire le génie militaire de Bonaparte, mais il critique sa montée sur le trône impérial.
Au cours de ses conversations avec les savants Humboldt et Bonpland, Bolivar commence à aborder le sujet de l'indépendance de l'Amérique du Sud.

En France, il retrouve son maître et ami Simon Rodriguez. La même passion du savoir les anime. Ensemble ils voyagent en Italie, en 1805. A Rome, au mois d'août, ils font l'ascension du Mont Sacré où Bolivar, d'un ton solennel, jure de jamais laisser son âme en repos ni son bras tant que l'Amérique Hispanophone ne sera pas libre de la domination espagnole. C'est un beau geste romantique, mais cela ne sera pas seulement un geste... Il sera le Libertador, celui qui promet et qui tient ses promesses.
Après avoir visité Naples, Bolivar revient à Paris au début de l'année 1806, et il intègre pour un temps les loges maçonniques. A la fin de cette année là, il embarque à Hambourg à bord d'un navire qui le conduit à Charleston, en janvier 1807. Il parcourt une partie des Etats Unis et revient au Venezuela vers le milieu de l'année.
Pendant son séjour dans la République du Nord, il prend conscience de ce que représente la "Liberté rationnelle".


III. Triomphe et échec de la révolution vénézuélienne.

De 1807 au premiers jours de l'année 1810, Simon Bolivar reste à Caracas et dans ses haciendas. Cependant, il n'oublie pas son serment de Rome. Au cours des réunions avec son frère Juan Vicente et ses amis, ils parlent de littérature mais aussi de l'indépendance du Venezuela.

Le Moment arrive quand, le 19 avril 1810, commence à Caracas la révolution d'indépendance. Bolivar devenu Colonel, est commissionné par la Junte de Caracas, avec Luis Lopez Mendez et Andrés Bello, pour voyager à Londres, et exposer devant le gouvernement britannique les souhaits du Venezuela, désireux de se maintenir, tout au moins, autonome du gouvernement qui en Espagne a pris le pouvoir, après l'arrestation du Roi Ferdinand VII par Napoléon.
Bolivar, dans son fort intérieur, aspire à la totale indépendance. Mais le gouvernement anglais observe une prudente réserve. A Londres, où il reste durant deux mois, Bolivar -qui compte sur l'appui franc et enthousiaste de Miranda - peut apprécier le fonctionnement des institutions britanniques.

A la fin de cette année, Bolivar est de retour. Peu de temps après, Miranda revient aussi dans sa patrie. En tant que membre éminent de la Société Patriotique, Club Révolutionnaire, Bolivar est un des plus ardents à demander au Congrès qu'il proclame l'indépendance.
Après le 5 juillet 1805, il combat sous les ordres du général Miranda afin de soumettre les royalistes qui tiennent Valencia. Le 23 juillet 1811, Bolivar reçoit son baptême du feu et combat pour la première fois.

Le 26 Mars 1812, alors qu'un tremblement de terre cause d'énormes dégâts et de nombreuse pertes humaines à Caracas et aux environs, Bolivar, sur la Place de San Jacinto, juché sur un tas de ruines, lance cette fameuse déclaration: "Si la nature s'oppose à nos desseins nous lutterons elle et ferons en sorte qu'elle nous obéisse". C'est l'attitude d'un homme qui ne cède pas, quelques soient les difficultés qu'il peur rencontrer sur son chemin; c'est, aussi, un moyen de contrecarrer le découragement et la terreur qui se sont emparés de beaucoup de républicains face à une telle catastrophe.

Quelques mois plus tard, commandant la place forte de Puerto Cabello, Bolivar ne peut, malgré ses efforts, empêcher qu'elle ne tombe aux mains des royalistes. Ses propres soldats l'abandonnent et se rangent sous les ordres des espagnols. Il doit fuir avec une poignée de fidèles officiers.
Quelques semaines plus tard, Miranda doit capituler devant le chef royaliste Monteverde, et la première République du Venezuela s'éteint. A la Guaira, un groupe de jeunes officiers, parmi lesquels se trouve Bolivar, arrêtent l'infortuné Précurseur, Francisco de Miranda, et le livrent aux espagnols.

Bolivar obtient un passeport grâce à la généreuse intervention de son ami Iturbe, et peut se rendre, en exil, à Curaçao. De là il va à Carthagène, où le 15 décembre 1812 il publie un manifeste dans lequel il expose ses principales idées qui guideront son action dans les prochaines années: un seul commandement pour lutter jusqu'à la victoire, et l'union de tous les pays hispano-américains pour réussir et consolider l'indépendance et la liberté.

Ces principes sont clairs et simples. Bolivar se rend compte que l'échec de 1812 vient de la désunion. Il faut concentrer les efforts de tous les américains pour gagner la guerre et organiser ensuite les nouvelles nations. Il faut convaincre les créoles de la justesse de sa cause et les entraîner dans la lutte pour l'indépendance. Cette lutte ne peut se dérouler que dans un seul pays, mais sur tout le continent afin de faire plier la domination royaliste.
haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil 

Maya Selva                    

Maria-Pia Selva, plus connue sous le prénom de Maya, est une franco-hondurienne, née dans le Cantal. Mais elle a vécu au Honduras jusqu’à l’âge de seize ans. Son grand-père paternel y possédait une finca (ferme tabacole).

Les premiers cigares qu’elle a fumés, remontent à ses dix-huit ans, alors qu’elle était à Paris. Ils lui donnèrent une sorte d’inspiration, accompagnée d’une terrible envie de faire quelque chose pour le Honduras. Ses études (Bac, études en sciences économiques, diplôme d’ingénieur, master en recherches opérationnelles) terminées en France, elle retourna en Amérique Centrale dans les années 1990 pour y retrouver ses racines.

« Un jour, on m’a dit : Si nos cigares ne sont pas bons, fais-les à ton goût ! Je n’y connaissais rien. J’ai appris : plantation, transformation, roulage, commercialisation ».

Et l’idée fit son chemin. Elle a, en compagnie de Maximo Trujillo, son chef de liga, goûté des centaines de feuilles, fumé chacune d’elle séparément, étudié les meilleures associations pour, en 1995, commercialiser sa première boîte de cigares et la marque.Flor de Selva était née
Comme un vin qui porte le caractère de son origine et l’empreinte de son vigneron, le cigare est selon elle un produit agricole. Ainsi, il est fondamental de mettre en avant le terroir, ce que Maya Selva a été la première à faire. Seule femme au monde à réaliser ce travail traditionnellement dévolu aux hommes, Maya est une créatrice de cigares, travaillant un peu à la façon des grands couturiers ou des chefs étoilés. Rien ne lui échappe. Elle ne se repose jamais sur l’acquis et poursuit une perpétuelle quête de la perfection.
Maya partage sa vie entre le siège de la société rue de Valois à Paris et la région de Danli, au Honduras,où elle séjourne vingt semaines par an.
Le Honduras compte 3 grandes régions tabacoles : au Nord la vallée de Sula, à l’Ouest Copan dont Maya importe certaines feuilles, et à l’Est Danli dont la vallée de Jamastran où sont installées les plantations approvisionnant la manufacture Flor de Selva

Maya ne s’est pas arrêtée aux dix modules Flor de Selva :
Petit-Cigare (85 x 7,9mm), Panetela (114 x 11,9mm), Robusto (121 x 19,8mm), Petit Corona (140 x 16,7mm), Corona (140 x 19mm), El Galan (148 x 19,45mm), Fino (153 x 17,4mm), Churchill (178 x 19,5mm), Doble Corona (191 x 20,5), Extremo (280 x 19,8mm)

Elle s’est implantée au Nicaragua, sur les terres volcaniques de la vallée de Jalapa, pour créer en 1999 la marque Cumpay :
Piramide (150 x 19,8mm), Corona (140 x 16,7mm), Robusto (115 x 19,8mm), Churchill (175 x 19mm), Short (102x18,3mm).

Des cigares au tempérament de feu, à manipuler avec une certaine précaution. Révolutionnant le marché du cigare petits budgets, elle a lancé en 2000 le Villa Zamorano, un hondurien de tripe longue, roulé main, vendu en fagots se déclinant sous trois formes et primé dès 2002 :
Corona (127 x 16,7mm), Robusto (127 x 19,8mm), Churchill (178 x 18,2mm).
Très rustique, il procure le plaisir du tabac brut sans aucune fioriture.

En juin 2005, Flor de Selva fêtait son Decimo Aniversario lors d’une réception à la Maison de l’Amérique latine (Paris 7e) en présence du señor Mario Carias, ambassadeur du Honduras à Paris. Maya peut à juste titre être fière de sa réussite. Mais dans cette honorable maison, l’esprit d’entreprise le dispute à l’esprit d‘équipe. Personne ne réussit tout seul. Si Maya est la figure emblématique de la marque, elle sait pertinemment que sans l’investissement de tous ses collaborateurs à tous les niveaux, c’est la dégringolade assurée. Ici, on ne se bat pas pour être leader en faisant du chiffre, mais pour se construite une renommée justifiée par un savoir-faire.

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil 


La patrie maya, qu'on appelle Méso-Amérique, s'étend sur cinq pays : le Mexique, le Guatemala, le Belize, le Honduras et le Salvador. Certaines découvertes donnent maintenant à penser que le peuple que l'on appelle aujourd'hui les Mayas a en fait migré de l'Amérique du Nord aux hautes terres du Guatemala, peut-être dès 2600 av. J.-C., pour se regrouper en villages d'agriculteurs. La culture maya de la période préclassique est largement inspirée de la civilisation olmèque, qui l'a précédée et qui a culminé vers 1200 av. J.-C.

À l'apogée de la civilisation maya, c'est-à-dire la période classique (200 à 900 apr. J.-C.), les Mayas occupaient pratiquement entièrement un territoire de quelque 311 000 kilomètres carrés qui était divisé en trois grandes zones :
* les forêts tropicales humides des basses terres qui s'étendaient du nord-ouest du Honduras au-travers de la région de Petén, au Guatemala, jusqu'au Belize et au Chiapas. C'était là le cœur de la civilisation maya classique, où se trouvaient notamment les villes de Copán, Yaxchilán, Tikal et Palenque;.
    * les hautes terres du Guatemala et la côte du Pacifique, où l'influence aztèque pendant la période préclassique a provoqué des différences de développement d'ordre culturel entre les Mayas de cette région et ceux de la région centrale ou des basses terres.
    * le nord de la péninsule du Yucatán où se trouvent les sites de Labná, Chichen Itzá et Uxmal. Les basses terres du nord sont caractérisées par une végétation de broussailles, un sol mince et des eaux de surface peu abondantes. Après la chute des villes-états des terres basses, qui marque la fin de la période classique, les migrations vers le Yucatán, où la culture maya continua de s'épanouir jusqu'à l'arrivée des guerriers toltèques, augmentent.

Les cités mayas formaient, avec leur arrière-pays agricole, des centres administratifs et rituels. Les grandes cités mayas étaient très populeuses. Au centre même de Tikal par exemple, se dressaient sur 15,6 kilomètres carrés, quelque 10 000 bâtiments, allant des temples-pyramides aux huttes à toit de chaume. On évalue la population de Tikal à plus de 60 000 habitants, une densité beaucoup plus forte que celle d'une ville moyenne d'Europe ou d'Amérique à la même époque.
Une ville maya de la période classique consistait habituellement en une série de plates-formes stratifiées surmontées de structures de maçonnerie qui pouvaient aussi bien être de grands temples-pyramides et des palais que de simples maisons individuelles. Autour de ces structures étaient aménagées de vastes cours ou esplanades. L'architecture maya se caractérisait par l'abondance des sculptures en bas relief et des peintures murales ornant les édifices, qui dénotaient un sens aigu de l'art et de la décoration. Dans les grandes cités comme Tikal, des routes ou des chemins en pierre reliaient parfois les édifices imposants et les grands ensembles entre eux.

La péninsule du Yucatán fut d'abord occupée par des chasseurs et des cueilleurs arrivés il y a environ 11 000 ans. Ces nomades vivaient en petites bandes familiales. Vers 2500 av. J.-C., ils commencèrent à cultiver le maïs et abandonnèrent le nomadisme pour s'établir dans les villages entourés de champs de maïs.
Les Mayas créèrent des terres arables en abattant et en brûlant la végétation. Ils cultivaient le maïs et des plantes secondaires telles que le haricot, la courge et le tabac. Dans le plateaux de l'ouest, ils défrichaient la jungle pour y faire des cultures. Après une période de deux ans, ils cultivaient de nouveaux champs, laissant les anciens en jachère pendant dix ans avant de les réensemencer.
Ils vivaient dans de petit villages constitués d'ensembles de maisons occupés par des familles étendues. Leurs maisons au toit de chaume étaient d'ordinaire des huttes à une seule pièce aux murs faits de poteaux de bois entrecroisés recouverts de boue séchée. On utilisait surtout ces huttes pour y dormir, les tâches quotidiennes telles que la cuisine étaient effectuées dehors, dans une espace central commun. La répartition du travail entre hommes et femmes était clairement définie : les hommes entretenaient les huttes et s'occupaient des champs de maïs, et les femmes préparaient les repas, confectionnaient les vêtements et veillaient aux besoins de la famille. Ces méthodes agricoles anciennes et ces traditions familiales ont survécu au fil des siècles et constituent encore le mode de vie de nombreuses communautés rurales.

Les Mayas croyaient en la récurrence des cycles de la création et de la destruction et pour eux les ères duraient, d'après notre système moderne de computation du temps, quelque 5200 ans. Le cycle actuel aurait commencé en 3113 ou 3114 av. J.-C. de notre calendrier et devrait prendre fin en l'an 2011 ou 2012.
Il n'est pas facile, d'après la connaissance que nous avons aujourd'hui de la civilisation maya, d'interpréter leur cosmologie. Il semble évident, toutefois, que les Mayas voyaient la Terre comme une forme plate et carrée. Chacun de ses quatre angles était situé à un point cardinal et était représenté par une couleur : le rouge à l'est, le blanc au nord, le noir à l'ouest et le jaune au sud. Le centre était vert.
Certains Mayas croyaient aussi que le ciel était stratifié et que chacun de ses quatre angles était soutenu par une divinité d'une musculature impressionnante appelée «Bacab». Pour d'autres, le ciel était soutenu par quatre arbres de couleurs et d'espèces différentes, et le ceiba vert, ou liard, se dressait au centre.
Pour les Mayas, la forme aplatie de la Terre représentait le dos d'un crocodile géant reposant dans un bassin rempli de nénuphars. Dans le ciel, le pendant du crocodile était un serpent bicéphale, une notion sans doute attribuable au fait que le vocable maya désignant le ciel ressemble au mot serpent. En caractères hiéroglyphiques, le corps du serpent-ciel est représenté non seulement par son propre signe - barres croisées - mais aussi par ceux du Soleil, de la Lune, de Vénus et d'autres corps célestes.

Le ciel était composé de 13 strates, chacune ayant sa propre divinité. Au niveau le plus élevé se trouvait l'oiseau muan, une sorte d'effraie. Le monde souterrain comportait neuf strates sur lesquelles régnaient neuf seigneurs de la Nuit. Le monde souterrain était un endroit froid et inhospitalier auquel étaient destinés la plupart des Mayas après leur mort. Cet univers souterrain accueillait aussi chaque soir les corps célestes comme le Soleil, la Lune et Vénus, une fois franchi le seuil de l'horizon.

Le système d'écriture maya est considéré par les archéologues comme le plus perfectionné des systèmes de la Méso-Amérique.
Les Mayas utilisaient 800 signes individuels ou glyphes, disposés deux par deux en colonnes se lisant de gauche à droite et de haut en bas. Les glyphes mayas représentaient des mots ou des syllabes se combinant pour désigner n'importe quel concept : un nombre, une période de temps, un membre de la royauté - par son nom ou son titre - un événement survenu au cours de la dynastie, un dieu, un scribe, un sculpteur, un objet, un édifice, une place ou un mets. Les inscriptions hiéroglyphiques étaient soit gravées dans la pierre ou le bois sur des monuments et des œuvres architecturales, soit peints sur du papier, des murs de plâtre ou des objets en céramique.
L'unité de base du système d'écriture maya est le cartouche de glyphes, qui équivaut aux mots ou aux phrases d'une langue moderne. Les cartouches pouvaient ne renfermer que trois ou quatre glyphes ou au contraire en comporter jusqu'à 50. Certains glyphes avaient aussi valeur de préfixe ou de suffixe. Le système n'était pas alphabétique.
L'écriture maya est difficile à interpréter pour un certain nombre de raisons. Tout d'abord, les glyphes ne représentent pas que des sons ou des concepts, ils sont parfois mixtes, ce qui en rend la lecture difficile. En outre, de nombreux glyphes peuvent avoir plus d'une signification, les concepts pouvant être transcrits de diverses manières. Les nombres, par exemple, peuvent être transcrits à l'aide de symboles numériques ou à l'aide de symboles graphiques représentant le dieu qui leur est associé, ou les deux à la fois. Certains glyphes, tout en illustrant un même concept, correspondent aussi à plus d'un symbole phonétique. Par exemple, le nom du chef de Palenque, Pacal, qui signifie littéralement «masque à main», apparaît parfois sous la forme d'un pictogramme représentant un masque à main, parfois sous forme de transcription phonétique en trois syllabes «pa-cal-la» et parfois des deux façons, picturale et phonétique.

Le système mathématique des Mayas était le plus perfectionné des systèmes d'Amérique. Le calcul s'effectuait à l'aide de trois symboles seulement : le point représentait l'unité, la barre, le chiffre cinq et la coquille, le zéro. Les Mayas utilisaient diverses combinaisons de ces trois symboles pour permettre même aux gens qui n'avaient pas d'instruction d'effectuer les calculs simples dont ils avaient besoin dans l'exercice de leur profession ou pour leur commerce, et aussi pour consigner, dans leur calendrier, les événements passés et futurs. Ils avaient aussi compris la valeur du zéro, une réalisation remarquable par rapport aux autres civilisations du monde qui n'avaient pas encore à l'époque découvert ce concept.

Les Mayas utilisaient le système vicésimal pour leur numérotation - un système basé sur le chiffre 20 plutôt que sur le chiffre 10. Ainsi, au lieu de changer de colonne à 10, à 100, à 1000 puis à 10 000, comme nous le faisons, les Mayas passaient du 1 au 20, au 400, au 8000, puis au 160 000.
Les nombres mayas, y compris les dates du calendrier, étaient superposés de bas en haut, verticalement. Le chiffre 3, par exemple, était représenté à l'aide de trois points alignés horizontalement. Le chiffre 12 correspondait à deux barres superposées et surmontées de deux points alignés, et le 19, de trois barres superposées et surmontées de quatre points alignés. Les chiffres supérieurs à 19 étaient représentés à l'aide de la même séquence de symboles, sauf qu'un point était placé au-dessus de chaque groupe de 20. Ainsi, pour désigner le chiffre 32, on utilisait les symboles du 12 et l'on ajoutait au-dessus de cette séquence un point représentant un groupe additionnel de 20 unités. Ce système se reproduisait à l'infini.
 


Le calendrier maya date probablement, dans sa forme finale, du premier siècle av. J.-C. et il serait le produit de la civilisation olmèque. Le calcul des prêtres mayas était si précis que la correction de leur calendrier est de dix-millième de journée plus exacte que le calendrier en usage actuellement dans le monde.
De tous les anciens systèmes de computation du temps, ceux des Mayas et les autres systèmes méso-américains sont les plus complexes et les plus détaillés. Leur mois était de 20 jours et l'année civile était double : un cycle sacré de 260 jours, dénommé Tzolkin, et l'année vague de 365 jours, ou Haab. Ces deux calendriers coïncidaient tous les 52 ans. Cette période de 52 ans était désignée sous le nom de «faisceau» et elle représentait pour les Mayas l'équivalent d'un siècle pour nous
Le calendrier de 260 jours servait à déterminer les activités importantes liées aux divinités. On l'utilisait pour nommer les personnes, prédire l'avenir et décider des dates propices aux grands événements comme les combats ou les mariages, par exemple. Chaque journée comportait ses augures et ses associations et la cadence inexorable des 20 jours évoquait une machine de prédiction de l'avenir guidant la destinée des Mayas.

Les prêtres-astronomes mayas cherchaient des signes dans les cieux. Pour tracer les mouvements complexes du soleil, des étoiles et des planètes, ils avaient construit des observatoires et des gnomons mesurant les ombres portées et ils observaient l'horizon; à partir de ces observations, ils faisaient de savants calculs et les notaient dans leurs chroniques ou «codex». Ils dressaient ensuite des calendriers pour consigner le mouvement des astres et le passage du temps. Les Mayas tenaient aussi des registres détaillés des phases de la lune sans toutefois consigner officiellement ces données dans un calendrier lunaire.
Les Mayas sont aujourd'hui au nombre d'environ six millions et ils forment la plus grande agglomération de peuples indigènes au nord du Pérou. Certains des groupes les plus nombreux se trouvent au Mexique, les plus importants parmi eux étant les Yucatèques (300 000 habitants), les Tzotzil (120 000 habitants) et les Tzeltal (80 000 habitants). Les Yucatèques habitent la péninsule au climat chaud et tropical du Yucatán, tandis que les Tzotzil et les Tzeltal vivent dans les hautes terres du Chiapas. Parmi les autres groupes d'importance, on compte les Quiché et les Cakchiquel du Guatemala, les Chontal et les Chol du Mexique et les Kekchi du Belize. Ces 31 groupes mayas d'Amérique centrale parlent des langues différentes, mutuellement inintelligibles, bien qu'elles appartiennent toutes à la famille des langues mayas.
Malgré la modernisation et les mariages mixtes entre les peuples indigènes et les immigrants espagnols, de nombreuses communautés mayas ont réussi à préserver leur identité et leurs coutumes. Ce phénomène s'explique en partie par le fait qu'à l'encontre des autres peuples géographiquement dispersés au Mexique et en Amérique centrale, les Mayas ont été, à travers les âges, confinés à un territoire monolithique s'étendant de la partie sud du Mexique, au Guatemala, au Belize et aux confins ouest du Honduras et du Salvador.

               

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil


Gilles ROCHON, français d'origine mais dominicain de cœur travaille depuis vingt ans dans ce merveilleux univers qu’est le monde du cigare.
Son désir est de produire des cigares de très haute qualité et de prouver que la République Dominicaine est fière d'être le premier pays producteur de cigares au monde.

1990, il crée, la première société privée d'importation et de distribution, en France, de tabacs manufacturés, offrant ainsi aux consommateurs français l'opportunité de découvrir d'excellents cigares en provenance de la République Dominicaine, puis du Nicaragua, du Honduras et du Mexique. Durant cette période, sa principale difficulté n'est pas de vendre mais de recevoir des cigares correspondant au goût français, et dans le respect des délais impartis.
1995: il décide de consacrer son temps à la création d'une manufacture de cigares en République Dominicaine. Sandro Stroili reprend tous ses produits et crée Eurotab, dans le même état d'esprit.
1996 : il réalise une analyse de marché portant sur les principaux pays consommateurs, afin de déterminer le mélange correspondant le plus aux goûts des amateurs. Le résultat est un cigare puissant et rassasiant, mais pas trop, avec beaucoup de persistance et d'arômes et très équilibré.
1997 : en partenariat avec un des meilleurs tabaqueros du pays, ils testent un grand nombre de mélanges différents afin d'obtenir un cigare correspondant à ces caractéristiques (ce n'était pas dans la tradition de la République Dominicaine, qui produisait seulement des cigares doux et aromatiques).
1998 : il crée sa manufacture, Grupo Tabacalero NTH, à Tamboril et son premier cigare : le Don Gusto.
1998 - 2006 : création d'autres marques et mélanges : Don Aroma, Don Maso, Treasurer and Royal Ascot, mais aussi des cigares personnalisés comme par exemples pour : Lalique, H. Celtique Club…

2008 (janvier) : avec mon ami Max Irving, ils décident de rester en République Dominicaine et de relancer la production des Don Gusto après avoir légèrement modifié le mélange initial, obtenant ainsi un cigare encore plus subtil avec un goût correspondant aux nouvelles aspirations des amateurs actuels.

Ils veulent être considéré comme des artisans, avec une production de très grande qualité. Cela signifie qu’ils contrôlent toutes les étapes, depuis la conception du mélange jusqu'au service après-vente

1 - choisir des feuilles de tabac de très grande qualité (chaque balle est inspectée avant achat)
    - Capes : choix les feuilles, poignées par poignées, faisant ouvrir chaque balle afin de ne retenir que ce qu'il y a de mieux,
    - Sous-cape et tripe : ils ont comme partenaire un des plus réputés planteurs du pays, situé dans la meilleure zone (San Victor). La terre y a les plus fameuses qualités organoleptiques de ce pays. De plus, celui-ci travaille uniquement avec de l'eau pure, une exception.

2 - avoir beaucoup de points de contrôle durant la réalisation des cigares :
    - Contrôle de la proportion de chaque variété de tabac pour préparer leur mélange,
    - Minutage du temps sous presse,
    - Contrôle après production (taille et construction),
    - Contrôle du poids de chaque cigare,
    - Classification des couleurs avant mise en boîte, avec un ultime contrôle de qualité.

3 – la manufacture est un bâtiment entièrement refait à neuf et l'entrepôt est très aéré avec son sol recouvert de copeaux de cèdre, bonificateur du tabac













DON GUSTO

Une puissance maîtrisée, une grande persistance en bouche, beaucoup d'arômes et un équilibre parfait définissent l'ensemble de la gamme.
- cigare tripe longue, entièrement roulé à la main,
- cape : Java
- tripe et sous-cape : tabacs dominicains variétés Olor Dominicano et Piloto Cubano (havane),
- tous les modules ont les mêmes caractéristiques, seuls le diamètre et la longueur changent, - boîtes en cèdre massif,
- la bague est réalisée avec un papier blanc très luxueux, lettres de couleur or, - le ruban entourant les cigares est en tissu blanc avec des lettres d'or.

DON GUSTO, cousin germain des plus grands cigares cubains, prouve dignement que la République Dominicaine est non seulement capable de produire des cigares doux et aromatiques mais aussi des cigares puissants répondant à l'attente de nombreux aficionados

Modules Dimensions
Cepo
Double Corona
20,6mm x 19,37mm 52
Churchill
19,8mm x 17,78mm
50
Torpedo
20,6mm x 15,24mm 52
Robusto
19,8mm x13,97mm 
50
Short Robusto
19,8mm x 8,89mm
50
Lonsdale
17,5mm x 17,14mm 44
Corona
17,5mm x 13,97mm 44
Panatela
15,1mm x 13,97mm 38
Demi Tasse
10,3mm x 10,16mm 26

Don Gusto vendus en France

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil


Don Jaime Partagãs Ravelo était un émigrant espagnol, né en décembre 1816 à Arenys del Mar en catalogne. Il vint s'installer à Cuba en 1821. Entre la fin des années 1830 et le début des années 1840, (il n’avait alors que 20 – 24 ans) il avait une petite fabrique au 20 de la rue San Miguel à La Havane.
 En 1844, il construisit une grande manufacture et ouvrit sa deuxième fabrique qu'il appela Real Fabrica de Tabaco Partagãs au n°520 de la rue Industria, à La Havane. Un an plus tard en 1845 il enregistre une marque sous le nom de : Flor de Tabacos Paratagãs. La légende dit que Don Jaime Partagãs décida de l'appeler "Manufacture Royale" parce qu'il comptait parmis ses clients nombre d'aristocrates d'Europe et d'Arabie.

Don Jaime Partagãs est un homme d'affaires et est très astucieux. Il a vite réalisé l'importance de garantir un approvisionnement de feuilles de tabac pour son usine. En conséquence, il a acheté des plantations de tabac Vuelta Abajo. Il a également éprouvé les différentes techniques de fermentations et de maturation des tabacs plutôt que de dépendre des usages de la tradition, et a établi un processus de tri et de fermentation. Ainsi, Partagãs est devenu et reconnu comme l'un des meilleurs car il n'utilisait que les meilleurs tabacs pour la manufacture de ses cigares.

En 1860, Jose Jaime Partagãs participa encore à l'histoire du monde du tabac, étant le premier à employer un "lecteur" pour lire à haute voix dans sa manufacture. Cette nouveauté se généralisa petit à petit dans toutes les manufactures, rendant le travail des torcedores moins ennuyant et, en même temps, contribua à la culture et à l'éducation de ses employés.

Durant cette période de nouvelles marques furent incluses : Cifuentes, Cifuentes Fernandez, Marqués de Rabell et La Lealtat.

En avril 1916, Don Francisco Pego rejoignit la société comme partenaire, la rebaptisant « Cifuentes, Pego y Cia ».
Ce nouveau partenariat et l’augmentation des ressources financières de la firme, incite le rachat et la création de nouvelles marques : Caruncho, Coroja, El Camino Real, El Marquès de Caixas, Flor de Alma, Flor de Caruncho, Flor de F. Pita, Flor de P. Rabell, Flor de Tabacos, Gayarre, La Inmejorable, La Insuperable, La Intimidad, La Tropical, Marquès de Rabaill, Mi Necha, Modelo de Cuba, Nada Mas, Osceola, et Prudencio.

En 1927, les propriétaires de « Cifuentes, Pego y Cia » achètenet 2 importantes fabriques, dont l’une d’elle est « Allones Ltd » avec les marque associées : Ramon Allones, La Eminencia et Allones.

En 1936 les marques de Jose Fernandez Rocha, La Gloria Cubana et Bolivar, sont incluses.
Après de nombreux changement d’adresse, dû à la construction et l’achat de plusieurs immeubles rue Insdustria, l’adresse définitive devient le 520 rue Industria.

Ramon Cifuentes mourut en Espagne en 1938, puis ce fut le tour de Francisco Pega Pita le 13 novembre 1940 à La Havane.

Le 12 août 1941, les héritiers Pego décident de vendre la compagnie et la manufacture avec toutes les marques de cigare à la famille Cifuentes. Devenant ainsi seule propriétaire de la société, elle fut renommée « Cifuentes y Cia ». Les frères Ramon et Rafael Cifuentes Torrillo se mettent à pied d’eouvre.
Lors de la révolution, ils représentaient la deuxième plus grande société d'exportation de cigares cubains avec 25% du marché en 1958.

Après le révolution, la famille Cifuentes quitta Cuba en 1961; la production, elle, resta totalement opérationnelle conservant son rôle de marque cubaine majeure avec Montecristo, Rome y Julieta et H. Upmann

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil

    Histoire des Fumeurs


Au XVIe siècle, dans le sillage des grandes découvertes

Jean Nicot, ambassadeur de France à la cour portugaise introduit le tabac en Europe vers le milieu du XVIe siècle, il en envoie à la reine Catherine de Médicis pour calmer les migraines d’elle-même ou de son fils François II. Le tabac prend alors le nom d’herbe à la reine. Au XVIIe siècle, von Rusdorff, un ambassadeur de la cour palatine, écrit : « Je ne puis m’empêcher de blâmer cette vogue étonnante venue récemment d’Amérique en notre Europe. C’est une saoûlerie de nuées [...]. Avec une incroyable avidité, une insatiable ardeur, des êtres dépravés boivent et hument la fumée d’une plante qu'ils nomment herba nicotiana ou tabac ».

On remarquera que l’auteur utilise les mots de « saoulerie », le verbe « boire ». En effet, à cette époque, par analogie avec l’effet des boissons alcoolisées, on dit « boire le tabac ». Mais bientôt le mot « fumer » deviendra courant.

A l’ époque, les dévots condamnaient l’usage du tabac (à priser) dont la vente avait été interdite par Louis XIII.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le tabac est consommé au moyen de pipes. Au XVIIIe siècle, le tabac à priser s’est généralisé. Le cigare arrivera au XIXe, comme la cigarette qui apparaît entre 1830 et 1840. Sous le règne de Napoléon III, grand fumeur, est créée la première usine de cigarettes en France, en 1863.

Si le cigare devient peu à peu symbole de réussite sociale et de bourgeoisie, il a été au XIXe siècle en Allemagne une sorte de signe de reconnaissance révolutionnaire.


Tabac des troupes

C’est sous Louis XIII qu’un tabac destiné aux militaires est fabriqué. Sous Louis XIV, ce tabac sera distribué gratuitement aux soldats, lors des conflits, pour soutenir le moral des troupes. L’histoire a connu bien des aménagements et des modifications jusqu’à la dernière guerre mondiale. Nées en 1910, les cigarettes de marque Gauloises furent à leur tour distribuées aux troupes. Mais à partir de 1940, le tabac commença à manquer. Crée en 1926 pour gérer le monopole d’Etat, la SEITA, en prévision de la guerre, avait, dès 1938, fait des stocks pour deux ans seulement. Le tabac fut donc rationné, on distribua à tous des tickets de tabac qui constituaient une monnaie d’échange. En 1942, on en vint à fabriquer des cigarettes de marque Caporal composées de 67% de tabac, de 27% de topinambour et de 6% de feuilles de chêne. D’autres plantes furent encore mises à contribution, mais rien ne permit vraiment de remplacer l’herbe à Nicot, selon les témoignages. Néanmoins, il fut prévu une ration supplémentaire pour les militaires qui dans leur malheur étaient, en quelque sorte, favorisés. Ils recevaient plutôt une sorte de compensation : plus de tabac, c’était plus de réconfort ou plus de pouvoir d’achat.

Si aujourd’hui, les paquets de tabac portent des mentions sanitaires, ceux de la Deuxième Guerre mondiale comportaient eux aussi des messages. Ainsi, certains paquets de cigarettes de marque Gitanes offerts aux troupes affichaient la mention : « Offert par le Maréchal » ; d’autres déclaraient : « En temps de guerre le gaspillage est un crime » ou « La récupération de tout déchet est un devoir national » ; d’autres encore portaient une croix de Lorraine.


Le fumeur solitaire

Au XXe siècle, en Europe et en France, le tabac devient symbole de décontraction, de sérieux, de virilité, il donne du style. Au Etats-Unis qui est devenu le pays hygiéniste que l’on connaît ou que l’on imagine, les stars du cinéma des années cinquante posent avec la cigarette à la lèvre ou à la main. On n’imagine pas Humphrey Bogart sans sa cigarette. En France, après la libération du pays grâce à l’aide des Américains, la cigarette blonde supplante le tabac brun et devient un symbole de distinction.

A partir des années 70, le discours commence à changer. Des médecins sont de plus en plus nombreux à prévenir des risques de l’excès de tabac. Car si le tabac peut avoir des vertus thérapeutiques selon l’usage qu’en faisaient les Indiens d’Amérique, son excès, comme pour l’alcool ou d’autres plantes, peut devenir nocif (comme le déclare un médecin de l’antiquité : c’est la dose qui fait le poison). Mme Veil, ministre de la Santé, fait enlever la cigarette de la bouche du cow-boy solitaire, Lucky Lucke, en 1976. Puis vient la loi Evin de 1991. Le décret du 15 novembre 2006. Fumer devient de plus en plus un acte répréhensible car il signifie mettre en danger la santé publique. L’OMS estime qu’en France le tabac est responsable d’environ 60000 morts par an (l’estimation est à peu près identique en Espagne). Mais les usagers qui ne sont pas médecins et qui n’ont pas les moyens de contrôler la façon dont ce chiffre est établi se posent des questions car, comme le dit en outre une association libertaire américaine « FORCES », composée de membres de tous horizons et pour qui les individus doivent pouvoir choisir de fumer ou non : « 98% des criminels mangent du pain », l’association parodie ainsi l’établissement des chiffres relatifs au tabac.


Fumeur, prends garde à toi !

Le tabagisme se répand à un tel point que, dès 1853, une association anti-tabac voit le jour à Londres : la « British anti-tobacco Society » qui publie un journal. Elle est suivie en France en 1868, par l’Association Française contre l’abus du tabac ?
 Cette Association devient en 1877 la Société contre l’abus du tabac éditrice du Journal de la Société contre l’abus du tabac qui place en exergue sur la page de titre une citation de Balzac : « Le tabac détruit le corps, attaque l’intelligence et hébète les nations ». Le fondateur s’appelle Decroix et il est aussi fondateur du Comité de la viande de cheval… Toujours en 1877, Decroix adresse une pétition au ministre des Travaux publics pour demander la création de compartiments fumeurs dans les trains tant les dames, et les non-fumeurs en général, sont incommodés. Les dames en effet, à cette époque, sont selon ce journal, celles qui « ont le plus à souffrir de l’influence tyrannique qu’exercent la pipe et le cigare ». Le journal consulte encore des médecins pour informer sur les méfaits du tabac. Ainsi le Docteur Munaret qui rappelle que depuis le XVIe siècle, l’histoire du tabac a rempli 140 volumes environ « en prose ou en vers, sur ou contre son usage ». Mais il dit aussi être un fumeur (comme nombre de médecins), qui « use et n’abuse pas » du tabac. Il évoque encore Voltaire, Rousseau, Mirabeau qui jetèrent l’anathème sur le tabac. Le Journal de la Société contre l’abus du tabac lit de près son prédécesseur anglais et rend compte de ses publications pour les lecteurs français. Dans l’un des articles consacrés au cigare est relaté ce qui advenait aux fumeurs, en Turquie, deux cents ans auparavant : « les Turcs, qu’on ne peut séparer aujourd’hui de l’idée de chibouque, de latakia et de narghilé, regardaient l’action de fumer comme une offense à la religion [l’Islam] ; la loi intervenait, et le fumeur pris en flagrant délit étaient honteusement promené par la ville avec le tuyau de sa pipe […] passé au travers des narines. Le châtiment n’était pas tendre, convenons-en, et digne en tous points de l’aménité qui caractérise les récents adversaires des Serbes ».
En outre, au XIXe siècle, par exemple dans le Charivari (une sorte de Canard enchaîné de l’époque), les caricaturistes croquent les fumeurs aux figures grimaçantes et frénétiques.




 
Le Cigare    La Dégustation     Vistas   Savoir & Savoir Faire   Echoppes

haut de page   retour Univers du Puro    retour accueil